AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un été avec Montaigne (70)

Comme Cicéron, Montaigne pense que l'homme n'est pas vraiment lui-même dans la vie publique, le monde et le métier, mais dans la solitude, la méditation et la lecture. Plaçant la vie contemplative au-dessus de la vie active, il n'est pas encore un de ces modernes qui jugeront que l'homme se réalise dans ses activités, dans le 'negotium', le négoce, soit la négation de 'l'otium', du loisir. Cette éthique moderne du travail a été liée à la montée du protestantisme, et 'l'otium', l'oisiveté, a perdu sa valeur suprême pour devenir un synonyme de la paresse.
(p. 46)
Commenter  J’apprécie          261
La fréquentation de l'autre permet d'aller à la rencontre de soi, et la connaissance de soi permet de revenir à l'autre.
Commenter  J’apprécie          240
"La parole est moitié à celui qui parle, moitié à celui qui l'écoute" (III, 13, 1694) (p.82)
Commenter  J’apprécie          210
Au nom de la nature, Montaigne efface la frontière de la maladie et de la santé. Les maladies font partie de la nature; elles ont leur durée, leur cycle de vie, auquel il est plus sage de se soumettre que de prétendre le contrarier.
Le refus de la médecine fait partie de la soumission à la nature. Montaigne modifie donc le moins possible ses habitudes quand il est malade.
Vient alors la flèche du Parthe : les médecins ne vivent pas mieux ni plus longtemps que nous ; ils souffrent les mêmes maux et n'en guérissent pas davantage. (p. 124 )
Commenter  J’apprécie          200
Le contact du Vieux Monde accélérera l'évolution du Nouveau vers sa décrépitude, sans nous rajeunir, car l'Histoire va à sens unique et l'âge d'or est derrière nous. Ce n'est pas notre supériorité morale qui a conquis le Nouveau Monde, mais c'est notre force brute qui l'a soumis.
Montaigne vient de lire les premiers récits de la cruauté des colons espagnols au Mexique et de leur destruction sauvage d'une civilisation admirable. Il est l'un des premiers censeurs du colonialisme.
(p. 43-44)
Commenter  J’apprécie          180
Même sur l'attitude devant la mort, Montaigne n'a pas vraiment évolué au cours des Essais.Comment vit-on le mieux? En ayant toujours la mort à l'esprit, comme Cicéron et les stoïciens, ou bien en y pensant le moins possible, comme Socrate et les paysans? Partagé entre la mélancolie et la joie de vivre, Montaigne a tergiversé - comme nous tous -, et sa leçon finale a été énoncée dès le début: "Je veux ... que la mort me trouve plantant mes choux".
Commenter  J’apprécie          180
Montaigne nous dit que c'est en s'écrivant, en se décrivant, qu'il a compris non seulement qui il était, mais de quel régiment, de quel groupe ou quelle école, il se sentait le plus proche. Bref, Montaigne n'a pas choisi de devenir stoïcien, sceptique ou épicurien - les trois philosophies auxquelles on l'associe souvent -, mais il a reconnu, une fois sa vie passée, que ses comportements avaient été naturellement conformes aux doctrines des uns ou des autres. Par hasard et de façon improvisée, sans projet ni délibération.

P. 98-99
Commenter  J’apprécie          150





Or, que dit Montaigne ?
Que dans la solitude,
au lieu de trouver son point fixe et la sérénité,
il a rencontré l’angoisse et l’inquiétude.
Cette maladie spirituelle, c’est la mélancolie,
ou l’acédie, la dépression
qui frappait les moines à l’heure de la sieste,
celle de la tentation

.L’âge, pensait Montaigne,
aurait dû lui donner de la gravité,
mais non,
son esprit s’agite au lieu de se concentrer,
fait, suivant une belle image,
le « cheval échappé »,
court en tous sens,
se disperse plus que du temps
où sa charge de magistrat l’accablait.
Les « chimères et monstres fantasques »
qui prennent possession de son imagination,
ce sont des cauchemars, des tourments,
au lieu de la paix espérée,
comme sur un tableau de Jérôme Bosch
représentant La Tentation de saint Antoine.

Alors, dit-il, il s’est mis à écrire.

.....
Commenter  J’apprécie          130
Montaigne est un homme de la Renaissance, un familier d'Erasme, lequel, animé par une belle foi humaniste, croyait à la supériorité de la plume sur l'épée et plaidait, dans la Querala pacis, pour que les lettres fassent taire les armes et apportent la paix au monde.

P.73
Commenter  J’apprécie          120
D'emblée à l'orée de son livre, il met en avant la qualité humaine essentielle sur laquelle il insistera d'un bout à l'autre des Essais, à savoir la foi, la bonne foi. C'est bien la seule vertu qu'il reconnaisse en lui ; elle est à ses yeux capitale, indispensable au fondement de tous les rapports humains. Il s'agit de la foi donnée, à la base de toute confiance. Foi, fidélité, confiance, et encore confidence, c'est tout un : mon engagement vis-à-vis de l'autre, comme on donne la parole, comme on s'engage à tenir parole.
Et la bonne foi, la bona fides que promet Montaigne, c'est l'absence de malice, de ruse, de masque, de tromperie, de fraude, bref, l'honnêteté, la loyauté, l'assurance de conformité entre l'apparence et l'être, la chemise et la peau. A l'homme de bonne foi, au livre de bonne foi, vous pouvez faire confiance, vous ne serez pas abusé.

P. 50
Commenter  J’apprécie          120






    Lecteurs (644) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Philo pour tous

    Jostein Gaarder fut au hit-parade des écrits philosophiques rendus accessibles au plus grand nombre avec un livre paru en 1995. Lequel?

    Les Mystères de la patience
    Le Monde de Sophie
    Maya
    Vita brevis

    10 questions
    440 lecteurs ont répondu
    Thèmes : spiritualité , philosophieCréer un quiz sur ce livre

    {* *}