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L. (Traducteur)
EAN : 9782070779789
288 pages
Gallimard (04/09/2008)
4.03/5   308 notes
Résumé :
Eric Moore a toutes les raisons apparentes d'être heureux : propriétaire prospère d'un magasin de photos et d'une jolie maison dans une petite ville sans problème de la côte Est, il mène une vie de famille épanouie auprès de sa femme Meredith et de son fils Keith, un adolescent de quinze ans. Cet équilibre parfait va pourtant voler en éclats à jamais...

Un soir comme les autres, ses voisins demandent à Keith de garder Amy, leur fille de huit ans. Au ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (80) Voir plus Ajouter une critique
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Décidément, cuisiner en anglais, j'adore…

Les mets concoctés par la famille Cook, quel délice !

Avec une sauce couleur rouge sang, l'anglais Robin nous livrait «J'étais Dora Suarez » comme un uppercut que vous prenez au foie insufflant une douleur qui ne disparaitra jamais complètement.

Toujours dans le Commonwealth, l'australien Kenneth nous surprenait magnifiquement avec « À coups redoublés » dans une sauce très alcoolisée dont la victime et l'auteur du meurtre nous étaient inconnus jusqu'à la toute fin du roman.

Désormais, dans « Les feuilles mortes », je découvre le troisième larron de la famille Cook, Thomas H., un auteur américain natif d'Alabama qui me susurrait à l'oreille pendant le récit :

« Oh! je voudrais tant que tu te souviennes
Des jours heureux …

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Tu vois, je n'ai pas oublié
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle
Les souvenirs et les regrets aussi »

Je ne sais pas si Thomas H. Cook a écrit ce livre en pensant au poème de Prévert mais l'éditeur français en a assurément tenu compte en traduisant ainsi le titre original « Red leaves ».

Toujours est-il qu'autour de sa jolie maison à Wesley, Eric Moore s'accommode très bien de ces feuilles mortes qui tombent, notamment de ce magnifique érable du Japon aux couleurs rouges, un des plus beaux arbres qui existent (ce n'est que mon avis). Propriétaire d'un magasin de photos, Eric vit en pleine quiétude avec Meredith travaillant dans un collège et leur fils Keith, un adolescent de quinze ans plutôt solitaire reclus la plupart du temps dans sa chambre fermée à clef.

Un soir, des amis du couple demandent à Keith de venir garder leur fille de huit ans Amy pour la soirée. Malheureusement, la petite fille a disparu le lendemain matin. A-t-elle été kidnappée ? A-t-elle fuguée ? Est-elle déjà morte enterrée sous un tapis de feuilles mortes à l'heure où j'écris ces quelques lignes ? A vous de vous jouer au Sherlock Holmes…

Thomas H. Cook, que je lis pour la première fois, possède un style d'écriture pas commun pour brosser son roman. En effet, il se met complètement dans la peau d'Eric du père de Keith, et nous livre complètement ses sentiments et ses doutes après la disparition d'Amy.

"Le soupçon est un acide. Il ronge tout ce qu'il touche. Il s'attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile."

Si vous êtes père d'un jeune fils comme moi, il est impossible de ne pas transposer ce récit à sa propre situation. Peut-on un jour douter de son propre fils ? Faut-il défendre son fils à tout prix même s'il semble mentir ? Quelle serait ma part de responsabilité dans une telle situation ?

Vous l'aurez compris, plonger dans ce genre de situation revient à ouvrir la boite de pandore dont les déflagrations peuvent être immenses et incontrôlables.

Pour tous ceux qui ne sont pas des habitués du polar, je leur conseillerai vivement ce roman qui se révèle être à la frontière du genre. « Les feuilles mortes », très loin d'un roman policier, souligne comment un père peut perdre confiance en sa famille proche et faire resurgir comme une arme d'autodéfense les événements du passé.

Si l'on ramasse les feuilles mortes à la pelle, je peux vous assurer que l'on pouvait me ramasser, à la fin de ce roman, à la petite cuillère. Dur, dur, mais sans islandais cette fois… A ne manquer sous aucun prétexte !

Ps : pour ceux n'auraient pas lu ma dernière critique d'indridason, les prénoms islandais comme Arnaldur ou Erlendur sont dur, dur à prononcer et à retenir.
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Eric Moore avait tout pour être heureux. Malgré une enfance chaotique marquée de vilains coups du sort, il s'en est sorti et a plutôt bien réussi. Il est marié à Mérédith, a un enfant avec elle, le jeune Keith aujourd'hui âgé de 15 ans, habite une jolie maison à Wesley et a ouvert son propre magasin de photos. Avec un papa alcoolique et violent avec son frère Warren, une maman dévouée corps et âme à son mari qui finira au fond de l'eau et une soeur qui mourra très tôt d'un cancer, Eric a tenu bon et a construit sa vie à peu près comme il le souhaitait. Mais, voilà qu'un jour tout bascule. Son fils est appelé pour garder la fille de leur voisin. Au cours de la soirée, il appelle son papa pour le prévenir qu'il compte aller boire un verre avec des amis. Etrange pour Eric qui sait bien que son fils est un solitaire et n'a pas d'amis. Aussi quand celui-ci rentre de la soirée raccompagné en voiture, il ne peut s'empêcher d'aller le voir et remarque que ce dernier a un comportement bizarre. le lendemain, la famille reçoit un coup de fil du voisin qui leur apprend que leur petite fille a disparu. Tout d'abord certain que Keith n'y est pour rien dans cette tragique histoire, les soupçons qui pèsent sur lui ou bien encore son impassibilité et sa nonchalance vont semer le doute dans son esprit. le papa se demande s'il connaît vraiment cet adolescent si réservé et si étranger parfois. Aussi, lorsque la police arrive pour questionner le jeune homme, c'est toute sa vie qui s'en trouve bouleversée.

Une tragédie familiale a fait basculer la vie d'Eric. Des soupçons de meurtre sur son fils ont fait remonter à la surface sa propre enfance et les questions se bousculent alors sur le comportement de son père mais aussi son frère, le terrible accident de sa mère et la mort tragique de sa petite soeur. Il n'est plus le même depuis ce jour et il raconte comment il en est arrivé là. A partir des deux photos qu'il a en sa possession, il remonte le fil des ans. Thomas H. Cook explore les blessures familiales, les non-dits et les secrets et met à nu cet homme blessé, en proie aux doutes, anéanti et ne reconnaissant plus les personnes qui lui sont si chères. Ce polar sombre et introspectif aux questionnements multiples et à l'écriture captivante est prenant à souhait.

Les feuilles mortes... se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi...
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L'amour pour nos enfants est-il toujours inconditionnel ?
"C'est bien ça l'amour filial, non ? Aimer des enfants que, sinon, on n'aimerait pas."
Et si votre fils ne correspondait en rien à vos aspirations ?
S'il était réservé, effacé, comme totalement dépourvu d'émotions ?
S'il vous était au fond si étranger que vous ne savez même plus ce que vous devez croire le jour où différents indices semblent l'accuser de la disparition d'une petite fille ?
"J'ai l'impression que toutes les pistes convergent vers lui."
Que feriez-vous sans certitudes ?
Rongé par le doute ?

Assis à une table de restaurant un matin pluvieux d'automne, attendant un mystérieux visiteur, Eric Moore se souvient.
De la façon dont sa famille a volé en éclats.
Il tenait alors, des années plus tôt, une petite boutique de photographies.
Il développait et encadrait des clichés représentant des moments souvent parfaits.
Avec son épouse Meredith et leur fils Keith, ils formaient encore, à l'image de ces clichés, une famille heureuse, idéale.
Jusqu'au jour où tout a basculé.
Ce soir-là Keith a joué les baby-sitter chez un couple d'amis, les Giordino. Il a gardé Amy, leur petite fille de huit ans.
La fillette disparaîtra ce même soir, et bientôt tous les soupçons convergeront vers un seul suspect : Keith.
Qu'il s'agisse des parents d'Amy, de la police, ou même bientôt d'Eric, son propre père ... l'identité du responsable est quasiment certaine.

Une disparition de petite fille, un sujet qui paraît déjà vu et revu et pourtant non, jamais sous cet angle.
Le roman de Thomas H. Cook ne se focalise ni sur la disparition, ni sur l'enquête menée par deux policiers. le sujet du livre c'est l'impact de cet évènement troublant la tranquillité de la petite commune de Wesley, et la façon dont les suspicions vont s'abattre et déformer les fondations même de l'existence d'Eric.
Un impact insidieux, d'autant plus destructeur que la défense du jeune Keith n'est ni crédible, ni véhémente.
Parce que si la famille fait appel à un avocat pour maîtriser la situation et défendre leur fils, elle est cependant incapable de faire front commun contre cette soudaine adversité.
"On croirait que, tous les deux, vous me croyez coupable."
Eric ne sait pas réellement de quoi son fils est capable, il s'aperçoit qu'il ne le connaît pas vraiment, qu'ils n'ont aucune complicité.
"Il avait toujours été un enfant timide, maladroit et réservé, et évitant tout contact physique."
"Je détestais sa façon de traîner les pieds, ses cheveux sales, son absence d'énergie."
Keith, du haut de ses quinze ans, n'est pas un adolescent comme les autres. Force est de constater que son père aurait aimé qu'il soit différent. Il n'a ni amis ni copine, il a des difficultés à l'école et aucune ambition, peu de caractère et de personnalité.
Est-ce pour autant suffisant pour faire de lui un kidnappeur et peut-être même un violeur et un tueur d'enfant ?
Le corps d'Amy est introuvable. 
Les rares réponses de son fils sur ce soir-là sont toujours évasives, et surtout, il semble dissimuler plusieurs secrets. Il fume en cachette. Il prétend être revenu seul alors que son père a entendu une voiture juste avant son retour. Et plus l'enquête avance, plus l'étau autour de lui se resserre. 
Absolument tout paraît l'accuser.
Et même si Eric aimerait être persuadé que son fils est incapable d'un tel crime odieux, il ne peut en être sûr.
Alors le doute devient comme un poison, un acide.

Qualifié de thriller, Les feuilles mortes est davantage un roman noir et dramatique. Riche en métaphores, il nous entraîne aux côtés de cette famille dont les repères viennent de s'effondrer et qui ne sait plus ce qu'elle doit croire.
"Mes soupçons, qui avaient commencé par une petite démangeaison, étaient maintenant un urticaire géant que je ne pouvais m'empêcher de gratter."
Des comparaisons sont faîtes avec une noyade, un incendie qui les consumerait. Ce qui illustre parfaitement leur sensation d'étouffement, comme s'ils se débattaient en vain dans un univers soudain hostile.
A se demander si le véritable drame, c'est la disparition de la fillette ou le sort de la famille Moore.
"Quoiqu'il arrive, il faut qu'on sorte indemnes de cette épreuve."
Mais ils ne seront pas épargnés.
La réalité s'est fissurée.
"J'eus l'impression que les ennuis s'étaient abattus sur ma famille comme un nuage de cendre qui aurait teinté nos visages de gris."
A défaut de pouvoir affronter l'éventuelle culpabilité de son fils, il va tenter de résoudre d'autres mystères, des secrets de famille tout aussi venimeux comme celui de la mort accidentelle de sa mère. Il va également se poser de plus en plus de questions sur son frère, et même sur son épouse.
"Comparés aux miens, les problèmes des autres familles m'apparaissaient très ordinaires."
Et parce que la solution à chacun de ces mystères est rarement celle qui saute aux yeux, il continuera à s'enfoncer dans des sables mouvants.
Sans plus pouvoir faire confiance à personne.
Totalement seul.

"Je sus que je faisais partie de ces parents prêts à tout pour épargner leur enfant."
Le roman est absolument terrible, voire asphyxiant. Si Keith est effectivement coupable, alors il est déjà difficile de se mettre dans la peau de ses parents, de se demander s'ils ont une part de responsabilités, et ce qu'il conviendrait de faire : Protéger leur fils ou lui faire avouer ses crimes et le laisser prendre ses responsabilités ?
Mais s'il est innocent alors ce serait pire encore parce que cette tourmente dans laquelle est empêtrée la famille Moore ne serait plus alors qu'un gigantesque malentendu.
Le calvaire enduré serait alors gratuit.
Jusqu'à une issue forcément dramatique.
"Vous ne pouvez pas les ramener à la vie, vous ne pouvez pas tout effacer."

Par certains aspects, ma lecture m'a fait penser à des romans comme Il faut qu'on parle de Kevin de Lionel Shriver ou Cet été-là de Lee Martin.
Au premier à cause de cette narration d'un père ignorant si son fils est capable du pire et énonçant comment sa famille a été brisée, au second en raison de la disparition d'une fillette et de l'ambiguïté de certains personnages qui m'ont fait penser à l'énigmatique monsieur Dees.
Mais bien sûr, les feuilles mortes demeure unique en son genre puisque écrit avec la talentueuse plume de Thomas H. Cook.
Si vous souhaitez savoir ce qui est arrivé à la petite Amy, si vous voulez connaître l'implication de Keith dans sa disparition, alors laissez vous consumer à votre tour par cette histoire.
A l'image des feuilles qui s'envolent et dénudent les arbres à l'automne, vous verrez comment en quinze jours seulement des certitudes peuvent basculer, des vies entières être gâchées.
Un thème très sombre pour une une histoire dont l'issue n'est pas forcément dépourvue de la moindre lueur.
Mais dont on ne ressort pas tout à fait indemne.
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Ces derniers temps, j'ai lu un certain nombre de bouquins de Thomas H. Cook et je dois admettre être tombé sous son charme. Des romans policiers sans crime, des romans d'espionnage où les filatures ne sont pas si importantes car elles cachent une intrigue amoureuse, etc. Ce que j'aime de tout cela, surtout, c'est le style de l'auteur, l'atmosphère dans laquelle baignent ses intrigues, les dénouements inattendus. le lecteur referme le livre sans les réponses aux questions qu'il se posait, mais plutôt avec de nouvelles questions, ou bien sur considérations philosophiques.

Les feuilles mortes n'est pas un de ses meilleurs mais il est assez bien représentatif de cette oeuvre. le roman s'ouvre sur le narrateur Eric Moore et quelques unes de ses réflexions : connait-on vraiment les gens qui nous entourent ? La veille, son fils Keith est rentré tard. Cette même soirée, la petite Amy Giordano est portée disparue. Les soupçons tombent rapidement sur le grand adolescent solitaire taciturne. Aussitôt, Moore se questionne sur son fils peu communicatif, découvre qu'il ment puis qu'il fume la cigarette. Que cache-t-il d'autres ? Plus on avance dans l'histoire, plus les indices s'accumulent contre Keith.

Ici, je tiens à préciser que c'est un aspect des romans policiers que j'aime moins : écraser un suspect sous les preuves signifie habituellement qu'il n'est pas le coupable. C'est plus une fausse piste visant à tromper le lecteur. Mais, avec Thomas H. Cook, rien n'est certain.

Dans ce cas, pourquoi Les feuilles mortes ne m'a pas plu autant que d'autres romans de l'auteur ? Parce que j'avais l'impression qu'on accablait trop Eric Moore. Au-delà des craintes à propos d'une possible implication de son fils dans une disparition d'enfant, et des tensions qu'une pareille situation peut générer dans un couple, le pauvre est embourbé dans une situation familiale complexe. Sa propre mère est morte dans des circonstances étranges quand il était petit, il a longtemps suspecté son père d'y avoir été mêlé (et si les penchants du grand-père avaient été transmis au fils !), sa soeur Jenny est également décédée et son frère Warren est devenu un être renfermé, alcoolique, étrange. Un peu dur à avaler. Une malédiction familiale, tant qu'à y être !

Heureusement, l'atmosphère est réussie. J'étais capable de visualiser cette petite communauté frappée par le drame. Aussi, le déchirement d'un père : doit-il protéger son fils ou collaborer pleinement avec la police pour assurer la sécurité de tous ? Si au moins il était certain que Keith était innocent, ça serait plus facile. Avant que le lecteur ne s'en rende compte, il est arrivé vers la fin et, là, une surprise l'attend encore : un dénouement à couper le souffle.
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De cet auteur de romans noirs, je ne connaissais qu" Au lieu-dit Noir-Etang". Ce deuxième livre, que j'ai beaucoup apprécié aussi, m'incite à découvrir davantage l'univers de Thomas H. Cook.

Cette histoire d'une famille unie, qui semble heureuse, et qui plonge brutalement dans le doute, les angoisses et les ombres est finement rendue.

" Le soupçon est un acide. Il ronge tout ce qu'il touche. Il s'attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile. " C'est en effet le soupçon qui est au coeur de tout, dans ce livre. Amy, la petite fille de huit ans que Keith , adolescent de 15 ans, gardait pendant une sortie de ses parents, disparaît, et il est aussitôt vu comme un présumé coupable par la police. Le narrateur, le père de Keith, s'interroge, il a peur de ce qu'il pourrait découvrir. " Tout le monde ment", et il se ment aussi car même s'il prétend le contraire, il en vient à imaginer que son fils Keith, solitaire et ingrat, pourrait bien être un tueur d'enfant. Les tensions s'accumulent entre lui et sa femme. De plus, il a connu dans son enfance plusieurs drames familiaux , qui ressurgissent dans sa mémoire et le tourmentent...

Le livre montre subtilement comment les pensées des personnages en viennent à transformer la réalité, à réinventer les événements, à les interpréter faussement. Et à détruire l'équilibre d'une famille. A jamais.

La fin est surprenante, et rend d'autant plus poignant ce naufrage humain.
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Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
J'en conclus donc que nous étions des êtres programmés pour espérer coûte que coûte, même face à un destin implacable. Nous rêvons encore de paix au moment où les bombes explosent tout autour de nous.
Nous espérons que notre tumeur ne grossira pas, que nos prières ne se dissoudrons pas dans le ciel. Nous espérons être toujours amoureux, que nos enfants deviendront des gens bien. Et même à l'instant où notre voiture franchit le bord de la falaise, nous espérons atterrir sur un tapis volant.
Et quand c'est vraiment trop tard, les dernières fibres de notre corps espèrent alors une mort sans douleur, voire une glorieuse résurrection.
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Ainsi, quand je parcours désormais les rues de ma ville, que je scrute des visages qui, depuis le ciel, doivent être aussi indistincts que des grains de sable, j'accepte que, pour un proche, la personne que je vois soit unique. Il s'agit du visage d'un père ou d'une mère, d'une soeur ou d'un frère, d'un fils ou d'une fille. Ce visage contient des milliers de souvenirs, ce qui le rend différent de tous les autres.
Cela s'appelle l'attachement, et c'est ce qui nous rend humain.
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(page 48)
Plus tard, je tentai de saisir la nature du malaise que j'avais ressenti dans ces premières minutes. Me revinrent en mémoire le coup de téléphone de Vince, puis Meredith et moi montant l'escalier pour réveiller Keith avant de revenir à la cuisine. J'essayai de me souvenir si j'avais entendu quelque chose dans cet intervalle autrement silencieux, un insecte ou le goutte-à-goutte d'un robinet. Maintenant, je sais quel gouffre s'ouvrait à cet instant sous la vie paisible que nous avions menée jusque-là.
Mais qu'est-ce que je savais, à ce moment-là ? La réponse est simple : rien. Et que fait-on lorsqu'on ne sait rien ? On poursuit sa route, parce qu'il n'y a pas d'autre solution, qu'on ignore à quel point on progresse en terrain miné, et combien l'épilogue sera dramatique.
Keith repartit dans sa chambre, et j'appelai Vince Giordano afin de lui répéter mot pour mot ce que mon fils m'avait dit, avec l'espoir que l'affaire s'arrête là en ce qui concernait notre petite famille. L'espoir que, quel que soit le sort d'Amy Giordano, même si son sang avait été versé, nous n'en serions en rien entachés.
- Je suis désolé, Vince, lui dis-je. J'aurais aimé t'être plus utile, mais Keith ignore tout simplement où se trouve Amy.
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Le soupçon est un acide . Il ronge tout ce qu'il touche . Il s'attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile . (...) Il detruit la confiance niveau par niveau . Et creuse toujours plus profond .
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"Le soupçon est un acide. Il ronge tout ce qu'il touche. Il s'attaque à la surface des choses en y laissant une marque indélébile."
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