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Critique de Talec0904


« J'ai commencé ce texte en me questionnant sur mon rapport à la ville, sur le désir et la difficulté de la saisir, d'en décrire les pulsions et les motifs – et je l'ai terminé avec le sentiment d'un territoire sombrant, s'autodétruisant au point de se dissoudre. Je crois que c'est aussi un livre, plus généralement, sur le rapport à l'espace, à la mémoire et à la disparition. » Isabelle Cornaz
L'approche des auteurs russes dans une troupe de théâtre amateur, l'amour de la poésie chez beaucoup de russes et la volonté d'apprendre une nouvelle langue, conduisent Isabelle Cornaz à devenir employée à l'ambassade de Suisse en Russie, puis correspondante radio pour le compte de la Radiotélévision Suisse.
Dans ce premier récit elle esquisse, par petites touches, le portrait de Moscou et d'autres villes de Russie. Non pas comme un récit de voyage, mais avec des fragments de souvenirs personnels, mêlés à des faits historiques.
On découvre les cours intérieures, les graffitis rapidement recouverts,
Les datchas des Moscovites : « c'est comme un autre moi, je pense autrement, je respire autrement »
« La datcha est un lieu du rien, tout y devient possible »
Les villes secrètes de Russie, dont les habitants protestent quand elles redeviennent ouvertes car qui dit enfermement dans de telles villes dit privilèges ;
Le monde des interdits : « après tout, nous n'avions peut-être pas le droit d'entrer dans cette salle vide. »
Un monde où, ne sachant rien, on raconte….. des « on dit que….. »
Mais « avec les ans, Moscou est devenu sucrée »
Le pouvoir, autoritaire, occidentalise l'espace urbain pour se masquer.
« La pollution lumineuses laisse derrière elle une nuit laiteuse, maladivement poudrée, passée à l'eau de javel ; la ville est gagnée par le silence et par la peur. »
Ce récit aborde aussi la tromperie, le leurre, l'arbitraire des autorités face aux citoyens.
« … Pour moi, le détail était aussi une manière de m'opposer à une vision de grandeur de la ville, une ville balisée et accaparée par le pouvoir. »
"La nuit au pas" aborde de manière subtile et délicate la perte des souvenirs, des proches et des lieux connus. Et si la réflexion était déjà présente depuis quelques années dans l'esprit d'Isabelle Cornaz, elle prend un sens encore plus douloureux avec l'invasion de l'Ukraine par la Russie. "Moscou peut-elle survivre moralement à la guerre?",
La « Nuit au pas » est un livre d'atmosphères, composé de souvenirs, de choses vues et entendues. Il dit comment un lieu s'immisce au plus profond de soi. Ce qu'en dit l'histoire officielle ou ce qui ne se raconte pas : l'ordinaire,
Perte et nostalgie
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