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Critique de sosotess


Quand j'avais environ neuf ans, j'ai été hypnotisée par un livre sur l'étagère d'une librairie-papeterie. Il s'agissait de Matilda, de Roald Dahl. Cet exemplaire jaune orné de la tête de Mara Wilson (la jeune actrice de l'adaptation du roman en question), flanquée de ses deux médiocres parents a exercé sur moi un pouvoir magnétique que je ne m'explique toujours pas. Peut-être que le fait que la petite fille sur la couverture me ressemblait beaucoup, je le concède, n'y était pas étranger. Matilda est un peu devenu mon miroir, ce jour-là, mon alter ego littéraire (les pouvoirs magiques en moins). Ma mère n'a pas protesté, elle me l'a acheté et ce fut le début de ma grande passion pour Roald Dahl.

Je croyais avoir lu tous les livres jeunesse écrits par Roald Dahl. Bien évidemment, comment aurais-je seulement pu en oublier un? J'étais une fan hard-core depuis que j'avais neuf ans. Seulement voilà, récemment, après avoir entendu plusieurs références au BGG, j'ai été saisie d'un doute. J'en ai lu le résumé et j'ai réalisé que cette histoire, si je l'avais lue, ne m'avait pas marquée. Bon, j'ai été assez peu marquée par les Deux Gredins, par exemple, donc tout était encore possible. Je me suis donc rendue dans ma chambre, j'ai laissé glisser mon doigt sur ma collection amoureusement couverte par ma maman quand j'étais petite, et là... Horreur... Damnation... Hérésie! Il n'y était pas! Je ne l'avais donc jamais lu, je ne l'avais même jamais eu en ma possession. Le BGG, malgré sa taille, était passé entre les mailles de mon prétendument infaillible filet. Un frisson s'est précipité le long de mon échine.

Je n'ai pas tardé à me le procurer. Il me le fallait. La libraire m'a demandé s'il me fallait un papier cadeau, je lui ai poliment répondu non merci, que c'était pour moi. Oui, je vais sur mes 29 ans, et j'achète du Folio Junior. Ne me jugez pas, je n'ai jamais lu ni un Goncourt ni un Renaudot.

J'ai lu le BGG. J'ai retrouvé un peu de mon enfance, une petite saveur d'Angleterre vintage, une histoire d'orpheline à qui il arrive des aventures incroyables, ces histoires pas trop édulcorées (après tout, les géants mangent quotidiennement des gens et même des écoliers) destinées à des enfants et aux adultes qui ont encore un enfant en eux. Je l'ai adoré, évidemment. J'ai autant apprécié les illustrations de Quentin Blake que la plume de mon héros Roald.

Ceci étant, je n'ai pas préféré ce livre à Matilda, Danny Champion du Monde, Charlie et la Chocolaterie ou James et la Grosse Pêche. J'y ai relevé plus d'incohérences (relatives, en faisant abstraction des ficelles fantastiques de l'histoire forcément incohérentes), j'ai moins souvent souri que dans mes souvenirs, j'y ai même trouvé quelques longueurs pour un ouvrage jeunesse, pour être franche. Est-ce que si je les redécouvrais, eux aussi, avec mes yeux d'adulte, je poserais sur eux un regard moins indulgent ? Ou est-ce que le Bon Gros Géant est objectivement un poil inférieur à ces autres livres qui ont fait vibrer mon enfance? Pour en être sûre, je crois ne pas avoir d'autre choix que de tous les relire!
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