La littérature en langue latine naquit également sous une forte influence grecque : le plus ancien auteur de langue latine, Lucius Livius Andronicus, était né à Tarente vers 285 et avait été réduit en esclavage en 272. Libéré par un Livius Salinator, dont il prit le gentilice, Livius Andronicus publia L'Odusia, la première oeuvre en latin, qui n'était qu'une traduction de l'Odyssée d'Homère. En 240, à l'occasion des Jeux Romains, il donna pour la première fois une pièce de théâtre adaptée d'une tragédie grecque. Avant Livius Andronicus, les Romains se contentaient de pièces de théâtre en langue osque, les atellanes, souvent scabreuses, et de chants satiriques, dans un latin un peu rustique, qu'on appelait les chants fescennins. Livius Andronicus composé des tragédies (Achille, Danaé, Andromède etc) et des comédies ("Le Spadassin", "l'Histrion") et fut suivi par des auteurs comme Plaute (vers 254- vers 184) ou Térence (vers 190-159), qui adaptèrent comme lui les pièces de la comédie nouvelle attique à la langue latine.
p. 314
Le système républicain visait à maintenir l'équilibre politique entre les différents clans : la "liberté" républicaine n'était finalement que le respect de cet équilibre précaire. On évitait ainsi soigneusement, au moins avant la fin du V°s, de confier en même temps la magistrature suprême à deux membres d'une même "gens".
p. 122
En affirmant ses origines troyennes, Rome se présentait aux yeux du monde extérieur comme une cité sinon grecque, du moins très proche culturellement des cités grecques ; les Romains refusaient par là même qu'on les considérât comme de simples "barbares". Les premières oeuvres historiques rédigées par des Romains, les Annales de Fabius Pictor, et celle de Lucius Cincius Alimentus, l'avaient été en grec, à destination d'une opinion internationale hellénophone, et visaient avant tout à démontrer que la cité de Rome, engagée dans une lutte à mort contre Carthage, défendait en réalité la culture et la civilisation helléniques, comme le faisaient, de leur côté, les rois de Syracuse en Sicile.
p. 313