Ce roman d'aventure se passe en 1757 quand Français et Anglais rivalisent pour conquérir les territoires d'Amérique où ils s'opposent aux Hurons, aux Mohicans, aux Delawares et aux Chippewas, parfois alliés, mais parfois opposés et trahis par les leurs. On envoie des renforts d'un camp à l'autre, on tend des embuscades, on assiste à des tueries, et tout traine ainsi en longueur. Je ne comprends pas le succès de ce livre, et je constate que toutes les critiques vont à peu près dans le même sens. Les Anglais gagneront les colonies, puis les perdront lors de la guerre d'indépendance. On y voit, dans un paysage de western, avec des descriptions jolies mais trop longues, Oeil-de-Faucon, Renard-subtil, Cerf-Agile, Grand-Serpent et Roseau-qui-plie s'opposer aux Européens dans une série d'épisodes sanglants que j'ai trouvés assez répétitifs, sans oublier l'indispensable histoire d'amour, tragique elle aussi. Voici trois extraits :
«Je n'aime pas beaucoup cette fumée qui se déroule en spirales le long du rocher, au-dessus du canot, murmura l'éclaireur… D'autres que les nôtres la voient, j'en suis sûr, et savent ce qu'elle signifie… il est temps d'agir» (chap. XX).
«L'éclaireur, remis de ses émotions, visa et fit feu. Les bras du Huron se détendirent sans toutefois lâcher prise encore, et ses genoux demeurèrent dans la même position. Se tournant vers son ennemi, il le provoqua encore du regard. Puis il lâcha prise et tomba, la tête en bas, de toute la hauteur de la montagne» (chap. XXXII).
«J'ai vécu assez pour voir périr, avant la luit,
le dernier des Mohicans» (fin du roman).