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Histoires de Bas-de-Cuir - Roman tome 5 sur 6

Auguste-Jean-Baptiste Defauconpret (Traducteur)
EAN : 9782268060040
670 pages
Le Serpent à plumes (30/11/2006)
3.7/5   44 notes
Résumé :
La Prairie, l'un des meilleurs romans du cycle Bas-de-cuir, suite et fin du Dernier des Mohicans, nous entraîne dans les plaines de l'Ouest américain, à l'époque des pionniers, des convois, des et des attaques indiennes. Naitty Bumppo est maintenant un vieil homme qui erre dans la prairie, toujours accompagné de son chien Hector. Il croise sur son chemin un convoi d'émigrants qu'il sauve des Indiens ; c'est le début d'une longue série de péripéties... Fils de colon ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (9) Voir plus Ajouter une critique
Eh bien voilà ! Je me suis faite avoir comme un bleu… avoir par l'indien sur la couverture et la maison d'édition que j'affectionne particulièrement.
Le livre en main je m'imaginais déjà l'ouest sauvage, les pionniers qui vivent à la dure les indiens pleins de dignité et de sagesse qui affrontent des cowboys au regard sombre et à l'air impassible. Raté ! Mais alors complètement. Pour en avoir des descriptions du grand ouest, ça j'en ai eu mais ça n'en finissait plus.

La plume est désuète, ce qui peut avoir son charme mais la narration a eu raison de ma patience. En pleine lecture paf l'auteur débarque avec ses gros sabots et vous dit : bon alors là il faut imaginez que 2 semaines se sont écoulées, là on va allez voir tel personnage pour savoir ce qu'il vit au même moment, … euh non monsieur l'auteur on ne fait pas ça. Comment voulez-vous que je me mette en immersion si vous n'arrêtez pas de faire irruption comme ça dans ma lecture. Ce ne sont pas des manières.

Bon encore ça j'aurais pu passer dessus et en rire mais le côté suranné et mièvre m'a achevé. Des gentlemans en pleine cambrousse… je suis sceptique. Comment peut-on se faire autant de politesses dans ce contexte de survie ? Et puis je ne savais pas les aventuriers si susceptibles, un rien les vexe ! Au final les dialogues n'en finissent pas et les états d'âme non plus ce qui a pour effet de décrédibiliser complètement les personnages. Comment les prendre au sérieux alors qu'ils palabrent pendant des heures sur des détails alors qu'ils sont censés être des hommes d'action ?

Résultat, le redoutable trappeur m'est plutôt apparu comme un papi (et pour cause toutes les 2 lignes on nous rappelle son âge !), les pionniers comme des brutes simples d'esprit (là encore l'auteur n'a de cesse de louer leur force), le chasseur de miel (oui ça ne s'invente pas) avec toutes ses métaphores sur les ruches a mis mes nerfs à rude épreuve, le botaniste est complètement givré en plus d'être froussard et n'aurait pas survécu plus de 2 jours si cette histoire avait été vraie et pour finir le militaire et bien c'est une caricature de militaire.

Les femmes dans tout cela me direz-vous ? Ce sont soient des « amazones » comme le dit l'auteur : comprenez des ersatz d'homme (enfin de l'image que la société se faisait de l'homme à l'époque) prêtes à en découdre avec les sauvages et n'importe qui d'autre d'ailleurs, ou des jeunes femmes frêles et fragiles qui menacent de s'évanouir à la moindre occasion. Peut-être Hélène Wade fait-elle exception mais elle c'est un autre problème : elle est complètement incohérente, je ne sais pas comment ça fonctionne dans sa tête mais ce n'est pas clair...

Et les indiens … ben bof aussi. Finalement on n'en parle pas beaucoup et je ne suis pas convaincue non plus par le portrait qui est fait d‘eux.

Me voilà donc incrédule et déçue. L'écriture pesante, le rythme d'une lenteur incroyable, les personnages improbables ont eu raison de moi. J'avoue je n'ai pas finie et ça ne m'arrive vraiment pas souvent. Peut-être le style était-il plébiscité à l'époque mais il a mal vieillit et rend la lecture vraiment trop pesante.
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Les grands espaces ont toujours eu une influence particulière sur l'homme, une attirance inévitable. C'est peut-être pour cette raison que notre ancêtre quitta la sombre forêt où sont restés, bien à l'abri, tous les autres primates. Chacun de nous possède au plus profond de lui-même cette fibre qui nous pousse vers les horizons lointains, que ce soit sous la forme d'océans sans fin, de montagnes déchiquetées ou ces grandes plaines de l'ouest américain. le Far West.
Jack London est LA référence en ce qui concerne les contrées montagneuses et enneigées, qui mieux que lui a pu décrire les rigueurs de l'hiver canadien, les rugosités de l'âme humaine qui a osé s'aventurer au-delà des limites de la civilisation. Jf Cooper est son égal en ce qui concerne des étendues moins septentrionales mais pas moins aisées. Il faut une bonne dose de courage et d'autonomie pour vaincre une nature encore sauvage. Vraiment sauvage.
Ce que décrit Cooper n'existe plus. Et depuis plus d'un siècle, même si bon nombre d'américains croient encore qu'ils n'ont besoin ni de la société des hommes ni de leurs lois, une carabine à la main et un imposant 4x4 en guise de monture.
Les indiens (amérindiens) ont été parqué dans des réserves, autant de zoos humains dissimulés sous le prétexte de leur rendre ce qu'ils ont perdu, quand ils ne se sont pas parfaitement intégrés à « l'american way of life », épousant les comportements peu écologiques de leurs conquistadors.
Les fleuves ont disparus. le Colorado meurt avant de pouvoir de jeter dans la mer, asséché par la démesure de Las Vegas. le Missouri et le Mississippi qui arrosent le roman en prennent le fatal chemin.
La puissance et la splendeur des bisons n'a pas résisté longtemps face à l'avidité et la bêtise de quelques-uns.
Les grands espaces ont été apprivoisés, dénaturés, cultivés, souillés. Pour qui veut se faire une idée de ce que j'avance, je l'invite à visionner « Lonely are the brave » (seuls sont les indomptés) où Kirk Douglas voue une haine sans limites aux fils de fer barbelés qui morcellent les Open Range (pâtures sans limites) qui sont toute l'essence du Grand Ouest.
La force de la Prairie, c'est que le roman a été écrit au moment même où se déroule l'action (1827). Cela a force de documentaire, d'un témoignage direct sur une époque révolue. On ne pourra pas taxer Cooper d'avoir travesti la réalité. Il la magnifie dans des rapports humains qui n'ont plus cours. Car, c'est peut-être bien le plus terrible dans l'affaire, lors de cette fameuse conquête de l'ouest, davantage que les rivières, les plaines, les bisons, les indiens, c'est une droiture de pensée, une intégrité dans les manières de vivre, un esprit chevaleresque qui ont totalement disparu de ces grands espaces. L'avidité, la corruption, l'esprit de compétition ont remplacé la vraie justice des hommes, les conseils équitables et l'intégrité des hommes, qu'ils soient rouges ou blancs. Point d'angélisme cependant. le bon sauvage n'existe pas plus que le vorace conquérant sans foi ni loi. Si les personnages de la Prairie sont de loyaux, justes et honnêtes hommes, à l'exception d'un seul, modèle de la couardise faite homme, ils savent prendre des décisions fermes et sans équivoque.
Se plonger dans ces plaines infinies, c'est retrouver la vraie justesse des choses, un une attitude digne, une conduite dictée par une logique et un bon sens inspirés par les conditions de vie rudes.
Enfin, le style Cooper est imagé de tournures d'un langage imagé propre à ceux qui n'ont que le ciel pour toit et les rares ressources d'une nature chiche pour vivre. Sans lyrisme outrecuidant qui aurait alourdi le propos, conservant ce style typique du XIXème qui avait l'élégance aristocratique de ceux et celles qui savent s'exprimer en nuances et d'une manière précise, Cooper nous ravit par sa maitrise d'une langue dénuée de chichis. Il va à l'essentiel à chaque coin de phrase.
Il va sans dire que le personnage principal du livre n'est rien d'autre que cette prairie sauvage, mais le personnage du trappeur (que les adeptes de Cooper retrouveront avec bonheur - la prairie s'insère dans un cycle de 5 romans, dont l'incontournable Dernier des Mohicans le précède) sert de fil rouge aux aventures d'une poignée d'hommes fiers et se tenant debout. Ce lonesome cowboy qui n'a pour tout bétail qu'un vieux chien plus très vigoureux mais attentif au moindre bruit, à la moindre fragrance, à l'image de son maitre en somme, est l'incarnation de la sagesse acquise par une vie au grand air et des hauts faits dont il n'a pas à rougir au moment d'entreprendre ce long voyage dont personne encore n'a pu relater les particularités intrinsèques.
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J'avais lu « le dernier des Mohicans », du même auteur, dans mon enfance, et comme j'en gardais de bons souvenirs, je me suis laissée tenter en voyant « La Prairie » dans une boîte à livres, il y a quelques semaines (au passage, l'idée de ces espaces de dépôt et d'emprunt libres de bouquins est vraiment chouette !).

Mais revenons à nos plaines du Far-West, car « la Prairie », c'est d'abord cela : le titre plante à merveille le décor, toute l'histoire se déroule dans les grands espaces herbeux de l'Amérique du Nord, à l'époque des pionniers de la conquête de l'Ouest. Une terre sauvage, indomptée, tantôt menaçante, tantôt protectrice si on sait s'y adapter et tirer partie de ses ressources.

C'est le cas des principaux protagonistes, dont celui qui est décrit comme le vieux chasseur (qui apparaît dans d'autres romans de James Fenimore Cooper) : homme à l'esprit pratique, doté de solides aptitudes à la survie du fait de son expérience. Des aptitudes qui seront mises à rude épreuve lors de cette aventure où sa route va croiser celle d'autres personnages, notamment Paul, « chasseur d'abeilles » et sa dulcinée, Hélène, apparentée à une famille de pionniers peu recommandable : le clan d'Ismaël Bush. le patriarche règne sur sa nombreuse progéniture et impose sa loi, la famille paraît soudée au premier abord, mais le lecteur découvre rapidement que derrière cette façade se trament rancunes, trahisons et vengeances.

Il faut dire que dans ce Grand Ouest, pas question de régler ses affaires devant un tribunal : la loi du plus fort, ou du plus malin, l'emporte. Dans ce roman, il faut survivre, aussi bien aux éléments (feu de prairie) qu'aux bêtes sauvages (bisons) ou aux humains hostiles (je pense au personnage de Middleton dont la jeune épouse a été enlevée le soir même de leurs noces et qui n'a de cesse de la retrouver). Et n'oublions pas les Indiens, assez stéréotypés, il est vrai (le roman date du début du XIXè siècle), tour à tour alliés plein de courage et d'honneur, ou adversaires impitoyables et fourbes.

C'est un vrai roman d'aventure que nous offre James F. Cooper, avec son lot de crimes, d'attaques, d'alliances, de trahisons et d'amours contrariées. Sans oublier des passages comiques, notamment ceux centrés sur le docteur Battius, un scientifique qui paraît vivre dans son monde et devient franchement cocasse à certains moments, tant il pinaille, chipote pour des appellations scientifiques ou se renfrogne quand on menace de s'en prendre à son fidèle compagnon asinus.

Pour conclure, je dirais que malgré quelques passages un peu longs à mon goût, j'ai pris beaucoup de plaisir à cette lecture.
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Bonjour,

Avant tout, je vais me joindre à vous afin d'enfoncer une porte ouverte car vous auriez pu dire plus de mal de ce livre de façon bien plus concise. Alors, en effet, ce récit peut être jugé de bien manières misogyne, ennuyeux, invraisemblable, fleurant avec les limites du racisme, démodé, caricatural, incohérent, moralisateur, etc.

Ces adjectifs sont malheureusement applicables à l'immense majorité des romans du 19ème, j'ai donc beaucoup de mal à comprendre votre étonnement. Cela étant dit, ce magnifique récit va bien au delà de tous les défauts cités ci-dessus; les qualités intrinsèques de cette oeuvre dépassant, à mon humble avis, largement ces défauts standards présents dans tous vieux romans.

Ces quelques lacunes ne m'ont cependant pas dérangées, au contraire, j'ai plutôt trouvé cela amusant et même intéressant d'un point de vue historique; il est toujours intéressant d'étudier comment un auteur traite les sujets sociologiques et politiques à un instant T.
Enfin, j'ai eu un immense plaisir à découvrir, dans ce récit, des sujets plutôt inattendus mais tellement passionnants, notamment pour un "jeune" lecteur de 2022 : l'écologie, la philosophie, la défense des libertés individuelles, l'histoire des amérindiens, les dérives de la société moderne, la lutte des classes, etc. sont des thématiques récurrentes dans le cycle de Cooper. Alors, effectivement, l'auteur va figer brutalement l'action, de façon récurrent, afin de faire débattre ses personnages de toutes ces thématiques qui lui sont chères. Néanmoins, cela n'apparait pas comme un hors sujet à mes yeux mais plutôt comme une plus-value inestimable nous permettant de mieux appréhender les problématiques de l'époque. Ces problématiques, découlant directement de la colonisation du "nouveaux-monde", influent aujourd'hui encore la société américaine contemporaine.

Ce roman marque ainsi de façon très poétique la transition tragique de l'Amérique du Nord : les colons y trouvèrent une région à la végétation luxuriante et peuplée de très nombreuses tribus autochtones, aux coutumes riches et variées. 300 ans plus tard, les arbres centenaires tombent les uns après les autres sous les coups de hache, les tribus amérindiennes sont forcées de se déplacer toujours plus loin vers l'ouest et notre héros est le triste spectateur des ces changements radicaux.

Pour conclure, si vous avez un minimum d'intérêt pour la nature, la philosophie et l'histoire américaine, vous tolérerez sans grandes difficultés le rythme saccadé d'une intrigue tout de même intéressante à lire. J'ajouterai enfin que cela fait du bien, en 2022, de lire un récit dans lequel l'auteur prend le temps de s'arrêter pour contempler le monde qui l'entoure, à l'heure où nous ne prenons presque plus le temps de lever les yeux de nos écrans pour admirer la beauté de la nature et du monde dans lequel nous vivons.
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Au style empesé, le dessin d'un groupe d'hommes et de femmes croyant en des terres riches et accueillantes; comme promises avant le départ.

Portraits à la fois sincères et caricaturaux mais pleins de naïvetés.

A lire pour s'approcher d'une société confrontée à des duretés d'existence encore inconnue en ces temps là.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
C’était bien une troupe d êtres humains qui approchait avec une rapidité vraiment effrayante, et dans une direction qui laissait peu d’espoir que quelques-uns d’entre eux pour le moins ne passassent point à l’endroit où le Trappeur et ses compagnons s’étaient retirés. Par intervalles, le bruit des pas des chevaux retentissait à leurs oreilles, apporté par le vent du soir ; l’instant d’après la marche de la troupe à travers l’herbe plus épaisse était légère et presque insensible, et alors on eût pu croire que cette apparition n’avait rien de terrestre. Le Trappeur, qui avait rappelé son chien, et l’avait fait coucher à côté de lui, se mit aussi à genoux dans l’herbe, son œil prompt et vigilant suivant toujours les Sioux, tandis que sa voix calmait tour à tour les craintes de la jeune fille, et retenait l’impatience du jeune homme.
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Malgré cela, le chef des émigrants n’en poursuivait pas moins fermement sa route ; et, sans autre guide que le soleil, il tournait résolument le dos au séjour de la civilisation, et à chaque pas il s’enfonçait davantage dans les repaires des barbares et sauvages habitants du pays. Cependant, lorsque le jour
commença à toucher à sa fin, son esprit, incapable sans doute de former un plan suivi pour l’avenir, et n’ayant d’autre prévoyance que celle qui se rattachait au moment présent, parut s’occuper des moyens de pourvoir aux besoins de sa troupe à l’approche de la nuit.
Arrivé sur le haut d’une colline qui était un peu plus élevée que les autres, il s’arrêta un instant, et jeta à droite et à gauche un regard à demi curieux pour chercher à apercevoir quelques uns de ces signes qui indiquent un endroit où se trouvent réunies les trois choses qui leur étaient les plus nécessaires, l’eau, le bois et le fourrage.
Il paraîtrait que sa recherche fut infructueuse ; car, après avoir regardé quelques instants avec cette indolence qui lui était habituelle, il redescendit la colline à pas pesants et réguliers, comme ces animaux chargés de graisse, qui, en descendant, sont entraînés en bas autant par leur poids que par la rapidité de la descente.
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- La perfection se trouve toujours dans la maturité, dit-il, tant dans le règne animal que dans le monde intellectuel. La réflexion est la mère de la prudence, et la prudence est celle du succès.
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Le Dernier des Mohicans, film, 1992 - Bande-annonce VO
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