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Critique de Enroute


Ah quelle déception, le "village global" n'est pas né avec internet... Des notions qui nous sont familières sont abordées dans cet essai : une âme universelle, des individus submergés d'informations, en connexion permanente les uns avec les autres, une conscience créée par ce réseau, des liens entre les individus et cette conscience supérieure...
Car oui, tout cela se retrouve dans l'oeuvre de Jules Romains. Et il ne peut s'agir d'une réinterprétation moderne de son oeuvre, l'essai de Cuisenier datant de... 1935 !
Jules Romains a nommé "unanimisme" cette intuition que les groupes de population réagissent comme un seul individu liés à toutes les choses environnantes et que les âmes des êtres se fondent dans une âme universelle, un "continu psychique" dont l'amour et l'amitié sont des preuves de l'existence, et que les poètes parviennent à voir encore par une attention particulière au monde qui les entoure. Ils sont alors au centre d'un monde avec lequel ils réagissent comme une même entité.
Une petite différence cependant, cet "unanimisme", le partage de mêmes sentiments par un ensemble d'individus, ne se révèle pas chez Romains comme aujourd'hui à l'échelle de la planète, mais de la ville, et en particulier, Paris. Et oui, ses quartiers sont autant de mini-mondes, les groupes de populations se mélangent, le rythme de la ville entraîne celui de tous ses habitants et nul ne peut y échapper... On pourrait dire qu'un siècle après Jules Romains, la dimension du plus grand unanime s'est juste étendue à la taille de la planète. Pour le reste, nihil novi sub sole, et cette conclusion justifie amplement par les surprises et les amusements qu'elle procure la lecture de cet essai, par ailleurs très lisible...
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