Citations sur La tune dans le caniveau (10)
La tune n’est pas le sang qui irrigue votre corps, ni la sève qui avive vos passions, ni la ferveur qui enflamme vos idées. La tune n’est précieuse que pour celui qui ignore les dimensions non économiques de l’existence et refuse le partage des expériences. La tune n’est qu’un concept de riches; tournez-leur le dos. Ne vous définissez plus dans l’opposition mais par vous-même, par votre unicité.
Il n'y a égalité que dans la différence. Être comblé dans un domaine n'implique pas de l'être dans un autre.
La grève, puis la révolte, avaient gagné toutes les villes occidentales. Plus personne ne gobait la promesse d'une prospérité partagée entre tous. Les pauvres s'étaient appauvris. Les démagogues leur avaient expliqué que leur pauvreté était toute relative comparée au passé. Les insurgés s'en moquaient. Ils n'avaient pas envie d'être en bas de l'échelle, de s'enfoncer dans les caniveaux de l'humanité. Ils s'attaquèrent aux donneurs de leçons, puis aux frimeurs de la finance, enfin aux arrivistes technophiles.
Des lignes qui s'entrelacent, se nouent et se dénouent à travers une multitude d'aiguillages et de gares de triages, dessinent des réseaux, tantôt d'adduction ou de transport, tantôt d'information ou d'énergie. Ils irriguent des sytèmes, des entités, des corps, des villes. Au XIXe siècle, selon cette logique réticulaire, le baron Haussmann avait restructuré les égouts de Paris.
Officiellement ces zones n’existaient pas. Diverses administrations géraient les réseaux souterrains de Paris sans communiquer entre elles. À la fin des années 1990, le service des carrières avait même bétonné la plupart des entrées de son réseau, s’interdisant d’y pénétrer. De nombreuses salles, accessibles autrement, étaient devenues des espaces en déshérence, des délaissés urbains, des angles
morts où les clandestins s’étaient installés et où les forces de l’ordre ne pouvaient les atteindre.
L’égalité métabolique est inaccessible à moins de ne peupler la planète que d’une armée de clones.
Il fonctionnait en boucle ouverte, impliquait dans sa pensée celle des autres. Il transformait la sienne pour leur répondre en temps réel, souvent pour se confronter à eux, par nécessité de prouver que d’autres perspectives devaient être explorées
Extase paraissait pauvre. Noam, lui, était vieux, et les vieux pauvres étaient rares, et Noam, même vieux et courbé, conservait un regard vif, celui d’un homme qui veut vivre et ne compte pas se laisser amadouer.
Jamais il n’avait cessé d’écrire et de dialoguer avec ses lecteurs. Il était devenu l’animateur d’un réseau de chercheurs de vie, toujours insatisfaits, toujours en mouvement. Ils ne partageaient aucune
idée particulière, sinon la certitude qu’il ne fallait pas s’enfermer.
Plus personne ne gobait la promesse d’une prospérité partagée entre tous. Les pauvres s’étaient appauvris. Les démagogues leur avaient expliqué que leur pauvreté était toute relative comparé au passé. Les insurgés s’en moquaient.