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3,12

sur 52 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Jeffrey Colvin a effectué vingt années de recherches pour mener à bien son projet littéraire. Ce dernier se voulait particulièrement intéressant et instructif : mettre en lumière la petite communauté urbaine afro-canadienne du quartier d'Africville, située pas très loin d'Halifax en Nouvelle-Ecosse. Fondée au milieu du 18ème siècle par des descendants d'esclave affranchis voire des Marrons et d'autres personnes originaires de la Jamaïque, ce livre possédait tous les atouts pour captiver l'attention de celle ou de celui qui s'intéresse à l'histoire de ses semblables.

L'Histoire débute en 1930 à Africville. A cette époque, les femmes noires ne peuvent prétendre qu'à des emplois de domestique, quant aux emplois des hommes, ce n'est guère mieux. La vie pourtant s'organise sans l'eau courante, sans l'électricité mais un grand sens de la solidarité comme des commérages structure ce village. La petite communauté prie à l'église baptiste tenue par le révérend Steptoe. Aucun service public ne dessert Africville, bien au contraire, c'est à Africville que se construisent un abattoir, un dépôt d'ordures, en un mot, tout ce que ne souhaite pas supporter la communauté blanche.

Kath Ella Sebolt naît en 1918. Dès son plus jeune âge, elle désire ardemment enseignée, il n'est pas question que sa destinée s'arrête à Africville. Devenue femme, Kath Ella se retrouve enceinte de son flirt Omar qui décède dans un accident de camion. Seule avec son petit garçon à la peau blanche, prénommé Omar, elle fait la connaissance, à Montréal, de Timothée, canadien blanc et si j'ai bien compris d'origine italienne, qui adopte l'enfant sous le nom d'Etienne Omar Georges Peletier. C'est le récit de cette lignée sur trois générations que nous relate l'auteur. le lecteur suit ensuite l'existence d'Etienne qui se passe aux Etats-Unis, en Alabama, juste au moment où le combat pour les droits civiques des noirs fait rage. Adepte du « passing », (se faire passer pour blanc lorsque l'on est noir). Il efface de sa mémoire sa branche maternelle. Il donne naissance à Warner qui lui, découvrant ses origines, part en quête de son identité et cherche à se réconcilier avec sa famille maternelle.

On peut aisément imaginer les sujets qui vont être abordés, le racisme, le passing, la quête identitaire et de ses racines, la peur de la discrimination, la difficulté de trouver sa place, quelle place le regard des autres vous assigne-t-il, pour les blancs vous êtes noir, pour les noirs, vous êtes blanc ou bien « Etre noir, on ne fait pas avec, on est noir, un point c'est tout ».

Et il y a l'histoire d'Africville, sa création, la Sierra Leone, le sud des Etats-Unis, en un mot, un véritable gisement d'informations!

Ce livre aurait pu être passionnant si ce n'est sa construction qui nuit beaucoup à son intérêt. le fond est d'une grande importance mais le style est confus. Il n'y a pas de liant, pas de ciment entre les chapitres, nous passons du coq à l'âne et pour corser le tout, il y a énormément d'intervenants qui surgissent dans le récit sans que nous ne puissions savoir d'où ils viennent, qui ils sont. Maîtriser les retours en arrière n'est pas aisé, l'intrusion subite du passé dans une narration doit se faire sans questionnement pour le lecteur, sans surprise. Si au début on effectue des retours en arrière pour tenter de comprendre, au bout d'un moment, cela devient lassant et c'est péniblement que l'on parvient à la fin du récit.

Je dois avouer que c'est la première fois que je termine un livre frustrée. J'attendais beaucoup de cette lecture. L'écriture de Jeffrey Colvin n'est pas désagréable, elle peut même dégager de la sensibilité malgré la confusion. Mais hélas, on a parfois la sensation d'une plume trop hâtive dans ce récit, une nécessité de vouloir tout écrire en très peu de temps : c'est vraiment dommage.

Je tiens à remercier les Editions Harper Collins et Babelio de m'avoir adressé ce livre qui m'a permis de découvrir Africville et son histoire.



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Africville, quartier noir d'Halifax en Nouvelle-Écosse au Canada. Kath Ella, une jeune afro-américaine, refuse son destin, devenir comme toutes ses proches l'employées de riches blancs. Elle part faire des études à Montréal pour devenir enseignante.
Revenant régulièrement à Africville, elle est témoin de la mort violente de son amie Kiendra et s'amourache d'Omar Platt. Quand le jeune homme meurt dans un accident, Kath Ella est enceinte. Omar junior naît avec une peau si blanche qu'on ne peut pas deviner son ascendance. Il devient Étienne quand sa mère épouse Timothée, un québécois blanc qui l'adopte.

L'auteur nous raconte l'histoire d'une famille sur un siècle et trois générations : Kath Ella, qui réussira à sortir du ghetto noir d'Africville ; Étienne à qui la pâleur de peau permettra de s'installer en Alabama, dans le sud raciste des USA, en cachant ses origines, sans vraiment y réfléchir ; Warner enfin, le fils d'Étienne, qui, dans son mal-être, cherchera à se reconnecter au passé de sa famille.
À travers cette saga, Jeffrey Colvin interpelle les lecteurs sur les ravages causés aux afro-américains par le racisme, jusqu'à l'atteinte à leur sentiment d'appartenance à la "négritude"...
Soyons clair ! Il s'agit là d'un roman, pas d'une étude historique, même si on peut parfois se poser la question. Un roman qui repose néanmoins sur une vingtaine d'année de recherches, que l'auteur a su synthétiser et dont il nous fait partager le résultat.
C'est suffisamment bien écrit pour maintenir l'intérêt, même si l'on ne va pas de rebondissement en rebondissement. Je ferai néanmoins deux reproches à ce roman : quelques longueurs, liées sans doute à la volonté de l'auteur de bien nous faire comprendre le contexte ; des personnages bourrés de contradictions, en quête de leur identité, mais qui semblent assez superficiels, comme si leur personnalité s'effaçait un peu devant l'importance du sujet.
Un beau roman sur la négritude.
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
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Avis des 100 pages

Triptyque sur trois générations, j'y ai découvert une saga familiale à la fois sensible mais aussi très forte. Souvent, la communauté noire est abordée dans leur histoire au coeur des Etats-Unis. Pour une fois, ce sont les destins des membres d'une famille installée au Canada, à Halifax.

Pour cette première partie, le récit est centré sur Kath Ella, une jeune fille qu'on rencontre en 1936. Forte de caractère, elle souhaite poursuivre ses études afin de devenir un jour professeure. Je me suis rapidement attachée à cette jeune femme qui doit souvent se « battre » à l'heure où les femmes sont généralement confinées au domicile comme femme au foyer.

J'ai beaucoup apprécié le style d'écriture de l'auteur qui ne manque pas d'effectuer des sauts dans le temps afin de présenter les ancêtres de Kath Ella mais aussi d'autres membres de la communauté. Ce livre se lit facilement, malgré un contenu poignant. Jeffrey Colvin offre un très beau livre selon moi.

Ma chronique finale

« Africville » est une saga familiale qui se déroule sur près de 60 ans, où Jeffrey Colvin, l'auteur plonge ses lecteurs dans cette succession de trois générations, partageant les joies mais aussi les nombreuses peines connues par cette famille. A chacune des époques, il est difficile ne pas éprouver des sentiments envers ces personnage, si réels de par leurs failles.

Rien que le titre de ce livre est intriguant et je me suis longtemps demandé à quoi il faisait référence. Je ne vous en livrerai pas ses secrets mais c'est tout un pan de l'Histoire canadienne et plus particulièrement de la ville d'Halifax en Nouvelle Ecosse qui m'a été contée. J'ai beaucoup apprécié d'apprendre ainsi plein de choses sur une ville que je ne connaissais finalement que de nom.

Ce livre m'a donné envie de m'y intéresser, d'effectuer des recherches. En effet, je souhaitais savoir quelle était la part de réalité de cette fiction et vu le résultat final, les 20 ans de recherches effectuées par l'auteur représentent un travail titanesque mais ô combien louable. Les thèmes de notre place dans le monde, dans notre ethnie mais aussi de la justice sociale et pénale envers les minorités sont délicatement et adroitement traités.

Personnage central de ce roman : la communauté noire. Jeffrey Colvin pose la question du métissage et des nombreuses difficultés rencontrées par des populations immigrées, aussi bien au Canada qu'aux Etats-Unis. Sujet très sensible et tellement actuel, il le développe de manière sensible mais sans jamais tomber dans le pathos. Ainsi, le courage de ces familles d'anciens esclaves, venant de Haïti, La Trinité ou de Jamaïque pour trouver du travail et offrir une vie décente à leurs proches n'est pas oublié.

Si je devais finalement trouver un petit bémol à cette lecture qui sera l'un de mes coups de coeur de la rentrée littéraire 2020, serait la multiplication des personnages, dont certains secondaires mais qui – plus tard – reviennent au détour d'un paragraphe. Un arbre généalogique aurait peut-être été un plus, mais rien n'empêche le lecteur de s'en confectionner, lui-même un, sous forme de pense-bête.

Lu dans le cadre des Explorateurs de la Rentrée littéraire 2020 du site lecteurs.com
Lien : https://www.musemaniasbooks...
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De 1930 à 1980, de kath Ella à Warner, trois générations tentent de vivre leur vie.
Refoulant ou recherchant leurs origines, ils renient ou revendiquent leur part de négritude.
Africville ? C'était un quartier de Nouvelle-Ecosse au Canada où vivaient d'anciens esclaves, à la base jamaïcains.
J'aime beaucoup ces livres où je découvre une histoire vraie où se mêle une fiction captivante.
Il y a trois récits.
Celui de Kath Ella qui m'a vraiment plu. Son parcours est courageux, sa personnalité attachante.
Celui d'Etienne, son fils, que j'ai trouvé un peu moins chaleureux.
Celui de Warner, son petit-fils, qui est attendrissant et touchant dans sa quête familiale.
Et une multitude d'autres personnages dont Zera, l'incroyable arrière grand-mère.
Même si j'ai trouvé que c'était long à lire, ce roman est un magnifique témoignage d'une minorité peu considérée.
Il soulève avec tact le problème des origines et des racines.
L'auteur a fait un formidable travail de recherche et a su inventer une très belle saga.
Le type même de livre qui reste en mémoire.

Merci à babelio et à l'éditeur
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Un grand merci à Babélio et aux Editions Harper Collins pour ce beau roman foisonnant gagné lors d'une MC privilégiée. Il nous raconte le destin d'un quartier d'Halifax à travers une famille et leurs voisins sur plusieurs générations, tout au long du vingtième siècle, entre le Canada et les USA. C'est un roman très dense et documenté, que l'auteur a mis vingt ans à écrire.Il est tout à fait passionnant même si on s'y perd parfois dans les très nombreux personnages secondaires.


L'histoire commence en 1918 au Cap, un quartier de la périphérie d'Halifax où ont été déportés par les Anglais des esclaves caribéens (Jamaîque, Haïti....) révoltés à la fin du dix-huitième siècle. Depuis le village s'est développé et la communauté est plutôt soudée. En cette année 18, une épidémie décime les bébés, Kath Ella et Kiendra sont les premières à y survivre. Elles deviennent amies et on les retrouve au début des années trente. Kiendra est une jeune fille effrontée qui cherche sans cesse les ennuis tandis que son amie est une étudiante modèle qui espère devenir la première femme noire de la région diplômée d'une université. Elle suit une formation d'enseignante à Montréal, son amoureux du village meurt dans un accident. Finalement, elle épouse Timothée, un Blanc qui adopte son fils Omar, rebaptisé Etienne.


On le retrouve dans les années soixante, sa mère est morte, il se marie et comme il a la peau claire, il se fait passer pour blanc et renie sa famille noire. Il vit aux USA et fait tout pour se bâtir une carrière administrative à l'université. Sa belle-famille est raciste et il est très content qu'elle ne connaisse pas la vérité sur sa situation. Cette deuxième partie est la plus courte et la moins intéressante du livre.


A sa mort en 1981, son fils Warner apprend la vérité. Il se découvre Noir alors qu'il se croit Blanc depuis toujours. Il s'est marié très jeune et a un bébé, mais son couple vacille, il a une liaison avec une collègue. Il réfléchit à sa double appartenance culturelle et se rapproche de sa famille noire, en particulier de son arrière-grand-mère Zera emprisonnée depuis des décennies.


La première et la troisième partie sont les plus intéressantes. le livre aborde de très nombreux thèmes et il est vraiment intéressant. Il explique bien l'importance de la question raciale en Amérique, dont on ne mesure pas bien l'enjeu ici en Europe, tant elle paraît parfois caricaturale. Si les élites blanches (les belles familles des héros) sont clairement racistes, il en va de même des habitants du Cap, rebaptisé Africville, qui détestent les Blancs et accueillent très mal Timothée, le mari de Kath. Les communautés sont complètement fermées sur elles-mêmes et ont bien de la peine à accepter les passerelles entre elles. Les trois personnages principaux, quatre si on compte Zera, en filigrane dans le début du livre illustrent chacun une attitude différentes, dans un temps différent de l'histoire américaine face à son identité noire. Kath veut s'intégrer et conquérir les mêmes droits. Elle va à l'université, devient enseignante et épouse un Blanc. Sa famille se sent reniée et elle s'en éloigne peu à peu, ne revenant que très rarement au village. Dans les années 1960, son fils ne s'engage pas dans la lutte pour les droits civiques, il se refuse à contacter sa grand mère et choisit de favoriser sa famille paternelle, il se fait passer pour un Blanc et ne veut rien avoir à faire avec les Noirs, il voit très rarement sa famille canadienne, ils ont honte les uns des autres. On aurait pu penser que vingt ans plus tard, la situation s'était apaisée, mais  ce n'est pas le cas. Warner retrouvera ses racines et essayera de réconcilier ces deux parts de lui-même. C'est un des personnages les plus aboutis du livre, il se liera avec sa grand-mère et lui redonnera une place dans la société. Ce livre est passionnant et éclaire d'un autre jour le mouvement anti-raciste qui secoue les USA en particulier, mais aussi le reste du monde en ce moment. le livre est juste et proportionné, il ne tient pas de discours angéliques. La communauté noire est certes victime, mais pas exempte de torts, on voit la complexité de la situation raciale en Amérique, qui plonge ses racines très loin dans L Histoire, bien avant l'indépendance de ces pays. Cet héritage est explosif et il n'y a pas de solution facile, vu la l'ancienneté des blessures, et même les individus qui arrivent personnellement à passer par-dessus et tendre la main à l'autre sont rejetés par leur communauté.


L'autre thème brûlant du livre est la cruauté et l'injustice de la justice américaine envers les minorités. Dans les années 1930, le procès de Matt et Zera est complètement bâclé et ils sont condamné à mort en un quart d'heure sur la base de faux témoignage.Ils seront graciés et on pourrait espérer qu'avec le temps Zera soit libérée facilement, mais malgré toutes ces erreurs et le changement de paramètres historiques, il faudra plus de soixante ans pour atteindre ce but. le côté implacable de la justice américaine est un thème fréquent dans les romans, il est souvent dénoncé mais pas sûr que ça soit près de changer.


Il y a de nombreux autres thèmes secondaires dans ce livre, tous très intéressants. le travail de documentation est impressionnant et nous montre un aspect peu reluisant de l'Amérique. Il faut absolument découvrir ce roman engagé et sérieux pour mieux comprendre la situation outre Atlantique et ses causes profondes.
Lien : https://patpolar48361071.wor..
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Je viens de refermer ce livre pour ma première expérience Masse Critique. J'aime beaucoup les histoires sur la communauté afro-américaine aux Etats-Unis, mais j'avoue ne m'être jamais posé la question de ce qu'il en était de cette communauté au Canada. Et puis, le résumé d'Africville m'a beaucoup fait penser à No home de Yaa Gyasi avais beaucoup aimé (tous deux relatent l'histoire d'une lignée d'afro-américains sur plusieurs générations). Pour ces deux raisons, j'étais assez enthousiaste à l'idée de découvrir ce roman.
Africville, c'est l'histoire d'une famille mais aussi celle d'un quartier, Africville à Halifax, en Nouvelle Ecosse au Canada tout au long du XXe siècle. On suit, avec une certaine distance, Kath Ella, la grand-mère, puis Etienne, le père, puis Warner le fils, mais aussi tous les personnages qui se greffent sur leur destinée, et les lieux dans lesquels la vie les a conduits (Africville, Montréal, Alabama, Mississipi). On suit leurs questionnement et errances concernant leur lignée, et comment ces questionnements se déplacent d'une génération à l'autre (du lien à l'Afrique et des rêves de Sierra Leone de Kath Ella et ses parents à quête de justice pour une arrière grand-mère noire injustement emprisonnée pour Warner, en passant par le déni des racines noires pour Etienne qui fait tout pour faire oublier ses ancêtres noirs).
Ce roman avait plusieurs ingrédients pour me plaire : les questionnements transgénérationnels, l'histoire d'un quartier noir menacé par les politiques de gentrification nord américaines, le rapport ambigu à ses aînés. J'ai néanmoins eu de la peine à accrocher et surtout à entrer en empathie avec les personnages, qui me sont restés toujours assez distants et pas toujours appréciables. J'ai trouvé qu'il y avait un certain nombre de digressions (par exemple tout le passage avec le collègue de Warner) dont je comprends la fonction, mais qui ont eu du mal à capter mon attention car j'avais du mal à les rattacher à l'histoire de la famille.
Un grand merci à Babelio et aux éditions Harper Collins !
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Africville est un roman, mais pas seulement. En toile de fond, on ressent bien toutes les recherches que l'auteur a faites. Il aura d'ailleurs fallu 20 ans à Jeffrey Colvin pour faire naître cet ouvrage à mi-chemin entre le roman et le documentaire.

C'est une histoire multiple. Une histoire de filiation au XXe siècle, dans laquelle on suit 3 voire 4 générations d'Américains noirs, aux combats et aux destins différents, mais qui finalement se rejoignent à la fin.

Ce n'est pas un roman haletant, du type pageturner, mais j'ai apprécié sa lecture, que j'ai trouvée fort instructive.
Les traits ne sont pas grossis, noircis, mais réalistes. C'est cela qui donne tout l'intérêt à cette lecture.

Si l'on y réfléchit, ce n'est pas si loin...
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Merci à Babelio pour l'envoi de ce livre qui m'a dans l'ensemble plu malgré quelques longueurs..
Ce livre a été comparé au livre underground railroad que j'avais lu, dévoré et adoré... alors du coup j'ai été un peu déçu par Africville, je n'ai pas retrouvé la même énergie que dans le roman de Colson Withehead.
Il s'agit donc plutôt d'une saga familiale sur 3 générations des années 20 au Canada jusque dans les années 80 en Alabama qui questionnent sur l'évolution de la place des personnes noires aux États Unis, sur les origines de chacun, sur les choix que l'on peut faire pour nos idéaux ... que des thèmes bien traités qui sont bien sûr passionnants en soi et qui résonnent encore maintenant un peu partout ...
Cependant je n'ai pas plus que ça accroché aux personnages, une distance s'est faite assez naturellement du coup je n'ai pas réussi à m'attacher plus que ça à eux.
Une lecture en demi teinte mais que je ne regrette pas d'avoir faite ...
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merci à babelio de m'avoir envoyé ce livre pour Masse critique.
j'ai aimé "l'objet", agréable à tenir en main, la texture du papier, la souplesse pour tourner les pages sans abîmer le livre.
la quatrième de couverture donne un résumé correct du roman.
j'ajouterai que la première partie est truffée de références aux différents "voyages" qui ont amené les aïeux de Kath Ella et sa communauté en Nouvelle-Ecosse : 1722, 1788, comme celui de 1822 qui aurait dû ramener des volontaires vers la Sierra Leone, mais les vaisseaux de Sa Majesté sont-ils vraiment arrivés à bon port???
le récit de l'enfance et la jeunesse de Kath Ella m'ont inspiré un sentiment de déjà lu, mais ça n'enlève rien à l'intérêt de la lecture. le quotidien dans un village où règnent la misère, la ségrégation, peut-on dire que c'est sans intérêt quand on n'a pas eu à connaître ce sort? quand on n'a pas eu à se battre pour aller à l'université?
si Kath Ella choisit de travailler pour se sortir de là, son amie Kiendra prend la direction de la révolte et...
le récit de la vie d'Etienne ne semble pas vraiment nouveau non plus, on a tous en tête des récits de cette Amérique ségrégationniste; toutefois, le quotidien d'un jeune Noir qui pourrait (et peut) passer pour un Blanc, la peur de se trahir, l'obligation de cloisonner sa vie pour que rien ne transpire... vous connaissez "la clause du cavalier blanc"? apprendre quand on est enfant, qu'on se croit fils de l'un alors qu'on est né de l'autre... Kath Ella n'a pas trop cherché à relier son fils à sa famille de Halifax.
le destin de Warner, fils d'Etienne, petit-fils de Kath Ella sera de relier les fils.
de l'eau a coulé sous les ponts depuis les années 30 et Warner n'a pas le même caractère que son père. ce qui l'aidera à abattre le mur qui le sépare de son arrière-grand-mère Zera, la mère d'Omar, père naturel d'Etienne (vous suivez? ^-^). laquelle a eu un destin hors du commun.
et Africville dans tout ça?
une histoire d'adresse postale en quelque sorte. Halifax se compose de plusieurs quartiers, comme toute ville. et les quartiers noirs n'échappent pas à la volonté de ne pas être confondus les uns avec les autres. se battre pour la collectivité est difficile dans ces conditions. Marcelina prend conscience que les lettres destinées aux habitants du cap sont adressées à Halifax, mais ils ne se sentent pas rattachés à Halifax (p194). le nom d'Africville sera leur dénominateur commun, forgé en 1955 dans une lutte contre l'Administration postale :)
en 1968, malgré les dénégations du conseiller régional de Halifax, les bulldozers ont réglé son sort à Africville.
j'ai lu dans quelques critiques que le nombre de personnages secondaires est trop important, et qu'il fait qu'on se perd un peu dans la narration. ce dernier point n'est pas faux, mais je me demande si les personnages secondaires sont vraiment trop nombreux, ou si, tout simplement, on ne sait pas trop percevoir quels seront ceux qu'on rencontrera de nouveau dans le récit. un auteur doit-il nous simplifier le travail? ces personnages font partie de l'environnement des personnages principaux, auxquels il ne viendrait pas l'idée de les supprimer. non?
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Africville est l'histoire d'une famille sur trois générations : nous suivons tour à tour Kath Ella, son fils Etienne et le petit-fils de celle-ci, Warner, ainsi que les personnes partageant leur vie.

Le roman démarre dans les années 30 en Nouvelle-Ecosse au Canada, avec Kath Ella, une jeune femme noire qui refuse de suivre un destin tout tracé. Elle souhaite partir à l'université et découvrir le monde, mais la vie ne se passe pas toujours exactement comme nous l'avons prévu. Jeune mère, elle rencontre le futur père adoptif de son fils, le petit Etienne, si pâle que les gens le pensent blanc. Quant à Warner, qui vit aux Etats-Unis, il se lancera dans les années 80 à la recherche de ses origines et de ses racines noires dans un monde qui évolue, où les personnes de couleurs sont de plus en plus acceptées, mais pas encore partout.

Ce livre se lit très facilement, le style de l'auteur étant fluide et agréable à lire. Je me suis plongée très rapidement (et avec beaucoup de facilité!) dans l'histoire de ces personnages, ayant hâte de les découvrir et de voir où la vie allait les mener. J'ai apprécié ce roman réaliste, qui nous plonge dans le 20èmesiècle et l'évolution de l'acceptation des personnes de couleur au fil des années. En plus de cela, le livre évoque un thème important, le choix de sa couleur de peau pour les personnes noires à peau très claire : la difficulté entre la volonté de respecter ses aînés et ses racines, et en même temps l'envie de passer pour « un Blanc » pour éviter certains ennuis.

J'ai beaucoup apprécié ce livre et les thèmes abordés, ainsi que la plume de l'auteur (mais là je me répète !). Un peu perdue par moment par le nombre important de personnages secondaires, mais c'est ce qui apporte également de la profondeur au récit. Je recommande cette lecture !

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