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Citations sur Le collier de griffes (34)

« J’allais oublier de vous dire que ces chapeaux contiennent des cervelles métalliques des meilleurs modèles, avec pile et accessoires. Les pointes qui touchent le front servent à envoyer les courants électriques, qui produisent le talent dans la tête la plus obtuse.
Cette invention, due au célèbre Tadblagson, a transformé l’ordre social en rendant le talent proportionnel à la fortune. C’est ainsi que le plus grand génie de notre époque est le banquier Philipfill, qui a pu se donner le luxe de collectionner les cervelles les plus chères. Entre autres, on raconte qu’il a payé un million et demi la cervelle de Sarah Bernhardt, garantie conforme.
Il résulte de là qu’on en a fini avec les revendications socialistes du siècle dernier. Maintenant l’axiome est : Pas d’argent, pas de talent. Il y a de très rares exceptions de gens sans le sou qui naissent avec de l’esprit : mais nos tribunaux en font prompte justice en les expropriant de leur cerveau, dont tout modèle revient à l’État.”
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Par ce soir doré de septembre,
La mort, l’amour, la mer,
Me noyer dans l’oubli complet.
Femme! femme! cercueil de chair !
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J’ai trois fenêtres à ma chambre :
L’amour, la mer, la mort,
Sang vif, vert calme, violet.
Ô femme, doux et lourd trésor !

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A présent je serai bien sage
Tes bras autour de mon corsage
Et tes lèvres entre mes seins.

(À tuer)
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Je suis un homme mort depuis plusieurs années ;
Mes os sont recouverts par les roses fanées.


(Scène d'atelier)
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Elle

Le rossignol se plaint dans la ramure noire.
Je t'ai donné mon corps, et mon âme, et ma gloire.
Les arbres élancés sont noirs sur le ciel vert.
Vois cette fleur qui meurt dans mon corsage ouvert

Le vent est parfumé ce soir comme de l'ambre.
Tu sais qu'on a trouvé ton poignard dans ma chambre.
Embrasse-moi. La lune a des teintes de sang.
Mon père est mort, dit-on, hier en me maudissant.

Là-haut le rossignol pleure et se désespère.
La cloche qu'on entend, c'est le glas de mon père.
Les parfums de ce soir font ployer mes genoux,
Je suis lasse. Un instant, ami, reposons-nous.

Que je t'aime ! Au château vois-tu cette lumière ?
C'est un cierge allumé près du lit de ma mère.
Ah ! les étoiles !... On dirait un sable d'or.
Ne t'avais-je pas dit que mon père était mort ?

Levons-nous. Allons près du lac. Je suis plus forte.
Ne t'avais-je pas dit que ma mère était morte ?
Entends le bruit de l'eau... C'est comme des chansons,
C'est comme nos baisers, quand nous nous embrassons.

Je ne veux pas savoir d'où tu nous vins, ni même
Savoir quel est ton nom... Que m'importe ? Je t'aime.
Le rossignol se tait au bruit de ce beffroi.
Ma mère me disait que ton cœur était froid.

La lune fait pâlir le cierge à la fenêtre.
Mon père me disait que tu n'était qu'un traître.
Écoute ce grillon. Vois donc ce vers luisant.
Assez de cloche. Assez de cierge - Allons-nous en.

J'ai pris des diamants autant qu'on voit d'étoiles,
Partons. Sens le bon vent, qui va gonfler nos voiles.
Viens. Qu'est-ce qui retient ta parole et tes pas ?

Lui

Mademoiselle, mais... Je ne vous aime pas.

NOCTURNE
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Pour plus d'agilité, pour le loyal duel,
Les témoins ont jugé qu'Elles se battraient nues.
Les causes du combat resteront inconnues ;
Les deux ont dit : Motif tout individuel.

La blonde a le corps blanc, plantureux, sensuel ;
Le sang rougit ses seins et ses lèvres charnues.
La brune a le corps d'ambre et des formes ténues ;
Les cheveux noirs-bleus font ombre au regard cruel.

Cette haie où l'on a jeté chemise et robe,
Ce corps qui tour à tour s'avance ou se dérobe,
Ces seins dont la fureur fait se dresser les bouts,

Ces battements de fer, ces sifflantes caresses,
Tout paraît amuser ce jeune homme à l’œil doux
Qui fume en regardant se tuer ses maîtresses.


Dans la clairière
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Je suis encombré des amours perdues,
Je suis effaré des amours offertes.


(Pluriel Féminin)
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Laques aux teintes de groseilles
Avec vous on fait des merveilles,
On fait des lèvres sans pareilles.

Ocres jaunes, rouges et bruns
Vous avez comme les parfums
Et les tons des pays défunts.

Toi, blanc de céruse moderne
Sur la toile tu luis, lanterne
Chassant la nuit et l'ennui terne.

Outremers, Cobalts, Vermillons,
Cadmium qui vaux des millions,
De vous nous nous émerveillons.

Et l'on met tout ça sur des toiles
Et l'on peint des femmes sans voiles
Et le soleil et les étoiles.

Et l'on gagne très peu d'argent,
L'acheteur en ce temps changeant
N'étant pas très intelligent.

Qu'importe ! on vit de la rosée,
En te surprenant irisée,
Belle nature, bien posée.

Chanson des peintres
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JEUNE HOMME


Oh! me coucher tranquillement
Pendant des heures infinies !
Et j’étais pourtant ton amant
Lors des abandons que tu nies.

Tu mens trop! Toute femme ment.
Jouer avec les ironies,
Avec l’oubli froid, c’est charmant.
Moi, je baise tes mains bénies.

Je me tais. Je vais dans la nuit
Du cimetière calme où luit
La lune sur la terre brune.

Six balles de mon revolver
M’enverront sous le gazon vert
Oublier tes yeux et la lune.
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