La Petite Dernière

Ce roman est une petite bombe !
Par son style incisif, Fatima Daas aborde une multitude de sujets, allant du fait d'être la dernière d'une fratrie, d'être musulmane et attirée par les femmes, d'utiliser la véhémence comme moyen de communication...bref, de nombreuses choses qui méritaient une lumière !!
Et puis, les chapitres courts, les phrases percutantes, c'est toujours un bonheur, je respire et en même temps je plonge en apnée dans ce livre lu d'une traite !

Récit autobiographique très réussi ! J'ai adoré la mise en page de ce livre, une prose tant originale qu'efficace. On a envie de découvrir l'histoire de Fatima, de sa famille, ses soeurs et ses parents. On y parle d'adolescence, de religion et de lesbianisme, le tout écrit par une plume pleine de poésie. Je recommande à 100 % !

Lu dans un train direct entre Paris et la Bretagne. L'écriture nous offre rythme entraînant et une danse dans un monde tout proche, c'était doux et poétique. Je l'ai trouvé un peu amer, comme on a l'habitude avec les romans parlant d'amours saphiques. Mais il reste une lecture agréable.

C'est la première fois que je lis un ouvrage d'une personne à la fois queer et musulmane.
C'est très intéressant de voir le rapport entre la religion et être une lesbienne. C'est une question que je ne connais pas et qui m'a permis, à travers le témoignage de cette autrice, de comprendre un peu mieux.
La mise en page est particulière mais assez agréable, le fait d'avoir des chapitres courts était très pratique vu que je lisais souvent durant mes trajets de bus. Ce livre m'a marqué pendant plusieurs jours après ma lecture.

L'originalité de ce court roman réside dans la répétition de chaque chapitre, "je m'appelle Fatima" suivi de quelques légères variations.
Fatima tente de se définir, que ce soit en tant que fille, musulmane, fille d'immigrés ou lesbienne, narrant dans ce récit les différentes difficultés rencontrées dûes à son identité. C'est un roman intéressant car on y sent toute la sincérité possible d'une jeune femme qui fait le tour d'elle-même, nous confiant des épisodes de sa vie familiale qu'elle n'ose pas révéler à ses petites amies, comme la violence du père ou encore les difficultés relationnelles qu'elle entretient avec sa mère. Sa foi religieuse tient une importance capitale dans son cheminement amoureux et sexuel, on la voit tenter par tous les moyens essayer de se défaire de son homosexualité quand elle est encore adolescente.
Face à la morosité de sa vie à Clichy-sous-bois, où l'on sent bien que ses parents ne se sont jamais vraiment installés, il y a ces retours en Algérie où elle ressent enfin une stabilité familiale, des repas pris tous ensemble, de l'affection, des contacts physiques, tout ce qui lui a toujours manqué et l'a incitée à la rébellion scolaire.
Tout est bien amené, clair et simple, chaque chapitre est comme un nouveau pas qu'elle ferait vers elle-même et on ne peut qu'éprouver de la compassion et de la sympathie pour elle. Bref, c'est aussi un beau témoignage de ce que peut vivre une jeune femme issue de l'immigration algérienne de l'intérieur, comme on n'a peu l'occasion de lire.

Un style d'écriture particulier, rythmé et percutant.
Un texte où l'auteure nous livre ses sentiments de façon simple et efficace. Elle y présente son portrait, son histoire, sa relation avec son père et la difficulté de s'affirmer en tant que femme musulmane homosexuelle indépendante.
Un récit touchant.

Je suis sortie un peu de mon type de lecture avec ce roman, cette autobiographie, cette autofiction je ne sais pas trop où classer ce livre.

J'ai apprécié le style d'écriture par la répétition à chaque début de "chapitre" par je m'appelle Fatima Daas est je suis ...
Il est question à travers ce roman (assez court finalement) de famille, d'immigration, de trouver sa place, d'homosexualité, de religion...

Tout ce que peut vivre une petite dernière dans une fratrie de 3 avec des parents ayant immigrés en France.

Le très joli roman de Fatima Daas, La Petite dernière, est paru pour la sortie littéraire 2020. J'ai pu le découvrir en avant-première grâce à la Masse Critique Privilégiée de Babelio Et aux Éditions Noir sur Blanc que je remercie.

Une écriture subtile et légère malgré la rudesse des propos parfois, un parti pris de chapitres hyper courts confèrent un caractère d'urgence à ce premier roman, la bio d'une petite fille qu'on attendait pas, la mazoziya, la petite dernière, française d'origine algérienne, devenue femme, élève dissipée mais douée pour l'écriture, musulmane pratiquante, vivant en cité, attirée par les femmes, ...

J'ai été très touchée par ce monologue à l'écriture peu commune, hachée, tranchée, acérée, syncopée comme un rap, à la mesure de la difficulté de vivre de l'auteure. Chaque chapitre commence par un «Je m'appelle Fatima Daas» revendiquant l'identité de l'auteure mais qui interroge également ses identités de femme, fille, soeur, amie, entre France et Algérie, entre préceptes religieux et liberté sexuelle.

C'est un premier roman qui mérite de se faire une place, et pas des moindres..

A découvrir, auteure à suivre.

J'ai beaucoup aimé cette autofiction que j'ai lue quasiment d'une traite. L'écriture est simple, sèche, factuelle souvent mais a le don de transmettre beaucoup d'émotions. L'émotion n'a pas besoin de trop d'artifices, d'encombrement. En quelques phrases, tout est dit : on comprend le tiraillement de Fatima entre sa religion musulmane qu'elle pratique, les attentes de Dieu selon elle et son homosexualité. On comprend ses silences, son impossibilité à être vraiment proche des gens, à se confier, à être tendre. Elle en a envie mais son enfance l'a rendue distante. On comprend sa volonté d'être soi malgré tout, d'accepter de vivre ses paradoxes, car tout humain en est pétri. On comprend l'amour maladroit de sa mère à son encontre et le poids de la famille.
Malgré tout, Fatima parvient à être elle-même, a enfin le courage de l'être, à travers ce récit où elle se dévoile complètement, à défaut de l'avoir fait à l'oral.

Comment être lesbienne et bonne musulmane ? Telle est la tragédie que vit l'auteure, se peignant sans concession dans ce court roman, d'une écriture stylée mais qui prend le lecteur à la gorge tant le récit semble empreint de vérité. Fatima, asthmatique, dernière d'une nombreuse fratrie, a mis en danger la vie de sa mère à sa naissance, qui n'était guère attendue. Elle va s'apercevoir à son adolescence que ses désirs ne se portent pas sur les garçons, à rebours de sa culture, notamment celle véhiculée par son père et ses aïeux. Pourtant, contre vents et marées, Fatima est croyante et accomplit tous les rites liés à l'islam, mais maintient son orientation sexuelle malgré les mises en garde des uns et des autres, qu'elle consulte au gré de ses moments de doute. C'est donc le récit d'une souffrance, d'un parcours chaotique, études abandonnées puis reprises, tout comme ses amantes, qu'elle chérit tendrement sans jamais parvenir à les contenter, jusqu'à la rédemption offerte par l'écriture, au terme d'une formation passant par des ateliers d'écriture et pour finir un cursus universitaire de création littéraire. le résultat est là, et bien là, malgré le désordre apparent du récit qui ne fait que reproduire le désordre de sa vie.