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Critique de Calimero29


Après son premier roman "Trancher", qui traitait magistralement de la violence psychologique au sein du couple, Amélie Cordonnier reste dans la cellule familiale, lieu parfois de toutes les violences, avec le rejet d'un enfant par sa mère.
Une femme, dont on ne connaîtra pas le prénom, épouse de Vincent, maman d'une petite Esther de 8 ans et d'Alban, 5 mois, découvre, sur le corps de son bébé, une tâche noire qui grandit et se multiplie. Son fils est métis. Tout s'écroule, un secret de famille ressurgit et cette maman côtoie la folie et la maltraitance.
L'auteur aborde plusieurs thèmes graves et parfois tabous : le fameux instinct maternel, objet de tant de sentiments de culpabilité pour celles qui le ressentent pas (il faut lire à cet égard Simone de Beauvoir et Elizabeth Badinter pour comprendre que cette injonction, qui fait tant de dégâts, est essentiellement sociétale), les mensonges sur les origines aux conséquences dramatiques, la couleur de peau avec son cortège de rejet, mépris, brimades lorsqu'elle n'est pas blanche.
Je suis restée à la marge de ce roman tant il est assez invraisemblable de cacher la couleur d'un bébé à son entourage et tant la mère est proche de la folie avec les références nombreuses à "La métamorphose" de Kafka.
Les plus belles pages, là où l'émotion a été la plus forte sont celles qui décrivent l'amour qui unit cette maman à son père qui s'est retrouvé seul avec elle à la mort brutale de la mère lorsque la petite avait 10 ans; peu de mots entre eux, mais des gestes, des regards et un amour si profond. C'est d'ailleurs vers son père que se retourne la maman d'Alban pour chercher de l'aide.
L'écriture est tranchante, ciselée, précise mais je l'ai trouvée trop hachée même si c'est probablement volontaire pour dépeindre le maelstrom dans lequel se débat le personnage de la mère; parfois, je ne savais plus de quel personnage on parlait entre la mère d'Alban et sa propre mère ou entre Vincent, le mari ou le père du personnage.
Néanmoins le roman reste intéressant par les thèmes abordés, par les nombreuses références littéraires, les jeux de mots et l'omniprésence de la couleur.
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