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Critique de Lire_en_mariniere


J'ai tendance à penser que chaque année m'apporte au moins une belle rencontre. Côté lecture, c'est la même chose.
Ma belle découverte de 2021 fût Catherine Bardon.
2022 m'a apporté Catherine Cusset
Devrais-je comprendre qu'ici se développe un certain intérêt envers les Catherine ?

« L'autre que l'on adorait » est le troisième livre que je lis de l'autrice.

Encore une fois, le rythme est soutenu. Aucun temps mort, chaque phrase est utile dans notre compréhension du récit.
Encore une fois, les pages défilent, dès les premières lignes, nous sommes happés par l'intrigue.
Et encore une fois, je ne suis pas parvenue à lâcher ce livre avant d'en lire les derniers mots.

Catherine Cusset est entrée dans ma toute petite liste d'auteurs que je recommande comme étant des valeurs sûres.
A chaque fois que je ferme l'un de ses ouvrages, j'ai hâte d'ouvrir le prochain…

📖 Catherine nous raconte ici Thomas.
Thomas est retrouvé mort à l'âge de 39 ans. Information que le lecteur possède à la troisième page du récit. Les 300+ pages suivantes nous raconte la vie de Thomas, par la voix de Catherine. Petit à petit nous comprenons ce qui a pu le conduire au suicide. Roman autobiographie ? Peut-être. Sûrement.
L'autrice va détricoter 20 ans de la vie de son ami, ex, confident, premier lecteur.
Ses hauts, ses bas, ses amours et surtout ses emmerdes.

La plume d'abord ! Cusset décide de s'adresser directement au défunt. C'est déconcertant au début, et puis, comment faire autrement ? Par ce choix, la lecture devient plus intime, plus prenante.
On a mal pour elle qui a perdu son ami. On a mal pour lui en parcourant ses déboires. On est transporté en sachant dès le début que l'issue sera fatale.
Nous sommes condamné à rester passif, tout en étant témoin de la descente aux enfers de cette homme intelligent, brillant, à l'ambition énorme.
C'est totalement déstabilisant mais comme à chaque fois, on adore ça !

Et puis le récit. A travers la vie de cet homme partagé entre l'envie, l'obligation imposée par lui seul, de réussir aux Etats-Unis, et son besoin de retrouver ses repères en France, Cusset dénonce.
Le roman est puissant car il nous plonge dans la difficulté de s'intégrer, de se faire une place en tant que français en Amérique. La concurrence académique est extrême. Les règles administratives sont exagérées mais obligatoires.
Le lecteur connait tout de Thomas. Sa vie professionnelle, grandiose parfois, chaotique souvent. Tout comme ses amours. Thomas est un passionné. Il ne sait pas faire à moitié. Et combien de fois j'ai souhaité le freiner sentant qu'il allait se planter !

Et enfin, la maladie, les addictions. Petit à petit. On comprend. Les comportements excessifs, anormaux, aux extrêmes.

Le lecteur se demande, Cusset aussi… est-ce que la chute aurait pu être évité ?
Néanmoins, c'est un très bel hommage que l'autrice adresse à son ami.
Vous le comprendrez, j'ai adoré et je ne peux que vous recommander cette lecture si intense.

Encore une fois, merci Catherine Cusset.
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