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Critique de Jangelis


Trois sujets qui s'entrecroisent dans ce court roman.

Le plus évident, celui qui fait le titre et la présentation : la marche des jeunes pour le climat.

Celui qu'on découvre au fil des pages, et qui prend de plus en plus d'importance : la violence envers les femmes.

Le troisième, qui court en filigrane, passera probablement inaperçu de beaucoup, et c'est celui qui m'a le plus touchée.



Barbara vient de perdre sa grand-mère, qui tenait une place très importante dans sa vie, bien que les circonstances ont fait qu'elles n'étaient pas forcément très proches.

À ce moment d'autant plus difficile pour elle qu'il survient alors que son quotidien est bouleversé, elle a besoin de la sentir proche. Elle commence à tenir un journal, où elle s'adresse à elle, se confiant comme elle n'a pu le faire.



J'avoue avoir eu un peu de mal à accrocher au début. Peut-être en partie parce que la grand-mère disparue s'appelle Annie, et dans son journal, Barbara s'adresse à elle, citant son prénom plusieurs fois par page. À titre très personnel, c'est difficile pour moi !



Barbara ne se contente pas de participer aux manifestations avec les autres jeunes. C'est elle qui les représente, sans qu'elle l'ait vraiment choisi. Position pas évidente, et qui va même s'avérer dangereuse.

Être une fille et s'affirmer, est-ce impensable dans notre monde ? Et parallèlement, elle se pose aussi des questions sur sa grand-mère, dont elle a découvert il y a peu les drames de sa vie. Aurait-elle pu réagir autrement, son entourage aurait-il pu l'aider mieux ?



Si Barbara dans son rôle de porte-parole des jeunes révoltés ne m'a au départ pas tellement touchée, même si je reconnais l'importance du mouvement (Suis-je trop loin de cette génération, ou simplement trop critique ? Contester la consommation, et utiliser un baladeur sitôt qu'on sort, est-ce cohérent ?) j'ai commencé à vraiment m'interesser à elle en suivant l'évolution des menaces qui pèsent sur elle, hélas bien réelles. Ce monde violent où on ne peut supporter la différence, est tellement perturbant.

Je me suis attachée aux moments où elle découvre peu à peu la triste vie de sa grand-mère, et j'ai admiré, même si ça n'apparaît que discrètement, la résilience de son père.



J'ai aimé que Barbara ne suive pas une filière scolaire "classique", et qu'on devine, en filigrane comme je le disais au début, le mépris toujours vivant envers les formations techniques, pourtant tellement utiles, envers tous les métiers "manuels". Barbara n'est pas dans un lycée prestigieux, elle prépare un Bac Pro.

Non seulement elle est fille, adolescente, et pas totalement blanche (!) mais on ne se gêne pas pour la traiter de "petite cuisinière". J'ai aimé que son amie Lina s'insurge, parce qu'on ne méprise pas que Barbara, mais toute une filière, qu'il est trop facile de juger ainsi. Et on voit bien que les élèves eux-mêmes ont tendance à se rabaisser.



Un roman puissant, (presque un brûlot ?) dans lequel chacun trouvera matière à s'indigner, probablement selon ce qui le touche le plus.
Lien : https://livresjeunessejangel..
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