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Critique de OuvrezLesGuillemets


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Ma découverte du portfolio « Les Indiens d'Amérique du Nord » de Edward S. Curtis aux éditions Taschen m'a donné envie d'en apprendre plus sur ce photographe qui a consacré 30 ans de sa vie, parcouru l'équivalent de 125 fois les Etats-Unis pour rencontrer et photographier 80 tribus amérindiennes.

Avec ma critique du portfolio je publie donc celle de la biographie « L'attrapeur d'ombres : La vie épique d'Edward S. Curtis » de Timothy Egan.
A noter le roman « Au loin, quelques chevaux, deux plumes... » de Jean-Louis Milesi met en scène un Edward S. Curtis avant qu'il ne se lance dans son travail sur les tribus amérindiennes.
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En 1930 parait aux Etats-Unis le vingtième et dernier volume de l'encyclopédie « The indians of the United States and Alaska ». Cette oeuvre monumentale d'Edward S. Curtis visait à répertorier le maximum d'informations sur les tribus amérindiennes d'Amérique du Nord avant que celles-ci ne disparaissent.
Chaque livre consacré à une ou plusieurs tribus détaille leur histoire, leur mode de vie, leur mythologie ou encore l'interprétation de certaines cérémonies, le tout illustré par de nombreuses photos prises par Edward S. Curtis.

Le très bel ouvrage proposé par les éditions Taschen reprend l'intégral des portfolios de cette encyclopédie, en conservant le découpage des vingt tomes. Une introduction d'Hans Christian Adam résume la genèse de « The indians of the United States and Alaska » et le travail titanesque qu'il a nécessité.
L'édition conserve aussi la préface rédigée par Theodore Roosevelt et qui avait soutenu Curtis dans son projet.

La qualité de l'ouvrage est à la hauteur de son contenu et permet une belle mise en valeur des photos, chacune avec sa légende parfois complétée d'un court texte explicatif de Curtis.
Les photos étant initialement prévues pour illustrer les descriptions de l'encyclopédie, elles manquent parfois de contextualisation et d'explications. C'est le cas par exemple des quelques photos d'objets de cérémonie.

Mais l'essence même du travail de Curtis réside dans les photographies des membres des tribus qu'il a rencontrés, avec notamment des séries de portraits tous plus saisissants les uns que les autres. Chacun d'entre eux dégage une dignité, une émotion tout à fait bouleversante. le portrait de Geronimo que Curtis a réalisé en 1905, le dandy Piegan ou encore cette mère et son enfant Nunivak sont autant d'exemples de la capacité de Curtis à saisir les expressions et les sentiments de ses sujets.
Les photos prises dans les paysages grandioses des Etats-Unis sont tout aussi impressionnantes : canyons, grandes plaines, rivières, forêts, servent de décor pour illustrer de nombreuses scènes de vie quotidienne.

On a pu lui reprocher certaines mises en scène, il a par exemple régulièrement demandé à des amérindiens de revêtir pour l'occasion des tenues traditionnelles qu'ils ne portaient plus. Il n'en reste pas moins, qu'à une époque où les autorités et les missionnaires faisaient tout leur possible pour « assimiler » les peuples autochtones, le travail de mémoire de Curtis prenait toute son importance.
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