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Critique de Yggdrasila


Quand j'ai découvert que ce dernier roman de Sandrine Collette allait nous plonger dans l'univers de la chasse, j'ai d'abord eu un mouvement de recul.

J'étais effrayée d'avance à l'idée de devoir lire des scènes d'animaux agonisants sous l'oeil victorieux d'êtres humains.
Point sensible chez moi.
Mais heureusement, la plume de l'auteure est beaucoup plus subtile que cela.

Le roman est relaté en deux parties bien distinctes : le livre I et le livre II.

Dans le premier, on accompagne un groupe de sept personnes pour une longue partie de chasse d'une semaine au Kamtchatka.
Évidemment, rien ne se déroule comme prévu.
J'ai pensé aux Six fourmis blanches avec ce groupe qui part s'isoler en pleine nature.
Mais ici l'ambiance est beaucoup plus sauvage.
On suit notamment un couple parmi les chasseurs, Hadrien et Lior.
J'ai trouvé original le fait que l'auteure alterne les points de vues entre Hadrien et l'ours, l'animal traqué.
Cette introspection dans la peau de ce gros mammifère est vraiment captivante.
La tournure en catastrophe de cette première partie du roman est enivrante.
On se sent transporté dans les magnifiques paysages volcaniques de la péninsule russe, avec cette partie de chasse nous tient en haleine jusqu'au bout.

Le second livre est totalement différent.
Comme dans le prologue, on replonge au Népal bien des années plus tard.
Nous suivons toujours le point de vue d'Hadrien, mais cette fois le second est celui de Nun, un personnage rencontré au début du roman.
L'histoire continue après la fameuse partie de chasse, mais ici le récit change complètement de rythme.
Tout devient plus lent.
Lior est alors le personnage central.
On assiste à ses tourments où les fantômes de son passé tentent de resurgir. Trouver l'origine de ses peurs viscérales, tel est son combat.
Même si l'auteure décrit longuement les affres de Lior et en parallèle la bataille de Nun pour mener sa vie, avec en prime une fresque du passé, je ne me suis pas ennuyée.
Par contre, dans les deux parties du roman j'ai trouvé le personnage d'Hadrien un peu trop indulgent par moment vis à vis de Lior. Tandis que celle-ci de son côté m'a parue excessivement entêtée et individualiste.
Je n'ai pas ressenti de réel attachement pour les personnages même si leur psychologie est très bien travaillée.
Concernant l'écriture, on reconnaît bien le style rustique de l'auteure.

Je ne m'attendais pas à cette fin qui m'a assez surprise.
Outre le message véhiculé, ce roman possède selon moi un fond anthropologique très marqué qui nous pousse à la réflexion.
On s'interroge sur les différents comportements instinctifs, où la frontière entre l'homme et l'animal n'est pas si éloignée que l'on voudrait bien le croire.
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