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Critique de ATOS


« Les sentiments de douleur ou de plaisir forment le soubassement de notre esprit. » Voilà la parole de la science.
Qu'est que biologiquement parlant un sentiment ?, une émotion ?
Sentiment et émotion : deux choses distinctes. Peuvent elles être dissociées ?
L'émotion est l'origine du sentiment.
Parce qu'il y a émotion, il y aura sentiment. Et la nature ne crée rien en vain. Émotion et sentiment ne sont là que pour répondre à un ordre : La vie.
La science veut à présent « élucider le réseau des mécanismes qui permet à nos pensées de déclencher des états émotionnels et d'engendrer des sentiments. ». Puisqu'émotion et sentiment répondent à un besoin vital, pour rester en vie, il nous faut la mieux comprendre.

Le sentiment est d'après la conception de Antonio R. Damasio : «  l'expression de l'épanouissement humain et de la détresse humaine, tels qu'ils se produisent dans l'esprit et le corps. » 
L'esprit ET le corps.
Car l'expression d'un sentiment ne peut être entendu qu'à travers ces deux parois : l'esprit ET le corps.
Colère – soit – mais émotion d'abord -
Quel est l'origine de cette colère qui jaillit de mon esprit ? D'où vient ce tremblement, ces sueurs, que signifient mon corps à mon esprit ? Voilà les questions.

« si quelque chose dans notre existence peut être révélateur à la fois de notre faiblesse et de notre grandeur, ce sont donc bien les sentiments ».

Voilà la neurobiologie des sentiments et de leurs antécédents : les émotions.
Si l'émotion et ses réactions sont alignées sur le corps, les sentiments sont alignés sur l'esprit.
Spinoza s'est interrogé sur nos affects, cet aspect central de notre humanité, ce cerveau moteur en quelque sorte.
Si nous éprouvons de l'amour, c'est que nous avons préalablement ressenti des émotions qui déclenchent et déclencheront ce sentiment. Joie, bien être, bonheur. Notre corps procède à la lecture, il décrypte, reconnaît analyse en des temps records ce qui dans notre environnement peut être bon pour nous. Pourquoi ? Parce que notre nature d'être est le vivant. Nous avons en nous une programmation qui fait que nous nous devons de rechercher notre épanouissement et ceci afin de vivre tout simplement. Sommes nous programmés pour être heureux ? Évidement oui. Sommes nous programmés pour que coûte que coûte, à travers les nuit les plus sombres, nous recherchions toujours, la source de la lumière : oui.
Nous avons la sagesse de la fleur et de l'arbre. Nous recherchons l'eau, la lumière, la température idéale, les compagnons qui nous entoureront le mieux,
C'est assez simple en somme : nous sommes des êtres vivants.
« les organismes vivants sont dotés de l'aptitude à réagir émotionellement à des objets et des événements différents. Cette réaction est suivie par une structure de sentiment, et une variation dans le plaisir ou la douleur en est une composante nécessaire » ,.voilà ce que Spinoza annonçait. La science d'aujourd'hui est en mesure de valider ce fait. Nous avons chacun en nous les encartages cérébraux de notre corps. Des cartes pour nous mener au bien être.
Et toute notre vie nous enregistrons nos bons et nos mauvais chemins. Ce qui nous blesse, ce qui nous ravit, ce qui nous nourrit, ce qui nous met en péril.
Le bonheur est il standard ? Non. Chaque être est différent, chacun sait, ou devrait apprendre, à reconnaître ce qui est bon pour lui. Nous sommes de nature commune mais bien différents. Voilà la tolérance, voilà le refus de toute loi commune régissant le bonheur de chacun. On comprend peut être là l'histoire de Spinoza. Pourquoi il fut frapper d'ostracisme.
Mais il connaissait ce qui était bon pour lui, et ce bonheur, même si il fut très court, même si sa vie peut paraître austère, correspondait à sa nature. Il a suivit son propre chemin.
Nous sommes perfectibles, c'est à dire que nous allons et cela naturellement vers ce qui nous va le mieux. Ce qui nous permettra au mieux de nous préserver. A chacun d'entre nous il revient de trouver ses axiomes. Voilà notre devenir. Notre perfection mènera à la joie, ainsi pensait Spinoza. Voilà le Spinoza scientifique, le philosophe, l'exégète religieux, l'architecte politique. Et l'ensemble du corps social, la société doit tendre à son bien être. Trouver l'équilibre, la bonne lecture de ses encartages. Trouver ce qui permettra à chaque corps la constituant de trouver un bien être et cela dans la perspective de la la survivance, et mieux encore, de la « vivance » de l'ensemble.
Réfléchir, étudier les interconnexions entre émotions et sentiment de l'homme doit permettre de comprendre le fonctionnement d'un ensemble d'humains, de leur bon vivre ensemble.
Bento, Benedictus, Baruch, tel étaient les prénoms de Spinoza : » le bienheureux.
Emily Dickinson écrivait : «  un seul et unique cerveau, plus large que le ciel, peut contenir aisément l'intellect d'un grand homme et le monde entier ». Elle avait raison.
Appétit, désir, besoin, motivation : longitudes et latitudes de nos êtres. Tout cela provoque réflexes de navigation. Mais nous évoluons, nous le devons, car l'ensemble de ce qui nous entoure évolue également. Donc l'humain est une usine à bien être et à continuellement mieux être. Ainsi une peur qui pouvait trouver son intelligence dans des temps reculé ne trouve plus sa raison d'être pour l'homme du 21e siècle. L'émotion est là, en nous, un certain encartage demeure toujours, d'anciennes routes. Peur du voisin, de la tribu d'en face, peur de l'orage, peur de ce que je ne connais pas. Peur primale en somme. Mais de nouvelles émotions s'inscrivent : joie de la rencontre, apprentissage du partage et de l'échange. Nouvelle encartage. Nouvelle route. Nouvelles latitudes, nouvelles longitudes.
La lecture de nos émotions doit être faite mais également raisonnée.
Et c'est ce raisonnement constant entre le passé, le présent, l'avenir de nos émotions qui peut permettre la survie de notre corps, et du corps de la société dans laquelle nous évoluons.
Il faut veiller «  à s'arracher à la tyrannie automatique et aveugle de la machinerie émotionnelle ». En un mot un homme libre est un homme qui sait gérer ses émotions, les comprendre, et qui est libre d'en être l'arbitre.
Nous redoutons souvent à raison, mais très souvent nous redoutons à tord.
L'alchimie du cerveau n'en finit pas de nos étonner. Ainsi dans notre cortex droits surgissent nos émotions négatives, dans le gauche nos émotions positives. Et touts les émotions envoient à notre corps des signaux d'alertes ou des signes amicaux. Nous n'avons pas vocations à nous faire violence, mais nous devons tout le tout nous soumettre à notre intelligence. L'intelligence du vivant. Il faut 120 millisecondes pour qu'une image, que que soit la nature de l'image, induise une émotion déplaisante. Un stress sur l'organisme. Nous devons veiller à ne pas nous soumettre intensément à des stimuli négatif à ne pas nous exposer inconsciemment à des des objets négatifs. A produire ces images. Parce que plus intense sera le nombre de ces expositions, plus leur décharge seront fortes, et plus fréquentes en nous.
«  Davantage d'émotion entraîne davantage de sentiment, et le cycle peut continuer jusqu'à ce qu'une distraction ou la raison viennent y mettre un terme ».
Les émotions positives engendrent des sentiments positifs, confortent l'être dans son bon devenir, dans son bien être, dans son mieux vivre.
«  le premier procédé, c'est à dire l'émotion, permet aux organismes de répondre de façon efficiente, mais pas de façon créative, aux circonstances favorisant la vie ou la mettant en danger-aux circonstances bonne pour la vie ou la mettant en danger. le second procédé, c'est à dire le sentiment, a introduit une alerte mentale pour les circonstances bonnes ou mauvaises et à prolongé l'impact des émotions en affectant un certain temps l'attention et la mémoire. Parfois, en se combinant utilement avec les souvenirs passés, l'imagination et le raisonnement, les sentiments donnent lieu à l'émergence d'une prévision et à la possibilité de créer des réponses qui sont nouvelles et non stéréotypées.
Comme c'esr souvent le cas lorsque des procédés nouveaux sont introduits, la nature s'est servie de l'émotion pour commencer et a bricolé quelques composants additionnels. Au commencement était l'émotion, mais au commencement de l'émotion était l'action ».
Mécanisme des perceptions, des interactions, cellulaires, chimiques, électriques tout est dans notre cerveau. Tout est également dans le cerveau de mon voisin. Les neurones miroirs, responsables du phénomène d'empathie, qui peut générer un sentiment de sympathie, nous prouvent l'existence d'une réverbération émotionnelle possible et utile entre les corps d'un même ensemble.

Le cerveau. Cette partie de mon corps, l'image phénoménale de mon esprit.
Formidable machine, mais fragile.
Un rien peut mettre en péril l'ensemble. Un rien peut modifier, perturber la lecture de nos cartes. le capitaine devient galérien. Perdu à bord de son propre vaisseau.
Quelque molécule peut nous faire perdre notre rapport à la douleur, quelque hormone peut modifier notre attachement à quelque sentiment, l'anéantissement d'une toute petite parcelle cérébrale et notre corps ne reconnaît plus notre esprit.
C'est dans la permanence du dialogue corps-esprit, dans leur écoute, dans la conscience mutuelle qui les unit, que notre être réside.
Hors de cette conception il n'y a pas vraiment d'espérance , ni de survivance pour l'humain.
120 milliseconde pour que s'induise une émotion, de deux à vingt secondes pour que s'induise un sentiment.
Combien de temps pour les entendre, combien de temps pour les comprendre?
Chaque cellule vivante coopère à la survie de l'ensemble des cellules et ceci quelque soit l'organisme vivant, quelque soit l'échelle sur laquelle cet ensemble progresse.
Le bonheur est une vertu, pas une récompense. Là encore, Spinoza a raison
Le bonheur est une discipline naturelle , le philosophe l'avait compris, le scientifique le vérifie.
Le corps est le rêve de l'esprit. Là réside l'état de notre conscience.

Astrid Shriqui Garain
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