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Critique de JMLire17


C'est Salvador Dali lui-même qui se qualifie de génie, à coup sûr c'est un peintre influent du XX ème siècle, un artiste hétéroclite, un provocateur, mais ce sont les siècles à venir qui diront s'il était un génie. A la lecture de son journal des années 1952 à 1963, ce qui marque le plus c'est son amour fou pour sa compagne et épouse Gala. Si on doit donner un nom au terme " muse " c'est à Gala qu'il faudrait l'attribuer. Il écrit page 220 : " Mais Gala était là. Elle venait de trouver un pinceau et elle me le donna: - Essaie donc - peut-être avec cela! J'essayai – le miracle se produisit... ". Lorsqu'il parle de son art, il montre la minutie et l'acharnement qu'il met pour atteindre la perfection sur certains détails de ses toiles, il révèle ce qu'il doit aux maîtres qui l'ont inspiré Vélasquez, Vermeer, Raphaël, Picasso, dont il dit que " s'était l'homme auquel il a le plus pensé après son père ". Il consacre plusieurs très belles pages pour dire son admiration, pour son ami le poète Frédérico Garcia Lorca, fusillé par les franquistes, pour rappeler leur relation (Dali et Gala) avec le couple Zweig. Il aborde aussi son intérêt pour l'argent, les surréalistes avaient fait un anagramme de son nom et l'avait surnommé " Avida Dollars ". Concernant son apparence en public il parle de " son uniforme ". il écrit le 16 juillet 1952 " La tenue est essentielle pour vaincre. Très rares sont les occasions où, dans ma vie, je me suis avili en civil ", il fait du Dalinisme. Il consacre plusieurs jours de ce journal à aborder la religion, la philosophie, (Nietzsche , Voltaire n'avaient pas de secrets pour lui), il nie avoir eu des sympathies à l'égard d'Hitler. Au fil des pages on le voit vivre à Port Lligat, à New-York, à Paris, en Italie, puis, il part dans ses délires, ses passions pour les rhinocéros, les mouches, les pets, ses extravagances, sa présence dans les fêtes. C'est un livre passionnant sur un homme qui avait élevé le narcissisme à son paroxysme, dont on se demande s'il était un fou génial, où un manipulateur génial.
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