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3,67

sur 940 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Fatima Daas, dans La Petite dernière, réalise un roman hors normes qui m'a souvent mis mal à l'aise mais aussi qui m'a enchanté par son originalité et son caractère répétitif.
C'est une succession de courts chapitres commençant toujours par « Je m'appelle Fatima », ajoutant de temps à autre son nom de famille.
Fatima Daas, la mazoziya, la petite dernière de la famille, celle qui aurait dû être un garçon comme l'espérait Ahmad, son père. Ses deux soeurs sont nées en Algérie. Elle est la seule à être née en France, par césarienne. Sa mère, Karmar, est maîtresse en son Royaume, sa cuisine.
Tout cela est important mais bien peu finalement à côté de la religion. Sans cesse, elle répète qu'elle est musulmane. La lecture de ce livre est alors très instructive car elle démontre de façon magistrale toute l'emprise psychologique qu'impose l'islam avec ses rites, ses invocations pour n'importe quelle situation, ses prières égrenées tout au long du jour.
Fatima Daas est complètement asservie mais ne s'en dégage pas. Au contraire, elle voudrait trouver dans sa religion un moyen d'être acceptée avec son amour pour les filles, pour les femmes et tente d'obtenir satisfaction auprès d'imams.
Elle qui dit s'être rendu compte qu'elle était une fille lorsqu'elle a eu ses premières règles, se comporte comme un garçon, puis essaie avec un ou deux petits amis. Finalement, c'est avec des femmes plus âgées qu'elle trouve affection et tendresse. de plus, son asthme ne lui laisse guère de répit.
Surtout, il y a Nina dont elle est amoureuse mais rien n'est simple car Fatima est mal dans sa peau. Elle est torturée par le fait de ne pas respecter les préceptes de l'islam, nous gratifie du texte de plusieurs prières, de beaucoup de mots et de citations en arabe, cite aussi Annie Ernaux et Duras.
J'ai apprécié d'apprendre la signification de beaucoup de mots, de noms arabes. Par exemple, « Fatima signifie « petite chamelle sevrée ». Sevrer, en arabe : fatm. »
J'ai pu aussi comprendre toute la souffrance de ces gens déracinés, heureux de retourner en Algérie, d'y retrouver la famille mais pressés de revenir en France.
Fatima Daas a vraiment des dons pour l'écriture. Elle est adoubée par Virginie Despentes et prouve toute son originalité avec ce premier roman.
Tout au long de ma lecture, je me suis demandé comme une fille aussi intelligente, toujours en rechercher d'elle-même, ne réussissait pas à s'extraire de la gangue religieuse qui lui interdit formellement de vivre son homosexualité et ses amours comme elle l'entend. Ce n'est peut-être qu'une question de temps ?
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"Je m'appelle Fatima." Un mantra, un slam, une anaphore intime.

J'ai beaucoup pensé, en lisant ce texte, à Nina Bouraoui, auteure qui soulève également la problématique d'une construction identitaire entre homosexualité féminine et racines algériennes (mais en version "classe sociale aisée" pour Bouraoui), Ici, c'est également la foi musulmane qui est mise en exergue face à ces désirs de "pécheresse".

J'avoue être sortie de cette lecture assez perplexe, ne sachant qu'en penser, ce que cela m'avait apporté ou fait ressentir. Peut-être parce que le rapport à Dieu m'est totalement étranger.
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Fatima Daas nous livre ici un roman autofictionnel.
Le témoignage d'une jeune femme tiraillée entre son attirance pour le même sexe et sa religion de confession musulmane.

L'histoire aussi d'une différence de culture entre cette « petite dernière » née en banlieue parisienne et sa famille qui a vécu en Algérie.

Un style original, élaboré et détaché pour ce premier roman où chaque chapitre débute par une anaphore « je m'appelle Fatima » ou « Je m'appelle Fatima Daas » et qui mêle plusieurs langues.

Un roman relativement agréable mais qui ne m'a pas percutée à la hauteur du tapage médiatique qu'il a provoqué à sa sortie.

Lu dans le cadre du prix des lecteurs du livre de poche 2022 - catégorie littérature
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Beaucoup de choses dans ce ropan me.font dire que c'est un beau et bon roman, le rythme du roman, les phrases scandées, la façon simple, honnête de traiter les thèmes abordés.. Comment concilier la religion musulmane, la famille et aimer les femmes, l'auteure ecrit avec beaucoup de sincérité son histoire. Et malgré cela, je suis passée à côté de cette histoire, sur le bas côté.

Beaucoup de qualités dans ce roman et malgré tout, je n'ai pas réussi à m'imprégner de ce récit.
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Difficile dans la rentrée littéraire d'être passé à côté de ce premier roman, d'avoir échappé à une chronique dans les médias, à un de ces nombreux encensement. Difficile donc, ensuite, de ne pas être tenté, de ne pas le chercher dans sa librairie alors qu'il est posé là, dés l'entrée, bien en évidence, et qu'après tout pourquoi résister, si tout le monde en dit du bien, si c'est le roman chouchou des médias, si c'est le personnage un peu moins lisse que les autres qu'on a choisi de mettre en avant cette année, il faut parfois se laisser entraîner par la meute, hurler avec les loups, et voilà comment un après-midi de repos j'ai commencé ce petit roman de presque 200 pages alors que je m'étais tenu à l'écart jusque là, presque comme réflexe, pour le goût de ne pas toujours faire comme les autres.

On le termine vite, ce récit, et c'est une lecture agréable il ne faut pas dire le contraire. C'est, dans les grandes lignes, le roman de la transition. Celui d'une adolescente renégate et douée qui traversera sa crisse pour devenir une jeune adulte un peu vive, un peu cinglante, qui a besoin de s'imposer, de mordre la première. Celui aussi d'une jeune musulmane partagée entre sa famille, sa religion et son identité sexuelle : comment concilier ces antagonismes, être la fille de ses parents et risquer de les décevoir, être une musulmane pratiquante mais transgresser les interdits religieux, éprouver le bonheur avec une femme quand on se retient, qu'on s'empêche, murée par la crainte de s'assumer, par la peur d'être soi-même.

J'ai beaucoup aimé la plume, c'est vrai que, comme le disent la plupart des critiques, ça claque, c'est cinglant, il n'y a pas beaucoup de rondeurs ni de bons sentiments dans la bouche de Fatima Daas, juste beaucoup de questions et peu de réponses. Ce journal intime d'une jeune lesbienne musulmane de la génération Z qui me laisse avec une interrogation : et maintenant, que va-t-elle écrire ?
Lien : https://www.hql.fr/la-petite..
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Dans ce court récit autobiographique, l'auteure explore les facettes de son identité, une identité complexe , elle est @ la petite dernière «  d'une famille de filles,née en France, française d'origine algérienne, musulmane, asthmatique , perturbée.Lesbienne , il lui faut composer avec cette complexité et avec l'Islam.
La construction du récit est intéressante, chaque court chapitre débute par : «  Je m'appelle Fatima. Je.. ».Au-delà de cet aspect autobiographique spécifique à une auteure,n'est-ce pas une approche que vivent tous ceux qui se livrent parfois à l'introspection et qui se découvrent porteurs d'un entrelacs?
N'est-ce pas cette imbrication qui fait la richesse des humain s?
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La petite dernière est un roman assez pétillant qui met en avant une jeune musulmane qui vit entre les choix religieux et ses propres choix personnels. Un récit qui sert probablement de catharsis à l'autrice et lui permet de coucher ses pensées sur du papier. Comme quoi l'écriture cela a du bon.

En dehors de tout cela, je n'ai pas été dérangé par le coté cascade de l'écriture qui peut mettre en déroute notre manière traditionnelle de lire une histoire; j'ai toutefois été moins sensible aux mantras répétitifs situés à chaque début de chapitre et qui m'ont donné l'impression d'être là soit pour augmenter l'effet culpabilité, soit pour combler un peu plus l'histoire. Histoire qui se lirait presque comme un journal intime et offre, au fond, aux femmes de s'émanciper davantage loin des carcans qui leurs sont imposés.

Globalement, j'ai aimé l'histoire. Elle se lit vite, ne me transcendera pas, mais elle a le mérite de visibiliser et c'est tant mieux.

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Personnellement je n'aurai pas eu l'intention de lire ce livre s'il n'avait pas été mis au programme du club de lecture auquel je participe.

Je ne sais pas que penser de cet ouvrage. J'ai apprécié les premières pages, puis j'ai décroché, puis retrouvé un peu de plaisir de lecture vers la fin.

Avec un style exceptionnel, de nombreux et courts chapitres commençant tous par "je m'appelle Fatima" la jeune autrice se dévoile totalement : Française d'origine algérienne, troisième et dernière fille de la fratrie, musulmane non pratiquante, née fille mais aurait préféré être un garçon , homosexuelle, asthmatique, brillante élève, instable....

Pour sa mère, elle résume ainsi son livre :

"il faudra que je te raconte mon roman....

ça raconte l'histoire d'une fille qui n'est pas vraiment une fille, qui n'est ni algérienne ni française, ni clichoise ni parisienne, une musulmane je crois, mais pas une bonne musulmane, une lesbienne avec une homophobie intégrée. Quoi d'autre ?"

Livre intéressant et surprenant.
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Elle scande son nom.

Monologue incantatoire visant à se réapproprier son identité : celle d'une femme vivant en France, d'origine algérienne, de surcroît musulmane et homosexuelle.

Comment se construire une identité lorsque l'on n'est à sa place nulle part, ou plutôt, lorsque l'on ne se sent à sa place nulle part ? Fatima est la mazoziya, la petite dernière, l'accident, celle qui n'aurait pas dû être, ou celle qui aurait dû être un garçon… celle qui va expurger son mal-être identitaire en se muant en adolescente violente puis en adulte inadaptée…

Fatima DAAS découvre, avec ce premier ouvrage, le pouvoir libérateur de la parole, qui semble avoir apaisé ses maux, sorte de catharsis inattendue, dans un monde où l'auteure semble sans cesse écartelée. La fin brutale ne semble pas révéler de solution miracle, mais je vois également dans ce très beau roman, une façon détournée de dédiaboliser une pratique religieuse qui prône pourtant la paix et la sérénité et qui souffre trop souvent d'amalgames odieux. C'est une très bonne étape vers l'acceptation de soi et vers l'ouverture aussi…

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C'est un premier livre et Fatima Daas a tellement à nous dire ! J'espère que ce livre aura été comme une thérapie, qu'il lui aura permis d'avancer dans sa recherche d'identité.
La construction du livre est réussie, « je m'appelle Fatima » ou « je m'appelle Fatima Daas » est scandé en ouverture de chaque chapitre, et rythme la lecture. Pas de fil chronologique, juste la vie de Fatima racontée par bribes et qui expose au fil du récit toute sa complexité.
Énormément de sujets sont abordés, sur l'identité des originaires d'Algérie en France, sur l'homosexualité et la religion, sur la fratrie et les liens familiaux...tout ce qui peut définir Fatima et qu'elle cherche à comprendre. J'ai beaucoup aimé la fin en forme d'espoir et de réconciliation.
Je suis curieuse de savoir quel va être le sujet de son prochain livre et avide de le lire. Fatima Daas a une personnalité complexe, riche et torturée et sa réflexion sur le monde peut nous transmettre de belles futures oeuvres.
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