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Critique de Totophe17


Que faut-il retenir de cette histoire : l'acharnement de Robert Peary pour conquérir le Pôle Nord ou le sort réservé aux esquimaux "ramenés" et "présentés" aux populations occidentales ?

Le jeune esquimau, Minik est fasciné par Peary et son courage. Il représente l'inconnu et un monde nouveau. Il n'écoute pas les réserves émises par ses aînés, en particulier son père.

Peary décide de ramener des esquimaux avec lui et il en sélectionne plusieurs dont Minik et son père. Après avoir quitté la banquise, les esquimaux sont émerveillés par Manhattan et ses gratte-ciels. Peary, en fin businessman, organise des visites payantes sur son "grand kayak", expose les objets ramenés du Grand Nord mais surtout met en scène les esquimaux, présentés un peu comme des bêtes curieuses.

Les esquimaux seront logés dans les caves du muséum, ce qu'ils trouvent très bien mais est somme toute peu respectueux. Très vite, les adultes vont développer des maladies qui leur seront fatales. Seul Minik va résister et se retrouver orphelin.

Les scientifiques vont pousser jusqu'au bout leur démarche à des fins ethnographiques : Minik découvrira qu'un squelette exposé est celui de son père et que la tombe ne contenait pas de corps donc son âme n'a pas pu trouver le chemin.

Les esquimaux sont traités comme des sous-hommes, come des animaux et comme des objets d'étude, sans aucun respect de traditions de ce peuple et de ses croyances.

On appréhende aussi les dégâts causés sur ces hommes transplantés : Minik n'est pas d'ici et il découvrira qu'il n'est plus de là-bas non plus. Il sera en souffrance et en errance.

Notre civilisation et sa vision colonisatrice, voire raciste, ont font beaucoup de mal aux peuples premiers. Cette Bd attire notre attention sur le sort réservé aux esquimaux de l'autre côté de l'Atlantique. Elle me renvoie à une autre Bd :"Le retour d'Attaï", retour et restitution du crâne d'un chef kanak, 135 ans après la spoliation (Reuzé Emmanuel, Daeninckx Didier).

J'ai aimé le graphisme simple mais pas simpliste, les couleurs et leurs combinaisons. J'ai beaucoup apprécié la postface de Delphine Deloget et fait le lien entre réalité et fiction.

Très belle Bd éducative et permettant de comprendre l'évolution de notre rapport aux autres, ainsi que les conséquences du passé sur la vision de certains de nos contemporains.

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