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Critique de Nat_85


" Il faut pourtant que cela chante

Je ne puis pas n'être qu'un cri...

Ecoutez pleurer en vous-mêmes

Les histoires du temps passé.

Le grain terrible qu'elles sèment

Mûrit de poème en poème

Les révoltes recommencées."

(L. ARAGON, le Fou d'Elsa)

Boris CYRULNIK est neuro-psychiatre français. Il est surtout connu pour avoir vulgarisé le concept de "résilience" (renaître de sa souffrance) qu'il a tiré des écrits de John Bowlby.
Dans cet essai "Parler d'amour au bord du gouffre" paru en 2004 chez Odile Jacob, il aborde justement la notion de résilience à la suite de traumatismes. le surinvestissement de capacités enfouies, la mise en cause du regard social et la conjugaison des styles affectifs constituent le thème de ce livre.
En illustrant ses réflexions d'exemples concrets de cas de traumatismes psychiques, l'auteur permet de situer l'idée de résilience dans le processus de reconstruction.
p. 119 : " S'entraîner psychiquement à acquérir de nouvelles habiletés relationnelles, travailler sur l'histoire qui constitue notre identité, apprendre à se penser soi-même en d'autres termes et militer contre les stéréotypes que la culture récite à propos des blessés, voilà ce qui résume l'engagement éthique de la résilience."
En effet, il semble évident que l'enfance conditionne l'adulte en devenir. Cependant, dans cet essai il est démontré qu'un enfant en carence affective ou à l'extrême inverse, un enfant étouffé de pléthore affective, auront l'un et l'autre des difficultés de construction dans leur vie d'adulte.
p. 91 : "Freud, dans sa théorie des enfants gâtés, parlait de "parents névropathes qui, comme on le sait, sont enclins à une tendresse démesurée, qui éveille par leurs caresses les prédispositions de l'enfant à des névroses." Il ne s'agit donc pas d'un excès d'affection parentale, mais de l'apprentissage non conscient d'une angoisse de perte."
Des études ont prouvé comment se réalise la transmission intergénérationnelle d'une blessure ou de sa résilience.
p. 19 : " [...] la voie suivie par chaque individu au cours de son développement et son degré de résilience face aux événements stressants de la vie sont fortement déterminés par le schéma d'attachement qu'il avait développé au cours de ses premières années."
Boris CYRULNIK est porteur d'espoir dans cet essai, démontrant que finalement, quelque soit le degré de traumatisme, rien n'est figé dans le temps. Si l'individu effectue un travail de sens, ces chances de résilience seront significatives.
p. 235 : "Quand le traumatisme contraint à la transformation à cause de l'effondrement psychique qu'il a provoqué, la résilience invite à la métamorphose qui transforme une déchirure en force, une honte en fierté."
Lien : https://missbook85.wordpress..
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