AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de Flaubauski


Les Wingo, c'est la famille type de Caroline du Sud, enfin pour les citadins étatsuniens : une enfance misérable dans les années 1950 et 1960 au fin fond d'une île, Colleton, avec un père violent, pêcheur de crevettes, revenu traumatisé du front de 1939-1945, une mère frustrée par son mariage, et son existence entière, trois enfants, Luke, les jumeaux Tom et Savannah, soudés par les drames familiaux, jusqu'à ce que l'âge adulte les fasse se perdre parfois de vue, l'un ayant suivi la tradition paternelle, l'autre ayant préféré l'enseignement de la littérature et du football américain, la troisième ayant enfin laissé libre cours à son génie poétique, ainsi qu'à ses psychoses, à New York.

New York, ville exécrée que Tom devra rejoindre, en pleine crise maritale, suite à une nouvelle tentative de suicide de sa jumelle, à la demande de sa psychiatre, Susan Lowenstein, qui veut comprendre sa patiente en remontant dans son passé grâce à l'un de ses proches. Et c'est finalement, plus que Susannah, son jumeau, qui va passer à la moulinette de l'analyse psychiatrique de Lowenstein, pour le meilleur comme pour le pire...

Alternant en une quasi trentaine de chapitres entre le passé de la Caroline du Sud, et le présent new-yorkais, Pat Conroy nous fait remarquablement pénétrer dans les méandres torturés de l'esprit de Tom, pour mieux comprendre, effectivement, l'esprit torturé de sa soeur, et par extension celui de toute la famille, démontrant avec brio, en de fines analyses psychologiques, comment des traumatismes d'enfance ou d'adolescence peuvent, plus ou moins tragiquement, conditionner une vie adulte, et ronger progressivement une existence jusqu'à l'implosion, qui prend diverses formes, et qui touchera, ici, toute la fratrie.

Il nous fait également pénétrer, en un intelligent paradoxe, dans toute la beauté, presque angélique, de la Caroline du Sud, de sa flore sauvage à sa faune parfois inattendue, dans une poésie toute naturelle qui forme un contraste éclatant avec la noirceur de la majorité de ses habitants, les Wingo en tête.

Un roman que j'ai apprécié lire, mais que je ne qualifierais pas pour autant de "chef d'oeuvre", dixit le bandeau apposé à celui-ci. Les alternances de chapitres sont en effet, parfois, poussifs, et le dénouement trop en décalage avec le reste, finalement peu crédible pour parfaire le tableau.
Commenter  J’apprécie          314



Ont apprécié cette critique (31)voir plus




{* *}