Dans les Pyrénées ariègeoises,
Aulus a connu la splendeur à la Belle Époque, au temps béni des cures thermales et des grands hôtels, et désormais ne compte plus qu'une grosse centaine d'habitants. Il reste la centrale hydroélectrique et une mine de tungstène désaffectée qui pollue l'environnement. "Officiellement la mine a fermé à cause du cours du métal. Officieusement les maladies pulmonaires sentaient le souffre, l'amiante, le sapin."
La narratrice y vient chaque année car son père a racheté un vieil hôtel qu'il restaure tout autant qu'il l'encombre de tout un fatras hétéroclite qu'il entasse dans les chambres. C'est le point de départ de ses observations sensibles de la population et de la nature environnante au cours de ses randonnées solitaires. Elle apprend la "soulane", le "gispet" et la "néou". Elle s'attache à mille petits riens avec une plume qui fluctue entre une écriture âpre comme la roche qui enserre étroitement le village et une écriture douce et sensuelle pour raconter les hommes et les femmes...Pierre "s'assoit, mutique, et je profite de son silence pour observer sur son visage cette plénitude qui le caractérise, comme s'il contenait un monde immense en lui, caché."
S'intercalent dans ce roman écrit comme un récit, les descriptions minutieuses de clichés pris au début du XXe siècle qui racontent une pittoresque époque disparue...
Un premier roman étonnant qui offre une parenthèse nostalgique, une pause bénéfique dans une actualité toujours plus folle...Une jolie plume à découvrir !
Ferez-vous ce pas de côté pour découvrir
Aulus avec les yeux de
Zoé Cosson?
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