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Critique de babel95


Céleste, "bien sûr, Monsieur Proust" de Chloé Cruchaudet est le deuxième ouvrage que j'ai emprunté à la médiathèque de ma ville dans le cadre du projet Bulles d'Argent.

La couverture du roman graphique m'a beaucoup plu : au centre : une jeune femme, vêtue de noir, tenant une tasse de café fumant à la main, tourne son visage vers un tableau, portrait d'un homme dont on n'aperçoit que le bas du visage : pommettes roses, moustache, noeud papillon, veste noire. La jeune femme semble fascinée. Il s'agit de Céleste Albaret, la femme qui a été au service de Marcel Proust de 1914 à 1922, date de la mort de l'écrivain.

Le roman graphique Céleste, "bien sûr Monsieur Proust" met en scène Céleste, âgée, qui se remémore son passé. La jeune femme du chauffeur de Marcel Proust est tout d'abord engagée pour aller livrer les colis de l'écrivain. En 1914, lorsque la guerre éclate et que les hommes sont mobilisés, Céleste devient indispensable : gouvernante de l'écrivain, elle prend en charge son quotidien. Elle comprend également comment mettre de l'ordre dans toutes les "paperolles", nombreuses et minutieuses corrections et références apportées par l'écrivain à ses textes. Une solution inespérée pour l'écrivain qui pourra ainsi livrer à son éditeur des textes prêts à être imprimés.
Chloé Cruchaudet a fait preuve d'une grande minutie et d'originalité : elle reconstitue le monde de Marcel Proust à travers le regard de Céleste qui est avant tout une domestique et se doit d'être transparente. Elle voit mais n'est pas vue...Odilon, le chauffeur de Marcel Proust le lui avait bien dit : "La distance, Céleste. On doit être là, et pas là"....Mais Céleste parviendra à être vue - en brisant cette distance, et devenant une sorte de "facilitatrice", au service de l'oeuvre de Marcel Proust - tout en restant dans l'ombre.

J'ai lu plusieurs fois ce roman graphique, j'ai beaucoup aimé le style graphique de Chloé Cruchaudet, les nuances de mauve qu'elle a employées pour parler du passé, sa manière de représenter la gestuelle de Céleste et toute sa "gamme" de regards face à Marcel Proust, plongé dans son monde intérieur.

C'est Céleste elle-même qui nous donne le mot de la fin, dans le petit texte qui figure sur la quatrième de couverture : "Etre avec lui, l'écouter, lui parler, le regarder travailler, l'aider dans la mesure de mes moyens... C'était comme de se promener dans une campagne où il y a partout de nouvelles sources qui jaillissent....".

C'est avec plaisir que je lirai la deuxième partie de l'ouvrage.
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