Quand on rêve, on n’entend que ce qu'on veut.
Le destin, ça tourne dans n'importe quel sens.
Le destin, cela vous endort comme si tout allait bien - pour mieux vous surprendre ensuite.
Les mains moites, il prend le fusil à pleines mains, engage les balles de la façon que Vlad lui a montrée. Le claquement métallique de la culasse le saisit et le rassure, le verrouillage du loquet, l’arme est prête. D’un coup, il comprend le sentiment de puissance des hommes lorsqu’ils tiennent une de ces carabines avec l’intention de s’en servir, la certitude d’être à l’abri, intouchables, increvables.
Le silence, c’est la mort. Tout ce qui vit bruit, frissonne, miaule, craque, frôle, siffle, ronfle. Les cimetières, eux, sont peuplés de silence – et de chats qui ne disent rien.
La vie s'écoule et il en suit le lent mouvement sans un mot.
La roche volcanique qui partout les encerclait cède peu à peu le pas à des touffes de forêt, à des montagnes boisées encore vertes que viennent nuancer les premières teintes de l'automne.
Il y avait cette étrange lumière jaune au fond du ciel, qui vient après les orages, avant même que la pluie ait cessé de raviner les terres.
... quand ils n’ont pas assez de réserves, quand ils n’ont pas fait assez de gras, les ours se raniment. Le besoin de manger est plus fort que le confort relatif des grottes – il n’y a pas de bon choix, entre rester au chaud et mourir de faim, ou sortir chasser d’hypothétiques proies et crever dehors parce qu’il n’y a rien.
La faiblesse a quelque chose de fascinant. On ne peut pas s’empêcher de la contempler, jusqu’au bout, jusqu’à ce que quelque chose de définitif s’accomplisse - alors on soupire de soulagement parce que cela arrive aux autres, et de mépris parce qu’ils n’ont pas su y faire.
[...] le meilleur moyen de survivre au tigre, c’est de ne pas le rencontrer.