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Critique de afriqueah


Les arcanes d'un procès depuis le début jusqu'à sa conclusion, racontées par l'avocat Mick Haller, celui même de la défense Lincoln, prêt à tout, méprisé par ses collègues, et qui nous devient sympathique puisque c'est lui qui parle. Comment par exemple obtenir un non-lieu en se faisant frapper par son client, lorsque l'on est mis en échec par la partie adverse, et surtout après l'échec de demande d'accord avec elle. Voilà, les avocats se doivent les uns aux autres, et se font des fleurs quand cela sert leurs intérêts. Les avocats de la défense peuvent aussi proposer un arrangement au témoin de l'accusation. Les dieux du verdict, ce sont les jurés, la communication non verbale qu'ils ont avec les avocats, qui doivent s'adresser indirectement à la tête présumée de ces jurés. le choix des témoins est crucial, et le héros du livre, Mick Haller, le demi-frère de Harry Bosch, nous fait patauger dans ce choix des témoins, certains trompe l'oeil pour cacher le témoin important. Eh oui, pas de Harry, sauf pour nous dire qu'il très occupé, mais cela nous le savions. Mick le croise alors qu'il se rend à un autre procès, mais pas du même côté : « Lui, c'était quand même des méchants qu'il mettait en taule. Moi, je les faisais sortir » se dit-il. Eh oui encore, Mick Haller est un avocat de la défense et il défend des assassins, des violeurs, et même des malfaiteurs dont le dernier, remis en liberté grâce à lui, a tué femmes et enfants, dont un ami de sa fille, qui depuis ne veut plus lui parler. Habeas corpus, citation à comparaitre, restriction suite à un conflit d'intérêts, et plein d'autres notions de droit nous sont, mine de rien expliquées en détail, ainsi que les ruses de l'avocat Mick, ne pas en dire trop à la partie adverse, bluffer lorsqu'il ne connait pas bien son sujet, essayer à tout prix de trouver un arrangement, ce qu'il réussit à la fin du procès et lui permet de n'avoir même pas à fournir de preuves supplémentaires. Comme toujours chez Connelly, l'aspect sentiment est toujours présent, la sollicitude subtile mais vraie que cet avocat -dont tout le monde dit qu'il est une ordure- pour son client accusé de meurtre, son chagrin de voir sa fille s'éloigner, sa déception et sa colère lorsqu'il comprend qu'une ancienne prostituée qu'il avait aidée à décrocher et qui lui envoyait des cartes de Hawaï où elle avait refait sa vie, avait en réalité simplement changé de nom, et continué le même travail, jusqu'à ce qu'elle en perde la vie.
Tout dans les procès va à l'encontre de la défense, mais le juge ne peut montrer ouvertement sa préférence vis-à-vis de l'accusation, car elle risque de voir son jugement cassé par une cour supérieure et donc réouverture du procès en appel pour faute. « Dans la pratique, cela signifie que donner la plus grande latitude à la défense pour bâtir son affaire est, juridiquement parlant, la voie la plus sûre à suivre. » L'accusation quant à elle, même si tout apparemment va de son coté, ne peut montrer son avantage avec arrogance, c'est un péché mortel, dit Haller. Autre écueil : puisqu' un arrangement est toujours possible, il faut absolument éviter que ce dernier soit éventé.
Haller nous explique donc et nous avons l'impression de comprendre la complexité du droit (la température de la salle d'audience, basse pour que les assistants y gardent la tête froide) ses difficultés, ses déboires, ses machinations, pour un but louable cette fois ci, au contraire de sa renommée d'avocat de meurtriers notoires : faire libérer un innocent. Comme toujours, avec Los Angeles comme cadre, comme toujours, avec cette empathie caractéristique de Connelly, et, de plus, en nous introduisant dans le monde des avocats, des jurés et des juges, chacun ayant leurs intérêts bien distincts.
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