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EAN : 9782756009674
127 pages
Delcourt (05/03/2008)
3.85/5   163 notes
Résumé :
Extrême Nord du Groenland, 1897. Une fois de plus, l'Américain Robert Peary n'a pas réussi à planter son drapeau au pôle Nord malgré l'aide de ceux qu'on appelle encore les Esquimaux. Mais pour l'explorateur, pas question de rentrer les mains vides. L'idée lui vient alors de ramener des souvenirs vivants, de vrais sauvages polaires en chair et en os. L'un d'entre eux, Minik, n'est encore qu'un enfant quand il embarque à destination de New York. Leur succès dès leur ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (37) Voir plus Ajouter une critique
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En 1897, au nord du Groenland, le navigateur et explorateur Robert Peary échoue une fois de plus dans sa mission. Il ne compte plus les fois où il a tenté d'approcher le Pôle Nord. En vain... Cette fois encore, ce sont des météorites qu'il ramènera pour le Museum. Il est pourtant aidé par les Esquimaux qui peuplent encore cette banquise. Il est temps pour lui de repartir, non sans avoir distribué quelques cadeaux et pris une photo-souvenir. Mais, au moment du départ, il a une idée : pourquoi ne pas les emmener avec lui à New-York? Pour ne pas les séparer, il embarque une famille entière. Cela devrait plaire au Muséum... Et voilà comment Minik et son père se retrouvent à bord du navire en direction de l'Amérique. le voyage fut dépaysant et leur arrivée fracassante suscita une foule de curieux. L'on s'occupe d'eux, on les baigne, les habille, les étudie et les photographie. Devenus de véritables objets d'études scientifiques, ils auront bien du mal à s'intégrer dans ce nouveau monde...

Robert Peary est le premier homme à avoir planté le drapeau américain au Pôle Nord, en 1909, lors de sa huitième et dernière expédition. En 1897, il ramena avec lui le petit Minik et quelques membres de sa famille. Ils furent étudiés par le Museum d'histoire naturelle. Son directeur adopta le jeune homme et tenta, tant bien que mal, de l'adapter à sa nouvelle vie.
Chloé Cruchaudet s'est emparé de l'histoire du jeune Minik et s'est visiblement fort bien documentée pour nous livrer ce récit touchant et incroyable. Tandis que l'esquimau fait ses armes dans ce monde inconnu, le capitaine Peary, lui, se moque bien d'eux et a, a priori, autre chose à faire. L'auteur a parfaitement exprimé ce décalage entre les Inuits et les Américains. le jeune Minik est émouvant dans sa quête du soi, tiraillé entre les deux civilisations. L'on est plongé dans une ambiance assez froide, les couleurs utilisées vont également dans ce sens. le récit, à la fois drôle et touchant, est au final assez tragique quand on repense à ces esquimaux exploités. le trait, comme crayonné, est très original. Chloé Cruchaudet nous offre de très belles planches en pleine page. Un récit poignant tout en justesse...

Aller-retour Groenland Manhattan...
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Fin 1800, Robert Peary, explorateur américain, tente une nouvelle fois d'atteindre le pôle Nord. Il offre des cadeaux aux inuits jusqu'au jour où il décide de ramener une famille entière à New-York. Minik Wallace, alors enfant en 1897, est étudié lui et sa famille par le Musée américain d'histoire naturelle.
Belle B.D. D une histoire vraie et révoltante pour ce petit bonhomme déraciné par ceux qui se croient une race supérieure.
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2008 fut l'année ...Minik !
A quelques mois d'intervalle, il a inspiré deux excellentes BD : celle de Richard Marazzano et celle de Chloé Cruchaudet. Deux traitements différents, mais aussi riche l'un que l'autre.

Choé Cruchaudet diversifie avec brio son graphisme pour nous raconter cette (triste et lucide) histoire, d'un temps où la science se croyait tout permis, au nom de la science. Elle l'étaye de références, un postface explicite et quelques photographies.

J'ai aimé sa scénographie, sans pathos, qui focalise sur Minik, otage-sandwich de deux cultures antinomiques, l'occidentale écrasant l'autre. Comme si, il n'y avait pas d'autres cultures autre que celle de l'occident !

Ce qui, ici, m'a le plus interpellé, c'est le devenir de Minik, à l'âge adulte, qui n'a plus de "racines", tiraillé entre ses origines et son vécu éduqué aux USA, "étranger" d'un côté comme de l'autre.

Rêvant un peu, je me suis dit, qu'il faudrait instituer une autre "fête" internationale (il y a bien celle des mères, pères et touti quanti, la fête du travail et les nationales). Ce serait celle des premiers immigrants de choix ou de force. Ceux qui ont vécu cet entre-deux sans repos et sans sérenité, qui ne trouvent leur place ni dans l'une ni dans l'autre culture/société/civilisation. Ce sont leurs petits-enfants qui trouveront leur place , mais eux les premiers, ils auront du renoncer et se réinvestir tous les jours, sans trouver de repos. A ceux-là aussi pourrait ce joindre ces enfants adoptés par d'autres ethnies... Et ce serait bien une fête universelle car les peuples migrants, ils existent depuis l'orée des temps et je me plais (encore) à rêver qu'il s'agirait d'une solide négation de tout racisme.

Ah, la la ! Voilà que les BD me rendent élégiaque ! Mais c'est le monde sens dessus-dessous, ma bonne dame !

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Quand science et ethnocentrisme vont de paire, les hommes ne peuvent pas vivre en paix. L'histoire vraie de Minik, jeune inuit embarqué pour New York par l'explorateur Robert Peary.
La naïveté et la confiance de l'enfant vont s'envoler, mais le vide laissé par la main de l'homme blanc ne saura jamais être comblé.
Bouleversant.
Pour tous ceux, d'ici ou d'ailleurs, qui ont été exposés comme de vulgaires cailloux, comme des animaux empaillés, comme des sous-hommes.
Bouleversant.
De voir que ce genre d'histoire est aujourd'hui quasiment oublié.
Merci à ceux qui ont pour vocation de faire perdurer leur souvenir. En BD ou par d'autres biais.

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Que faut-il retenir de cette histoire : l'acharnement de Robert Peary pour conquérir le Pôle Nord ou le sort réservé aux esquimaux "ramenés" et "présentés" aux populations occidentales ?

Le jeune esquimau, Minik est fasciné par Peary et son courage. Il représente l'inconnu et un monde nouveau. Il n'écoute pas les réserves émises par ses aînés, en particulier son père.

Peary décide de ramener des esquimaux avec lui et il en sélectionne plusieurs dont Minik et son père. Après avoir quitté la banquise, les esquimaux sont émerveillés par Manhattan et ses gratte-ciels. Peary, en fin businessman, organise des visites payantes sur son "grand kayak", expose les objets ramenés du Grand Nord mais surtout met en scène les esquimaux, présentés un peu comme des bêtes curieuses.

Les esquimaux seront logés dans les caves du muséum, ce qu'ils trouvent très bien mais est somme toute peu respectueux. Très vite, les adultes vont développer des maladies qui leur seront fatales. Seul Minik va résister et se retrouver orphelin.

Les scientifiques vont pousser jusqu'au bout leur démarche à des fins ethnographiques : Minik découvrira qu'un squelette exposé est celui de son père et que la tombe ne contenait pas de corps donc son âme n'a pas pu trouver le chemin.

Les esquimaux sont traités comme des sous-hommes, come des animaux et comme des objets d'étude, sans aucun respect de traditions de ce peuple et de ses croyances.

On appréhende aussi les dégâts causés sur ces hommes transplantés : Minik n'est pas d'ici et il découvrira qu'il n'est plus de là-bas non plus. Il sera en souffrance et en errance.

Notre civilisation et sa vision colonisatrice, voire raciste, ont font beaucoup de mal aux peuples premiers. Cette Bd attire notre attention sur le sort réservé aux esquimaux de l'autre côté de l'Atlantique. Elle me renvoie à une autre Bd :"Le retour d'Attaï", retour et restitution du crâne d'un chef kanak, 135 ans après la spoliation (Reuzé Emmanuel, Daeninckx Didier).

J'ai aimé le graphisme simple mais pas simpliste, les couleurs et leurs combinaisons. J'ai beaucoup apprécié la postface de Delphine Deloget et fait le lien entre réalité et fiction.

Très belle Bd éducative et permettant de comprendre l'évolution de notre rapport aux autres, ainsi que les conséquences du passé sur la vision de certains de nos contemporains.

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critiques presse (1)
Du9
14 juin 2011
D’une certaine façon, Chloé Cruchaudet revient à la tradition du documentaire ethnographique comme voie d’accès privilégié à la culture Inuit. Elle le traite comme sujet, et dans sa démarche de documentation
Lire la critique sur le site : Du9
Citations et extraits (12) Voir plus Ajouter une citation
Le Groenland, qui veut dire « pays vert » en viking, green land, on voit bien l'origine étymologique, le Groenland, s'ils l'ont appelé ainsi et s'ils sont allés y vivre au Xe siècle, c'est qu'il y faisait bien meilleur qu'aujourd'hui, alors quand on nous bassine avec la fonte de la calotte…
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Minik. écoute...
... tu sais pourquoi chez nous on ne plaint pas les orphelins ?
... c'est parce qu'ils deviennent les hommes les plus forts de la tribu.
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Minik l'esquimau, Minik l'américain... Je suis fatigué de tout cela. J'aimerais trouver un endroit où personne ne me connaît et dont je n'attends rien... Peut-être qu'il vaudrait mieux que j'aille vivre ailleurs... Tout recommencer.
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Minik l'esquimau, Minik, l'américain...
je suis fatigué de tout cela : j'aimerais trouver un endroit où personne ne me connait et dont je n'attends rien...Peut-être qu'il vaudrait mieux que j'aille vivre ailleurs...Tout recommencer.

(page 122)
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...Splendeur saisissante de ces paysages, ce monde cruel où ce peuple de sauvages merveilleux, ces doux anarchistes peuvent arriver à survivre. Mon cœur se serre à chaque fois que je quitte ce peuple de grands enfants.

(page 22)
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Videos de Chloé Cruchaudet (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Chloé Cruchaudet
1,2,3 BD ! Chez les libraires ! présente les BD coups de cœurs de Thierry et la librairie Mine de Rien à Besançon. The ultimate autobiography of me too de Guillaume Bouzard• Editeur : Les Requins Marteaux Les Indomptés - Hommage à Lucky Luke de Blutch ; Editeur. Lucky Comics Céleste 2 Il est temps, monsieur Proust de Cruchaudet • Editeur : Soleil Productions 1,2,3 BD c’est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture avec le soutien des librairies Mine de Rien, Alfa BD, Sanzot, Krazy Kat/ Manga Kat, la planète dessin, Alès BD, le Bidibul, L’octobulle, Comic(s)Trip et Popup&co! #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur :
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