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Critique de Sachenka


Ces derniers temps, j'ai lu un certain nombre de bouquins de Thomas H. Cook et je dois admettre être tombé sous son charme. Des romans policiers sans crime, des romans d'espionnage où les filatures ne sont pas si importantes car elles cachent une intrigue amoureuse, etc. Ce que j'aime de tout cela, surtout, c'est le style de l'auteur, l'atmosphère dans laquelle baignent ses intrigues, les dénouements inattendus. le lecteur referme le livre sans les réponses aux questions qu'il se posait, mais plutôt avec de nouvelles questions, ou bien sur considérations philosophiques.

Les feuilles mortes n'est pas un de ses meilleurs mais il est assez bien représentatif de cette oeuvre. le roman s'ouvre sur le narrateur Eric Moore et quelques unes de ses réflexions : connait-on vraiment les gens qui nous entourent ? La veille, son fils Keith est rentré tard. Cette même soirée, la petite Amy Giordano est portée disparue. Les soupçons tombent rapidement sur le grand adolescent solitaire taciturne. Aussitôt, Moore se questionne sur son fils peu communicatif, découvre qu'il ment puis qu'il fume la cigarette. Que cache-t-il d'autres ? Plus on avance dans l'histoire, plus les indices s'accumulent contre Keith.

Ici, je tiens à préciser que c'est un aspect des romans policiers que j'aime moins : écraser un suspect sous les preuves signifie habituellement qu'il n'est pas le coupable. C'est plus une fausse piste visant à tromper le lecteur. Mais, avec Thomas H. Cook, rien n'est certain.

Dans ce cas, pourquoi Les feuilles mortes ne m'a pas plu autant que d'autres romans de l'auteur ? Parce que j'avais l'impression qu'on accablait trop Eric Moore. Au-delà des craintes à propos d'une possible implication de son fils dans une disparition d'enfant, et des tensions qu'une pareille situation peut générer dans un couple, le pauvre est embourbé dans une situation familiale complexe. Sa propre mère est morte dans des circonstances étranges quand il était petit, il a longtemps suspecté son père d'y avoir été mêlé (et si les penchants du grand-père avaient été transmis au fils !), sa soeur Jenny est également décédée et son frère Warren est devenu un être renfermé, alcoolique, étrange. Un peu dur à avaler. Une malédiction familiale, tant qu'à y être !

Heureusement, l'atmosphère est réussie. J'étais capable de visualiser cette petite communauté frappée par le drame. Aussi, le déchirement d'un père : doit-il protéger son fils ou collaborer pleinement avec la police pour assurer la sécurité de tous ? Si au moins il était certain que Keith était innocent, ça serait plus facile. Avant que le lecteur ne s'en rende compte, il est arrivé vers la fin et, là, une surprise l'attend encore : un dénouement à couper le souffle.
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