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Mitsou est une jeune artiste de music-hall entretenue par un quinquagénaire. Elle fait la rencontre d'un beau et séduisant militaire à l'uniforme bleu.
Écrit en 1919, il y a bientôt cent ans, ce court ouvrage, mi-pièce de théâtre, mi-roman épistolaire n'a rien perdu de sa modernité.
Démontant parfaitement le mécanisme amoureux, on assiste à la naissance et à la fin des sentiments.
Colette nous offre là un bien agréable moment de lecture.
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Adorable chronique de l'échec d'une rencontre amoureuse entre une jeune actrice de music hall, Mitsou, et son "lieutenant bleu", un appelé de la grande guerre du même âge qu'elle.

Après une première rencontre dans sa loge d'actrice, une relation épistolaire chargée d'attente s'est nouée entre eux, mais elle n'a pas résisté à l'épreuve de la seconde rencontre : après une nuit d'amour, le lieutenant bleu s'est volatilisé, non sans avoir adressé à Mitsou une lettre pleine de tendresse mais qu'on devine être la dernière.

La réponse de la jeune femme, peinée, digne et sans rancoeur, aurait fait pleurer Marcel Proust : c'est du moins ce qu'il a écrit à Colette.

Si Proust a vraiment pleuré, c'est qu'il était très sensible : je n'ai quant à moi pas versé de larmes, ô coeur racorni, mais j'ai été touchée par l'élégance poétique de la petite actrice.
Son personnage reste ambigu : pauvre jeune fille trop tôt habituée à la déception ou véritable grande dame ?

Ce n'est pas là une oeuvre magistrale de Colette, mais sa griffe y est.
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A la fois longue nouvelle et court roman, pièce de théâtre et roman épistolaire, Mitsou vaut surtout pour son sous-titre : Comment l'esprit vient aux filles.

Les Minoteries Italo-Tarbaises et les Scieries Orléanaises Unifiées n'auront laissé à la postérité que ce gentil nom de scène MITSOU, donné à une charmante actrice de music-hall par son protecteur, un élégant quinquagénaire, l'Homme Bien.

C'est l'histoire d'un fol amour de hasard partagé pendant la Grande Guerre, entre deux jeunes gens de vingt-quatre ans.
L'héroïne est fine, ravissante, elle chante à l'Empyrée-Montmartre dans une revue patriotique, très peu vêtue de collants, de tulle transparent et chaussée de bas couleur fraise écrasée … nous ne connaîtrons que son surnom.

Elle est sensible, elle a échappé à la misère et à l'atelier grâce à sa beauté mais pas que ... en se faisant entretenir par un industriel. C'était le destin de nombreuses jolies jeunes femmes pauvres à l'époque. Mais elle est intelligente, et à travers ses lettres, se livre avec sincérité et lucidité, malgré ses jolies fautes d'orthographe.

Elle a rencontré une seule fois le Lieutenant Bleu dans les coulisses du théâtre. Elle se débrouille pour obtenir son adresse au front, entame avec lui une correspondance. Ils échangent des photos, de menus cadeaux …

C'est l'envers du décor de cette guerre qui n'en finit pas et dévore sa jeunesse. Comment on continue à vivre "à l'arrière", comment les civils vont-ils "tenir" ?

Et puis le Lieutenant Bleu est en permission à Paris. Il vient voir Mitsou, ne la reconnaît pas tout de suite en tenue de ville. Leur amour explose … leur union est magnifiquement décrite par Colette. C'est la première fois que Mitsou tombe amoureuse. L'aventure durera quatre mois. le lieutenant Bleu repart pour le front …

Dans sa dernière lettre, Mitsou écrit : « Une femme qui a une obstination en amour, ça pousse vite. Ça fleurit, ça sait prendre une tournure, une couleur, à faire illusion aux plus délicats. Mon amour, je vais essayer de devenir ton illusion. C'est une ambition très grande, mon cher Lieutenant Bleu, et vous ne m'avez pas invitée à une promenade qui peut faire le tour de la vie … »

Publié en 1919, tout l'art de Colette est dans Mitsou, celui de faire "de rien quelque chose, la construction de l'intrigue et la netteté du style" …
Je vais continuer à lire les autres romans de cette géniale écrivaine.


Lien : http://www.bigmammy.fr/archi..
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Mitsou ou comment l'Esprit vient aux filles contient "En camarades", comédie en deux actes créée au Théâtre des Arts le 22 janvier 1919.


Chère Mademoiselle Mitsou,

Les Minoteries Italo-Tarbaises et les Scieries Orléanaises Unifiées n'auront laissé à la postérité qu'une charmante chose : votre surnom M I T S O U. Aussi je remercie votre "ami" de vous en avoir fait cadeau. Il est constitué de deux syllabes brèves reliées par ce "t" dental, légèrement soufflant, une douce brise qui vous accompagne discrète comme vous l'êtes malgré votre carrière au music-hall qui pourrait donner à penser bien des choses... On ne vous a pas vue vieillir ni "la trentaine rembourrer votre cuisse de page" ni "fourbir un beau cuivre, donner à un miroir l'éclat d'une eau pure, au palissandre le poli d'une huile sombre, apprendre tout cela au temps des premières rides, de l'embonpoint et de l'avarice." Vous resterez éternellement Mlle Mitsou, première vedette, "l'oeil très grand, noir comme le cheveu, la joue ronde, la bouche étroite et fraîche." Vous resterez éternellement figée dans les magnifiques lettres que vous avez écrites à votre "cher lieutenant bleu" que l'on se surprend à détester parce qu'il ne vous a pas aimée comme vous le méritiez. L'on se surprend à détester cette société et ces classes qui ont empêché l'éclosion de l'amour auquel vous aviez droit. L'on se surprend à verser une larme lorsque vous écrivez : "Mon chéri, le difficile pour vous, c'était de ne pas être aimé de moi. le presque impossible pour moi, c'est d'être aimée de vous. Je dis presque impossible, parce que je suis ainsi faite que je n'accepte pas dans mon esprit le pire des malheurs et le pire des bonheurs." Oh! chère Melle Mitsou, comme vous vous souhaiterions le bonheur. Colette aussi, qui nous a transmis avec son talent, tous les méandres de votre petite âme simple et pure.

Avec toute mon affection,

Lune

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Mistou , petite artiste de music hall. Petite âme, naïve mais pas idiote non plus, ce livre nous plonge dans l'histoire de la fille qui plait juste histoire d'un mois de mai à ce jeune soldat bleu. Tout est bien romantique, voire cocasse, sans manière ni grand détour, Colette nous offre un tableau charmant et toujours avec sa plume si particulière et poétique, on ne peut qu'apprécier.
J'ai bien aimé la forme théâtrale du récit ce qui nous permet de mieux imaginer la situation, les scènes et toute la drôlerie qui va avec.
C'est simple, ça se mange comme du bon pain, ça ne sera pas le meilleur de Colette dans le répertoire que j'ai lu auparavant, mais on passe un bon moment. Mitsou nous est agréable, beaucoup moins le soldat bleu petit prétentieux sans scrupules. Mitsou est bonne et généreuse, point intelligente pour deux sous, c'est une bonne fille qui sait faire la part des choses, et s'en contente.
Peu à dire, car c'est très court comme pièce j'ai cru comprendre que c'était à l'origine un feuilleton.
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Un mois de mai de la guerre. 14/18, l'Empyrée-Montmartre, pour jouer sa grande Revue de printemps: «Ça gaze!», a engagé dix-huit jeunes femmes, dont la première danseuse vedette est Mlle Mitsou. Celle-ci se repose dans sa loge à l'entracte lorsque son amie, Petite-Chose, arrive en catastrophe pour lui demander de cacher dans son placard deux jeunes lieutenants, l'un en kaki, l'autre en habits bleus. Mitsou est jolie mais réservée et ne leur accorde pas une très grande attention jusqu'au moment où elle reçoit une lettre du lieutenant bleu désireux de la revoir. Une correspondance s'établit dès lors entre eux, de part et d'autre du front. le jeune militaire est séduit par sa fraîcheur et sa simplicité, malgré les fautes d'orthographe et le manque de savoir-vivre de Mitsou mais la jeune femme, elle, tombe amoureuse au moment même où le lieutenant bleu se détache d'elle. Leur classe sociale et leur éducation les séparent. N'empêche! La dernière lettre de Mitsou est superbe de sensibilité et de finesse. C'est ainsi que l'esprit vient aux filles.

Ce petit roman n'est pas très connu bien qu'il ait donné lieu à trois adaptations cinématographiques. Il est loin d'égaler les grands romans de Colette et sans être désagréable il m'a paru bien démodé.


Lien : http://liratouva2.blogspot.f..
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Quel délicieux roman, qui commence si léger, garde ce joli ton, et tord délicieusement le coeur de sa pauvre lectrice! (Ou de son pauvre lecteur, ne soyons pas sectaire)
Qui est Mitsou? Et bien Mitsou est une jeune artiste de music-hall, et Mitsou est fort grave et sérieuse pour sa profession, en contraste avec la charmante Petite Chose, une de ses collègues, qui elle mord la vie et l'amour à pleine dents. Car Mitsou n'a jamais été amoureuse et est fort fidèle envers son protecteur, un Homme Bien, pour qui elle a du respect. Seulement voilà, un beau Lieutenant Bleu va venir compliquer le tableau.
Chère Mitsou, vous êtes vraiment délicieuse et si vous n'êtes pas l'oeuvre la plus marquante de Colette, vous mériteriez tout de même d'être plus célébrée!
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Grâce à ma grand-mère paternelle qui était fan de Colette, comme beaucoup de femmes de son époque, j'ai pas mal de livres de cette autrice dans ma bibliothèque et dans ma PAL !
Mais récemment déçue par le blé en herbe, que j'ai même abandonné, et par un énième "Claudine", avec la Retraite sentimentale, je voulais faire une pause.

C'était sans compter sur le hasard du rangement d'une de mes bibliothèques... "Mais c'est quoi, ce bel ouvrage avec ces si belles illustrations ?"... et c'était parti pour la découverte de ce court livre, à la forme particulière, écrit en 1919, et illustré de gravures sur bois de Hermann-Paul.

J'ai eu un beau coup de coeur, et j'ai retrouvé la Colette que j'aime ! Sensuelle, aimant décrire les sentiments, les personnages, les odeurs, les matières : une gourmande de la vie.

L'histoire :

Qui est cette Mitsou ?
Une jeune femme de 24 ans qu'on pourrait appeler peut-être une cocotte aujourd'hui, danseuse de revue, et soutenue par un monsieur qu'elle appelle "l'Homme bien", d'une cinquantaine d'années.

Elle a une petite collègue qui s'appelle « Petite-Chose » (oui ça c'est assez typique chez Colette, elle aime bien donner des noms comme ça à ses personnages), qui va un jour débouler dans sa loge avec deux lieutenants à cacher pour qu'on ne la voit pas batifoler !

Et très vite on comprend que Mitsou va s'éprendre du « lieutenant bleu », et que ce sera vraisemblablement réciproque.

La forme, et la langue typique de Colette :

Ce que j'ai adoré dans ce roman c'est d'abord la forme, puisque ça commence comme du théâtre, et que va s'en suivre une longue correspondance belle, espiègle, puis amoureuse, entre ces deux là. Pour revenir ensuite à une petite forme de théâtre, tout au-moins de conversations, et de pensées personnelles, plus profondes.

En très peu de pages, car c'est un roman assez court, Colette va réussir à brosser un personnage extraordinaire pour Mitsou, et une richesse d'émotions et de sentiments entre les deux personnages principaux que j'ai trouvé magnifique.

La langue de Colette est vraiment particulière, et avec Mitsou, elle a pu s'en donner à coeur joie. Je vous mets deux ou trois citations pour que vous la découvriez.

" Petite-Chose voulait que je vous envoie un sachet de préservation comme elle envoie à ses amis. Ce sont des sachets où elle ne met rien que des baisers." ❤️

" Je vous écris là des choses bien longues et bien sottes, mais j'ai mis tant de plaisir à les écrire que je n'ai pas le courage de les déchirer."

Et pour vous décrire Mitsou :

"Moi, comme j'ai un genre enfant, une figure bien propre, les yeux que j'ouvre à m'en faire mal dans le front parce que ça va bien ensemble avec mes grandes jambes, ma petite bouche et mon pas de nez, les auteurs de revue se sont écriés :  "Elle sera épatante dans les scènes les plus raides, on va les lui garder !"

Colette est fantastique dans ses descriptions d'odeurs, comme le parfum de Mitsou qui serait "une rose thé effeuillée dans une boîte en bois de santal qui aurait contenu un peu de tabac fin". Pour avoir lu par-ailleurs, ses descriptions de plantes et de fleurs, je suis fascinée par les images qu'elle sait faire naître chez ses lecteurs.

Étonnamment j'ai cru que le roman était bourré de fautes d'orthographe, mais je crois que c'est cette jeune femme qui fait des fautes d'orthographe dans sa correspondance. Je trouve amusant que Colette ait pensé à cela. D'autant que le "Lieutenant bleu" ne semble pas en faire.

Je garderai un excellent souvenir de ce couple de personnages, et aurai grand plaisir à le relire.

Et vous, aimez-vous Colette ?
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De l'aveu même de Colette, ce roman originairement paru en feuilleton en deux mois, répondait à un besoin urgent d'argent.
Que peut-on attendre d'une oeuvre à la destination si prosaïquement alimentaire? Bien que profondément remaniée pour paraître en roman, elle souffre singulièrement de la précipitation de son auteure. le sujet d'abord : l'habituelle histoire d'amour des romans de Colette entre la sempiternelle ingénue, petite artiste de music-hall et un soldat jouant les utilités (à telle enseigne qu'on ignore longtemps comment il s'appelle, simplement nommé le lieutenant bleu!). Pour la composition, c'est assez simple, c'est écrit à la diable; une juxtaposition de scènes, introduites succinctement à la manière d'une pièce de théâtre; les dialogues sont à l'avenant, précédés de didascalies. Enfin, pour assaisonner le tout et éviter que ce ne soit du pur et simple théâtre, une relation épistolaire entre les deux protagonistes.
Fort heureusement, cet opuscule sait être bref; le souvenir que j'en aurai le sera aussi...
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Écrit en 1917, ce récit /roman /conte raconte une histoire d'amour entre un lieutenant permissionnaire issu de la bourgeoisie et une chanteuse de music-hall venant du peuple. le style est assez intéressant puisqu'il mélange la pièce de théâtre, le conte et les échanges épistolaires. On s'attache à Mitsou qui, malgré son inculture et sa naïveté, est peut-être la plus fine des deux.
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