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Critique de Ellane92


"- Messeigneurs de la Frime, bonsoir ! Puisque nous nous connaissons, pour beaucoup, laissez-moi écourter la chamarre et assourdir les violons ! Sur ce gradin en face de vous, rasés de frais, la mèche en vrille et la chemise en vrac, est placée tout à trac – en guenille pour les meilleurs, pour les autres en haillons – la poussière du désert, ou pour mieux dire : sa coagulation… Ils sont l'orage marcheur ! Ils sont la foudre lente ! Ils sont de l'horizon les vingt-trois éclats de verre, les copeaux bleus et les tessons – j'annonce et vous présente, hirondelles et damoiseaux, nobles éologues et porte-drapeaux, la légende de cette terre : la Horde du Contrevent !"
Ils sont donc vingt-trois, chacun et chacune avec son rôle et son titre, et forment la trente-quatrième horde du Contrevent, parcourant la planète de l'extrême amont à l'extrême aval, pour découvrir l'origine du vent. Voilà trente ans qu'ils "contrent", qu'ils avancent avec le vent en face, laissant un petit peu d'eux à chacun de leur pas (ils n'ont pas le droit d'utiliser des appareils utilisant la force du vent pour avancer dans leur quête), et s'ils passent le col de la Norska, haut-fait jamais réalisé, ils entreront dans la légende. Ils deviendront une légende.

Voilà un livre déjà énormément commenté, et je ne vais pas faire dans l'originalité. Je fais partie de ceux qui ont aimé, adoré, qui ont lutté contre le vent, petite 24ème non invitée de la horde, avide d'écouter les mots d'esprit de Caracole, de courir légère comme l'air avec Arval l'éclaireur, d'échanger avec Oroshi sur les mystères du monde, de combattre en trois dimensions avec Erg, et de créer du feu quelles que soient les conditions comme Callirohé. Et puis bien sûr, de suivre jusqu'au bout de ce monde-là le Golgoth !
Alain Damasio m'a plongée dès les premières lignes dans un monde régi par le vent, avec en face un furvent à décorner la horde, dans un "contre" auquel je ne comprenais rien, excepté l'urgence pour les personnages personnifiés par des symboles de faire ce qu'on leur disait de faire dans les plus brefs délais ! Après, j'ai commencé à apprendre le vocabulaire de cet univers, ses codes, ses sociétés, ses légendes, son fonctionnement, et je me suis habituée aux 23 héros de ce gros pavé (même si, et c'est parfois dommage, on passe son temps plus fréquemment avec certains qu'avec d'autres !).
Je pourrais faire un certain nombre de reproche à ce livre : il y a des maladresses, certains personnages sont stéréotypés, des questions restent sans réponses, et la fin, à mon humble avis, est un peu bâclée.
Mais ça faisait vraiment longtemps que je n'avais pas été aussi transportée par un livre de SF, que je n'avais lu un livre aussi ambitieux, que ce soit par son sujet, son environnement (la création d'un monde avec ses codes, sa géographie, etc…), le procédé narratif (ce sont les membres de la horde qui prennent parole tour à tour), la création d'un langage basé sur les vents, sa longueur… En plus de présenter une épopée à la fois poétique et créative, c'est une oeuvre hautement symbolique (la représentation des membres de la horde par exemple, mais aussi le principe de numérotation à l'envers…). A contre-courant des derniers ouvrages "adolescents", pardon, pour jeunes adultes, que l'on trouve si fréquemment, Damasio nous fait part d'une philosophie toute personnelle, élevant cet ouvrage à quelque chose de plus intellectuel. J'ai d'ailleurs, trop pressée d'arriver au terme de l'histoire et de savoir où cette quête allait me mener, fait un peu l'impasse sur cette partie un peu plus "philosophique" et symbolique. Ce qui implique qu'il va me falloir acheter le livre en question et le relire bientôt… Youpi !!!
Un grand merci à ma jolie nièce selena_974 pour m'avoir conseillé et prêté cette Horde du contrevent (et son indispensable marque-page pour se repérer dans les personnages, leur fonction et leur représentation !).
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