AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Myriam3


Tituba a réellement existé, citée lors du procès des sorcières de Salem, en 1692 comme étant une esclave noire venue de la Barbade et pratiquant le vaudou, mais d'autres sources pensent qu'elle était Indienne, tout simplement parce qu'à l'époque, les deux peuples se confondaient dans l'esprit des colonisateurs.
Maryse Condé, elle, a pris le parti d'en faire la fille d'Abena, jeune Ashanti (du Ghana) enlevée et violée sur un vaisseau négrier, pour être vendue à des colons à la Barbade.
Tituba découvre très tôt l'oppression de son peuple, devient orpheline, est recueillie par Man Yaya, guérisseuse qui l'initie aux bienfaits des plantes et aux sacrifices rituels.
Adulte, elle est vendue à un pasteur, Parris, et emmenée avec son compagnon John Indien à Salem, où elle l'une des toutes premières à être accusée de sorcellerie, elle qui persiste à ne l'utiliser que pour guérir et non se venger.
Ainsi, toute sa vie, elle connaîtra les barbaries du 17ème siècle: esclavage, pendaisons, tortures, prison, oppression de son peuple mais aussi celui des Indiens et celui des Juifs et enfin celui des femmes, qui dans tout ça, resteront toujours les premières victimes.
Maryse Condé s'est fondée sur les rares informations qu'on ait sur Tituba - contrairement aux autres accusés, elle n'a jamais reçu le pardon officiel, n'étant qu'une simple esclave, et sa vie n' a pas été retracée dans les archives de Salem - et a imaginé le reste.
En lisant ce roman, je n'ai pas pu m'empêcher de penser à Beloved, de Toni Morrison, et j'ai aimé l'écriture, envoûtante, belle et tragique. Par ce personnage, en partie fictif, elle réussit à nous faire entrevoir tous les vices de cette époque.
Commenter  J’apprécie          560



Ont apprécié cette critique (41)voir plus




{* *}