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Critique de Romileon


Paris 2015-2016 : Six narrateurs, six voix, six personnages sur quatre saisons durant lesquelles certains vont se rencontrer pour parfois se lier, parfois juste se croiser.
Orna la journaliste de 45 ans qui pour des raisons de confort est rédac adjoint d'un site d'infos en continu ; Sélene, sa soeur, prof d'économie environnementale qui hésite à accepter un poste à Dubaï ; Hope qui refuse de se plier au système et concocte un plan pour réveiller les consciences ; Modé retraité d'une assoc d'aide aux migrants qui trouve dans la poésie un sens à sa vie, Pavel, psy quinqua qui espère que la sortie de son livre sur la colère va lui redonner envie de son boulot et Mehdi, jeune de banlieue dont la colère lui fait envisager un voyage en Syrie…
Tous s'interrogent sur leur vie, leurs choix, leurs renoncements, leurs compromissions. Tous ressassent…
Les dialogues sont très peu présents et quand ils le sont, la mise en page n'est pas spécifique ce qui fait qu'on se perd parfois dans les échanges. Ce sont donc surtout des monologues intérieurs qui nous permettent de cerner les questionnements continuels des personnages tournés beaucoup autour de leurs illusions perdues, leurs conjectures quand ils sont avec d'autres personnages…
Il est intéressant de remarquer que l'auteure s'est efforcée de faire penser les personnages selon leurs activités, un langage qui leur soit propre. Ainsi Pavel pense « psy », fait part de ses réflexions sur ses patients mais aussi livre sa propre introspection notamment dans ses relations avec la fille… Sélene analyse ses choix, ses dilemmes selon des schémas plus « mathématiques »…
J'aurais pu adhérer complétement à ce roman car les personnages d'Orna, de Modé, le Don Quichotte poète par exemple m'ont beaucoup touchés. Je pense qu'ils sont le coeur du récit.
J'ai bien aimé aussi les liens qui se tissent entre les six narrateurs et des personnages secondaires qui apparaissent de façon fugitive, qu'on pense retrouver plus loin dans le récit et puis..
Les thèmes abordés aussi m'ont interpelée : que sont devenus nos idéaux de jeunesse à la maturité ? Quelle attitude adoptons-nous face aux plus démunis croisés au coin d'une rue ? Sommes-nous cohérent entre notre prise de conscience d'une prédation des ressources de la planète et notre refus d'abandonner notre confort ??? le tourisme de masse ou la disneylandisation du monde …
Pourtant, je reste dubitative.
Si les thèmes abordés m'ont parlé, si j'ai trouvé des parties carrément brillantes, je suis restée incrédule face à certaines propositions de l'auteure à la fin.
Je ne voudrais pas spolier mais comment gober une seule seconde « le plan » de Hope ? C'est tellement anachronique !!!
Comment ne pas être contrariée par la dernière partie consacrée à Sélene. Déjà que des passages la concernant m'avaient paru bien longs, sa découverte (allez je le dis !!!! ) d'un environnement naturel à quelques heures de Paris, dans lequel elle s'égare (Mon Dieu ! elle n'a pas de réseau et donc pas de GPS) sans rien à boire, ni à manger (Ben oui, dans son sac à dos elle a emmené des livres !) qui a peur quand elle croise une vache !!!! Non, non ! Ca ne passe pas quand pendant des pages et des pages le personnage se désole, s'indigne du manque de prise de conscience de ses concitoyens face à l'urgence climatique, de son manque d'empathie à l'endroit de l'environnement…
Que s'est-il passé ? L'auteure ne savait pas comment achever son roman ? J'ai comme un sentiment de gâchis pour un roman qui aurait pu être marquant. Dommage !
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