AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Patsales


Ça faisait un bail que je n'avais pas lu Colette et j'en gardais le souvenir d'une terrienne au vocabulaire aussi juste qu'étendu, capable d'insuffler au français le plus châtié le pittoresque du patois bourguignon. Alors que je suis tombée sur "Le pur et l'impur" dans une boîte à livres, au moment de l'ouvrir je décide finalement de repêcher dans ma bibliothèque le "Sido" qui est au programme du bac et que j'ai dû lire moi aussi pour la première fois en pleine effervescence propédeutique.
Quelques décennies plus tard, et mes yeux dessillés par la fréquentation de contemporains autrement plus bourrins, le verdict tombe: mon dieu, mon dieu, que d'affèteries! Me voilà à compter les adjectifs antéposés en me demandant bien ce que la "géante ombelle" a de supérieur à l'ombelle géante.
Loin de faire gagner le texte en précision, le choix de mots rares et techniques ajoute à l'impression générale de diversion. Parler des autres pour mieux parler de soi. Colette fait le portrait de la mère, puis du père, puis des frères, mais c'est pour apparaître en creux, semblable en ceci, différente en cela. Dans "Les vrilles de la vigne", quand les animaux parlent, c'est toujours d'elle. Quand Valentine prend la parole, ce sont les choix de Colette que viennent justifier les errements de l'amie mondaine. Quand le rossignol chante, c'est pour illustrer la vocation littéraire de l'auteur...
C'est une nature très humanisée, finalement, que décrit Colette, qui lui offre un brevet de sauvageonne et dont elle est la reine et l'interprète.
Alors, oui, évidemment, entre deux exaspérations, j'ai toujours trouvé la formule qui claque et percute par sa justesse. Mais entre écriture artiste surannée et auto fiction précoce, Colette ne m'a pas convaincue, sinon de la lire encore dans l'espoir de ressusciter le charme ressenti (en un âge plus naïf?)
Commenter  J’apprécie          352



Ont apprécié cette critique (34)voir plus




{* *}