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Critique de Endea54


Soixante quatre ans après l'avoir vécu, Boris Cyrulnik revient sur l'épisode de son enfance qui a façonné toute sa vie sans qu'il en soit réellement conscient. Peu à peu en revenant sur les lieux de ses souvenirs, il réalise à quel point que, ce qui lui a été en quelque sorte interdit de raconter durant des dizaines d'années, a constitué une empreinte indélébile dans sa construction intellectuelle et affective.
Plus qu'un livre sur ce qu'il a vécu, c'est surtout un essai sur la résilience, cette capacité d'adaptation face à l'horreur, et la mémoire, celle qui transforme, minimise ou amplifie un évènement ; les deux étant étroitement imbriquées l'une dans l'autre : le remaniement du passé étant justement un facteur de résilience.

Il est frappant de constater que ce que Boris a essentiellement retenu de ces années de fuite, de placement de familles en familles, consiste en des petits détails incongrus : les lunettes noires que portaient les policiers venus le chercher, au milieu de la nuit, la glotte montant et descendante de l'homme qui pleurait dans le camion qui les amenait vers la mort : des protections contre l'angoisse, la terreur d'un enfant de six ans et demi qu'on vient arrêter avec tant d'armes, tant de camions et tant d'hommes.

« Je me souviens » est un petit livre, à peine 85 pages qui se lit vite et qui est très intéressant d'un point de vue psychologique sur tous les mécanismes de défense que développent les hommes face à l'impensable.
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