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3,1

sur 53 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Se connait-on quand on ne connait pas ou reconnait pas son passé ?

C'est la question que je me suis posée en lisant Africville de Joffrey Colvin.

Je ne vais pas mentir, plusieurs mois après avoir fini cette lecture, j'ai un avis toujours aussi mitigé.

Je vous explique :
Africville retrace l'histoire d'une famille afro-canadienne à travers les yeux de la mère, du fils puis du petit-fils.

Cette histoire à travers les esprits et les époques m'a fait penser à une balade dans la forêt. Une balade où le personnage se perd. Et lorsqu'il tente de retrouver son chemin, il essaie de se souvenir de tous les efforts effectués et des personnes rencontrées.

J'avoue que durant cette longue balade, j'ai également tenté de ne pas me perdre.

Entre les retours dans le passé, la pluralité des histoires et le nombre de personnages. Les 100 premières pages étaient difficiles.

Mais la dernière partie du roman en valait la peine. J'étais passionnée par la quête que menait Warner, le petit-fils. Pour se sentir complet, il souhaitait connaître ses origines et son histoire. Même si cela signifiait être en désaccord avec sa famille.

J'ai aimé voir les préoccupations des membres de la famille évoluaient voire changer du tout au tout au fil des époques.

Mais c'est également le point faible du roman. L'action est inégale d'une partie à l'autre. Ce qui m'a fait décrocher plus d'une fois.

Je conseillerai ce roman à ceux qui aiment les histoires de famille et les conflits intérieurs.
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C'est le genre de roman qui avait tout pour me séduire, une saga courant de 1918 à 1992, retraçant les destins de trois générations d'une famille afro-canadienne originaire d'une colonie de Nouvelle-Ecosse fondée au XVIIIème siècle par des esclaves rebelles, fugitifs ou affranchis venant des Caraïbes ou du Sud des Etats-Unis. Les premiers chapitres sont prometteurs, centrés sur Kath Ella, jeune fille brillante qui a l'ambition d'intégrer une université grâce à une bourse, parcours très difficile lorsqu'on est noire dans les années 30, même au Canada. On sent toute la sincérité de l'auteur à décrire Africville et à présenter la vie des Noirs au Canada, thématique dont la littérature s'est moins emparée que son versant états-unien.

Mais voilà, une fois que Kath Ella passe le relais narratif à son fils puis à son petit-fils, j'ai décroché et sans avoir ressenti un réel allant pour le personnage initial qui m'a seulement intéressé à défaut de me faire vibrer. le récit se transforme en fouillis d'anecdotes peuplées de personnages secondaires qui surgissent sans qu'on sache trop d'où. Les nombreux flashbacks ajoutent à cette confusion là où ils auraient pu être une exploration de la façon dont le temps et les migrations peuvent changer une famille et l'expérience raciale. Jamais ils ne complètent les personnages principaux pour leur apporter une réelle épaisseur psychologique alors que ce qu'ils vivent est passionnant : le « passing » pour le fils qui profite de sa couleur de peau très claire pour se faire passer pour blanc et renier toute sa famille ; la confrontation aux origines pour le petit-fils qui découvre qu'il a du sang noir et décide d'assumer cet héritage.

J'ai souvent eu la sensation que les différentes intrigues appartenaient à plusieurs livres indépendants, comme si Jeffrey Colvin, écrasé par son ambition initiale, peinait à colmater ses récits en un seul, fluide et prenant. Je le regrette vraiment car les variations autour de l'appartenance tenace à un lieu, une histoire et une communauté pouvaient donner lieu à un magnifique roman.
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C'est après plus de vingt années de recherches que Jeffrey Collins publie « Africville », roman retraçant, sur trois générations, l'histoire d'une famille noire et de leurs proches.

Si l'histoire de fond me tentait beaucoup – j'apprécie les fresques familiales – c'est surtout le sujet d'Africville qui a attisé ma curiosité. Construite en Nouvelle-Écosse – non loin d'Halifax – de toutes pièces par d'anciens esclaves afro-canadiens au milieu du XVIIIe siècle, la ville a été détruite sur ordre d'Halifax dans les années soixante. Suite à cette destruction, Africville est devenu l'un des plus grands symboles de l'oppression et du racisme que subirent des milliers d'Africains au Canada.

Au travers de ce roman, Jeffrey Colvin nous parle d'une ville dont il est impossible de se détacher, qui colle à la peau, parce que « être noir, on ne fait pas avec. On est noir, un point c'est tout. » Alors, à elle seule, Africville représente tout : les racines, les espoirs, les ancêtres, l'atavisme, les coutumes. À elle seule, elle les ramène constamment à cette construction sociale qu'ils ne seront jamais aussi bien que les blancs, quoi qu'ils entreprennent. Vous vous en doutez, j'ai beaucoup aimé cet aspect du roman.

Cependant, j'ai eu beaucoup de mal avec la construction du récit qui m'a paru assez bancale et maladroite et j'ai eu des difficultés avec l'enchainement des chapitres qui m'ont fait, parfois, perdre le fil du récit.

Ce triptyque familial me tentait beaucoup, mais je dois avouer que j'en ressors déçue et un peu confuse. Comme si l'histoire n'était pas complète, comme s'il me manquait des pages au récit, sans vraiment savoir lesquelles.
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Voilà déjà deux semaines que j'ai terminé ma lecture d'Africville de Jeffrey Colvin, et déjà sept romans se sont succédé depuis. Pourtant, c'est sûrement un signe, je traîne pour écrire ma chronique. Je me connais, je traîne parce que je ne suis pas inspiré, parce que je suis mitigé, et que je n'ai pas cet incendie ravageur qui couve après une lecture bouleversante, celle qui pousse à écrire, à dire comme c'était fou, comme c'était mauvais, comme ça m'a réveillé des émotions au fil des pages. Africville, c'était sympa, mais ça n'a pas allumé le feu sacré, ce fut une lecture intéressante, sans passion, qui m'a laissé comme anesthésié.

C'est donc en Nouvelle-Écosse (province canadienne située totalement à l'Est dans les territoire maritimes) que l'histoire débute, en 1930, et plus précisément dans les environs d'Halifax, dans un quartier pauvre peuplé des descendants d'esclaves et de jamaïquains. Les habitants n'auront pas accès aux installations modernes ou aux services publics mais le quartier servira néanmoins de lieu d'installation pour toutes les industries que la capitale provinciale ne souhaite pas héberger. Cette communauté noire décidera de se donner un nom, une existence propre, et c'est Africville qui sera retenu, passant doucement dans l'usage quotidien.

Dans cette communauté, une jeune femme rêve d'échapper au déterminisme social auquel son quartier d'origine la condamne, et décide de suivre des études universitaires pour devenir enseignante. Kath Ella y parviendra, et se retrouvera rapidement enceinte d'un homme qui viendra à décéder dans un accident avoir la naissance d'Omar. Elle élèvera donc seule son fils, clair de peau, jusqu'à ce qu'elle rencontre un canadien blanc qui l'épousera et adoptera son fils, qu'ils rebaptiseront Étienne. La suite du roman se passera aux côtés d'Étienne, parti vivre en Alabama où il pourra oublier ses origines africaines et vivre une nouvelle vie. Jusqu'à ce que son fils Warner, dans les années 80, ne s'intéresse à l'origine de sa famille et ne se rende au Canada dans les restes d'une ville que la municipalité d'Halifax tente de faire disparaître.

C'est un roman intéressant sur l'identité, notamment l'identité raciale, la filiation, l'héritage et le renoncement. La lecture est agréable dans l'ensemble, très bien documentée, et le pitch marketing d'un auteur ayant passé 20 ans à préparer son premier roman est bien encré dans la mémoire des lecteurs. Pourtant, c'est un roman assez inégal, qui souffre de longueurs et de lourdeurs, peut-être parce qu'il est étouffé par une trop grande documentation. Difficile pour moi de ne pas le comparer à L'autre moitié de soi, l'extraordinaire roman de Brit Bennett que j'ai lu quelques semaines avant et qui abordait avec talent la même thématique du passing, attitude visant à chercher à renier ses origines africaines pour se faire passer pour blanc.
Lien : https://www.hql.fr/africvill..
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Africville (dommage pourquoi ne pas avoir gardé le titre original Africaville?) nous plonge dans une saga familiale sur trois générations. Ville fondée au 18ème siècle notamment par des esclaves affranchis. de suite je plonge dans ce triptyque familial avec la 1er partie consacrée à Kath Ella. Femme noire, elle rêve d'enseigner mais à ce moment de l'Histoire il n'est pas envisageable pour une femme noire de réaliser ce rêve. Elle sera domestique comme toutes les autres. Jusqu'à sa rencontre avec Omar dont elle aura un fils Blanc. Malheureusement le père meurt. La vie de Kate bascule quand elle rencontre Thimothée, un canadien blanc qui va adapter son fils. La partie suivant sera consacrée à ce fils adopté, Omar devenu Etienne qui effacera complètement sa branche maternelle. Il est un noir qui se prend pour un blanc. Etienne aura un fils Warner qui lui partira à la recherche de ses origines.

J'ai énormément apprécié la recherche historique autour de ce livre, il y avait même un goût de trop peu qui m'a plusieurs fois poussées à aller faire des recherches complémentaires sur le net. Grande adepte des sagas familiales, j'aime les secrets et les non-dits qui se construisent sur plusieurs générations. Dans Africville sera abordé les thèmes attendus: racisme, discrimination, retrouver ses origines, trouver sa place.

Si ce roman a tous les ingrédients pour me plaire, je me perds à plusieurs reprises dans l'histoire. Trop de personnages qui sont juste cités sans qu'on s'attarde dessus, la construction du livre qui amène à plusieurs reprises de revenir en arrière mais que je trouve confus. On se trouve tout de même à raconter l'histoire d'une famille sur un siècle en 380 pages, c'est tout de même un peu juste, la plume se fait trop rapide pour un texte qui aurait plus être plus dense. Maintenant vu le style, je suis contente qu'il ne dure pas plus de 380 pages.

Il y a tout de même quelque chose dans cet auteur qui m'y fera retourné.
Merci à Babelio et Harper Collins pour cette découverte.
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J'avais demandé à lire ce roman car les thèmes développés m'intéressaient. Mais dès le départ, avec l'histoire de Kath Ella Selbot, je me suis heurtée à une histoire qui m'a semblé confuse avec ces digressions soudaines, ces personnages qui apparaissent brusquement sans qu'on sache tout de suite quel lien les relie aux autres, des personnages principaux que j'ai trouvés d'ailleurs sans saveur. J'ai eu alors énormément de mal à finir cette histoire qui me laisse une impression mitigée, celle de ne pas avoir su « entrer en contact » avec les trois membres Selbot.
Je remercie tout de même Babélio et les Editions Harper Collins de m'avoir permis de découvrir cet auteur.
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Nouvelle-Ecosse, 1918. Deux bébés vont survivre à des fièvres très fortes. le lecteur va retrouver ces deux protagonistes quelques années plus tard. Kath Ella et Kiendra sont devenues deux jeunes filles. C'est le point de départ d'une grande saga qui s'étalera presque sur un siècle.

C'est une belle découverte littéraire pour ma part, mais j'avoue qu'il m'a manqué certains éléments pour être en mesure d'apprécier totalement ce roman. J'y ai dénoté peu d'émotions et surtout, j'ai eu du mal à m'attacher aux personnages, puisque l'auteur passera de l'un à l'autre sans cesse.

Pourtant, j'avoue que j'ai été conquise par le postulat de départ. L'auteur mettra en exergue l'importance de l'acceptation de soi. Ainsi, Étienne, le fils de Kath, n'acceptera pas son identité raciale, et décidera de s'éloigner complètement de sa famille maternelle. Cela m'a vraiment bouleversée, mais j'ai trouvé que l'auteur ne nous permettait pas forcément de rentrer dans les pensées du jeune homme pour appréhender au mieux la manière avec laquelle il gérait cela.

L'auteur a condensé presque un siècle d'histoire familiale en peu de pages, et cela ne permet pas forcément un attachement aux personnages, puisque le changement est constant. J'avoue avoir nettement préféré la première partie avec Kath, que les autres parties.

La plume de l'auteur est fluide et le roman est très aisé à suivre, malgré le changement constant d'époque. Jeffrey a su effectuer un mélange savant entre grande Histoire et petite histoire et j'ai trouvé certains passages très intéressants. Les chapitres sont de taille moyenne, et l'auteur veille toujours à bien indiquer l'espace spatio-temporel afin de ne pas perdre son lecteur.

Un roman historique intéressant, mais où j'aurais aimé avoir plus d'émotions. Malgré tout, cette saga est très intéressante à suivre et les thématiques abordées également. À découvrir.
Lien : https://mavoixauchapitre.hom..
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C'est un avis un peu mitigé et une lecture en dent de scie d'un livre qui m'attirait beaucoup.
Tout commençait bien l'histoire d'une famille sur 3 générations et surtout un premier personnage féminin fort et ambitieux qui sait que sa réussite passera par les études. Il faut rencontrer Kiera jeune fille noire née à Halifax au Canada dans les années 30.
Ses plans ne se passent pas comme prévu, elle tombe enceinte mais n'abandonnera pas pour autant ses études grâce à ses parents.
L'histoire se concentre, ensuite, sur son fils, Étienne, qui ressemble plus à un blanc et préfère oublier sa famille maternelle. Et tout a basculé avec Étienne, un personnage qui m'a énervée par son comportement dans son couple et son égocentrisme. Mais c'est un personnage réussi pour nous réveiller et nous titiller.
Enfin Warner, fils d'Etienne, souhaite renouer avec sa famille du côté paternel allant jusqu'à se rendre dans la prison du Mississippi pour rencontrer son arrière grand-mère Zera.
J'ai aimé l'histoire et l'accent mis sur les liens familiaux avec de nombreuses références aux ascendants, des flash-back, pour les trois personnages principaux. Ils sont plus marquants avec Warner qui veut renouer avec un côté de sa famille perdue par Étienne. Il reprend ce qui a été coupé. Et à travers la volonté de relier avec une partie de la famille, c'est aussi une quête identitaire.
J'ai retrouvé un regain d'intérêt à la fin du livre grâce à Zera, la doyenne des détenus d'Amérique qui continue la lutte malgré tout.
Un roman fleuve qui, s'il ne m'a pas bouleversée, m'a quand même emporté à travers les années dans une famille marquée par le deuil. Les personnages féminins m'ont beaucoup plus plus mais le tout était très linéaire, seul le deuil vient rythmé l'histoire.
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Merci à Masse critique et aux éditions Harper et Collins pour ce roman.
Bon...
Ce livre m'interpelle. En effet, son sujet est plutôt intéressant : le destin d'une petite communauté noire du Canada, dont certains descendants sont assez pâles pour se faire passer pour des Blancs, et donc l'ambigüité de leur situation et vis-à-vis des Blancs et vis-à-vis des Noirs.
Et pourtant, on s'ennuie un peu. Les personnages foisonnent sur plusieurs générations mais ne touchent pas.
On dirait juste que les faits sont relatés sans sentiment. Ça défile en douceur, sans lourdeur, mais finalement sans rien.
On referme le livre avec un peu de soulagement.
Ce n'est pas un mauvais roman, il est même plutôt bien construit.
Mais ... on ne ressent absolument rien. Rien du tout. Pas même un peu d'empathie.
C'est très étrange.
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Africville
Jeffrey COLVIN

L'histoire se déroule à 3 périodes : 1930, 1960 et 1980 au Canada, en Alabama et dans le Mississippi.
Et concerne la population noire de ce quartier d'Africville.
L'histoire est celle de Kath Ella une petite fille qui a survécu à l'épidémie meurtrière de cette époque.
Elle va grandir, faire des études et être mère alors même que le père du bébé, Omar, va mourir.
L'enfant sera prénommé Omar aussi.

Quelques années plus tard Kath se marie avec un blanc, Thimotée, qui adopte Omar à condition qu'il change de prénom et devienne Etienne.
Un enfant que l'on envoie dans de bonnes universités et pour qui la vie est douce puisque sa peau est très claire.
Sa mère malade va mourir ce qui lui laissera encore plus de possibilité pour cacher sa part noire et devenir lui-même père de famille d'un bébé bien rose prénommé Warner.

Warner devient adulte et découvre sa famille noire dont il ignorait tout et contrairement à son père il la revendique allant même jusqu'à aider son arrière grand-mère à sortir de prison.
Malgré la réprobation de sa femme et de la société.
Warner est celui qui liera toutes les générations passées.

Un roman très riche (l'auteur a mis 20 ans pour écrire ce roman) avec des chapitres qui s'articulent bien au niveau chronologique.
Des personnages agréables mais pas charismatiques.
Une bonne découverte.
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