La quatrième de couverture est aguicheuse et, chose rare, elle n'exagère pas quant aux qualités intrinsèques de cet ouvrage de 1859.
Henry James et
Charles Dickens ont été fascinés par l'oeuvre de cet auteur pratiquement inconnu aujourd'hui. Il faut dire que cet improbable mélange de
Jane Eyre (de
Charlotte Brontë) dans la forme et
Sherlock Holmes (de
Conan Doyle) dans l'intrigue fonctionne à merveille et nous tient en haleine pendant ces 666 pages (chiffre prémonitoire s'il en est) grâce à un procédé narratif ultramoderne : la multiplication des points de vue, sous une forme épistolaire ou apparentée. Cette histoire d'amour qui ne dit pas son nom devient au fil des pages un roman policier sur fond de succession. Plus la fin approche, plus il est difficile de lâcher le livre, si bien que jamais pavé n'a été si facile à ingurgiter. On se délecte d'une telle maîtrise et d'une telle subtilité du langage, ce mélange de flegme, de noblesse et d'action ne se dégustant pratiquement que dans la littérature anglaise victorienne.
Hitchcock en aurait problablement fait un grand film. Savoureux.
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