LA LIGNE DE FUITE
Il était une fois les Décadents, et le décadisme, qui avaient en 1886 leur revue littéraire, dirigée par un certain Baju, "éléphantaisiste". Laforgue, Cros, Corbiere, Maeterlinck, et surtout
Verlaine, se retrouvaient dans ce mouvement. Mais pas
Rimbaud, qui avait déjà cessé d'écrire. Alors "Le Décadent" publia de faux poèmes de
Rimbaud, par provocation, par esthétisme envers leur maître es- poésie, le "type-idéal du décadent". Mais Adrien, le héros de cette BD, est un décadent contrarié : ses poèmes sont étouffées à l'ombre de
Rimbaud, il est même l'auteur d'un des faux sonnets rimbaldiens. Il part en quête de
Rimbaud, à Paris, Charleville "supérieurement idiote entre les petites villes de Province", à Marseille, puis à Aden et en route vers Harar. Parcours initiatique, délirant et jubilatoire,
la ligne de fuite vers
Rimbaud est avant tout le chemin du spleen, "niant le réel et donc le réalisme au profit de l'art et de l'artifice". Les poèmes récités par le héros, les références qui nous manquent quelquefois, sont cités dans le dossier de fin de page sur les décadents. Graphisme particulièrement soigné du dessinateur
Benjamin Flao. A recommander.