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Critique de Perlaa
Recueilli au magnétophone le témoignage d'un ancien résistant du Nord nous fait toucher l'histoire à hauteur d'homme. Jeannot Ricouart prend la parole à contre-coeur. C'est douloureux. Il préfèrerait tourner la page définitivement. Pas de tentative de la part de l'auteur de restituer la parole imparfaite ou maladroite de l'ancien ouvrier d'Usimeca. Malgré ses hésitations et ses réticences Ricouart relate son expérience avec précision et concision. Quelques faits de résistance, essentiellement l' élimination de collaborateurs, des faits somme toute assez communs, constituent les faits de gloire de Ricouart. Progressivement ils vont prendre une ampleur dramatique. Avec l'arrestation, la déportation et surtout le jugement de Ricouart en 1948 la montée en puissance du récit va s'accélérer jusqu'à la fin.
Au-delà de l'histoire émouvante, Daeninckx soulève des questions restées en suspens.
En 1948 les procès d'après-guerre peuvent avoir lieu. Mais qui sont les fonctionnaires en place? Quelle a été leur attitude pendant l'Occupation? Comment faire confiance à une France où peu de temps avant ils avaient dû servir l'État français de Pétain, une France avec "tous ceux qui ont trafiqué avec les nazis, qui ont dénoncé leurs voisins juifs, qui ont envoyé une lettre à la Kommandantur... la moitié du pays", une France de résistants , ici des FTP, où là aussi tout n' était pas si limpide.
Une réflexion sur la difficulté du pardon , de l'oubli.
Un roman nécessaire basé sur des faits réels. Une fois encore Daeninckx démontre sa connaissance et sa passion du terrain, de l'atmosphère si particulière du Nord aux eaux glauques de l'époque.
Au-delà de l'histoire émouvante, Daeninckx soulève des questions restées en suspens.
En 1948 les procès d'après-guerre peuvent avoir lieu. Mais qui sont les fonctionnaires en place? Quelle a été leur attitude pendant l'Occupation? Comment faire confiance à une France où peu de temps avant ils avaient dû servir l'État français de Pétain, une France avec "tous ceux qui ont trafiqué avec les nazis, qui ont dénoncé leurs voisins juifs, qui ont envoyé une lettre à la Kommandantur... la moitié du pays", une France de résistants , ici des FTP, où là aussi tout n' était pas si limpide.
Une réflexion sur la difficulté du pardon , de l'oubli.
Un roman nécessaire basé sur des faits réels. Une fois encore Daeninckx démontre sa connaissance et sa passion du terrain, de l'atmosphère si particulière du Nord aux eaux glauques de l'époque.
