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Critique de MarcelP


Sarcastique, cette nouvelle met au jour l'humour de Joseph Conrad : grincements de dents et rire jaune.

Un comptoir paumé au fin fond du Congo, deux olibrius, ganaches incompétentes, échoués là pour pérenniser le commerce de l'ivoire et des fièvres africaines aux touffeurs tropicales : sous le masque de la farce, se lisent la cupidité de l'homme blanc, son racisme substantiel et sa malhonnêteté intégrale.

Dans ce huis clos tropical, Conrad, étonnamment sobre, pousse jusqu'à l'absurde le délitement d'exploiteurs "dont l'existence n'est rendue possible que par la savante organisation des masses civilisées. (...) le contact avec la sauvagerie pure et simple, avec la nature primitive et l'homme primitif jette(ra) dans (leur) coeur un trouble subit et puissant."

Fable puissamment sardonique, An Outpost of Progress est un implacable acte d'accusation du colonialisme cynique (on pense au Céline du Voyage).

"Tout le monde fait preuve d'une respectueuse déférence devant certains sons émis par soi-même et par les autres. Mais lorsqu'il s'agit de sentiments, l'ignorance des gens est totale. Nous parlons avec indignation ou avec enthousiasme ; nous parlons d'oppression, de cruauté, de crime, de dévouement, d'abnégation, de vertu, mais cela n'a aucune réalité pour nous en dehors des mots." du grain à moudre aujourd'hui encore...

Une véritable baffe!
Lien : http://lavieerrante.over-blo..
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