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EAN : 978B00GIU5TPC
Flammarion (30/11/-1)
4/5   1 notes
Résumé :
329 pages.
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Que lire après Jules Romains et l'unanimismeVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Ah quelle déception, le "village global" n'est pas né avec internet... Des notions qui nous sont familières sont abordées dans cet essai : une âme universelle, des individus submergés d'informations, en connexion permanente les uns avec les autres, une conscience créée par ce réseau, des liens entre les individus et cette conscience supérieure...
Car oui, tout cela se retrouve dans l'oeuvre de Jules Romains. Et il ne peut s'agir d'une réinterprétation moderne de son oeuvre, l'essai de Cuisenier datant de... 1935 !
Jules Romains a nommé "unanimisme" cette intuition que les groupes de population réagissent comme un seul individu liés à toutes les choses environnantes et que les âmes des êtres se fondent dans une âme universelle, un "continu psychique" dont l'amour et l'amitié sont des preuves de l'existence, et que les poètes parviennent à voir encore par une attention particulière au monde qui les entoure. Ils sont alors au centre d'un monde avec lequel ils réagissent comme une même entité.
Une petite différence cependant, cet "unanimisme", le partage de mêmes sentiments par un ensemble d'individus, ne se révèle pas chez Romains comme aujourd'hui à l'échelle de la planète, mais de la ville, et en particulier, Paris. Et oui, ses quartiers sont autant de mini-mondes, les groupes de populations se mélangent, le rythme de la ville entraîne celui de tous ses habitants et nul ne peut y échapper... On pourrait dire qu'un siècle après Jules Romains, la dimension du plus grand unanime s'est juste étendue à la taille de la planète. Pour le reste, nihil novi sub sole, et cette conclusion justifie amplement par les surprises et les amusements qu'elle procure la lecture de cet essai, par ailleurs très lisible...
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Citations et extraits (9) Voir plus Ajouter une citation
Ce milieu, puissant et immense, où plus rien n’est inerte, où tout vibre et trépigne, ne transforme pas seulement les conditions de la vie matérielle : les êtres, comme électrisés, y subissent, plus ou moins obscurément, les effets d’une force qui les soulève ensemble, qui les exalte et les enrichit.
Ainsi l’homme, au sein d’une telle masse, n’appartient plus seulement à sa famille, à ses proches, à tous ceux vers qui le portent l’affection et l’intérêt. Il sent se tisser, entre lui et les autres habitants de la cité, des liens de plus en plus nombreux et subtils. Partout, aux salons, au cercle, au théâtre, au café, il cherche autant que des idées ou des paroles, un attrait toujours plus fort, celui de la présence humaine. Dans la rue, il s’abandonne au courant qui emporte avec lui des milliers d’êtres. Même s’il se retire chez lui, il ne peut y rester à part : le roulement des voitures, les explosions des moteurs, les cris des trains, les sirènes des navires lui parviennent encore, maintiennent autour de lui la ville, lui transmettent ce qu’elle a de plus profond et de plus essentiel. Et même s’il veut s’en abstraire, le livre où il se réfugie, la revue, le journal, les ondes électriques lui apportent , lui commentent les événements de la cité, des autres cités, de l’humanité entière, si bien qu’il vibre plus vite et plus profondément à la guerre ou à la catastrophe de l’antipode que, deux siècles plus tôt, le Normand ou le Picard aux nouvelles de Paris. Désormais, l’individu baigne dans le milieu humain, en ressent les mouvements et les influences, aussi fortes que celles du sol, de l’air ou du soleil
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Un soir d’octobre 1903, Jules Romains, encore élève au lycée Condorcet, remontait avec Georges Chennevière la grouillante rue d’Amsterdam : il eut subitement l’intuition d’un être vaste et élémentaire, dont la rue, les voitures et les passants formaient le corps et dont lui-même, en ce moment privilégié, pouvait se dire la conscience
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Dès ses premières oeuvres, Romains a pressenti, par delà les âmes individuelles et collectives, la présence d’une âme plus vaste qui les englobe et qui est, par excellence, l’unanime.
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L’ensemble des êtres vivants qui, malgré leur diversité, leurs oppositions, bien qu’ils se déchirent entre s’entre-dévorent, apparaissent comme les formes passagères d’un être unique.
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Il n’y a plus une différence de nature entre le monde sensible et celui des idées.
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