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Critique de ThomasNouvelle


Le maître du thriller ésotérique s'est attaqué aux deux questions existentielles que tout le monde s'est posé au moins une fois dans sa vie : D'où venons-nous ? Où allons-nous ? Questions philosophiques par excellence, tous les courants de pensées et les religions ont tentés d'y répondre en affirmant chacun, chacune une vérité. Dan Brown oppose habilement science et religion.

J'étais très content de retrouver l'auteur, son héros et son univers. Véritable page-turner, véritable course contre-la-montre, l'auteur nous donne un roman très emballant. Dès les premières lignes, je me suis vu dans une salle de cinéma où mon imagination projetait le film. Évidemment, Dan Brown ne serait pas ce qu'il est sans avoir conservé ses codes. Il sort très peu de sa zone de confort et il sait ce que le lecteur veut, c'est-à-dire un meurtre étrange, une révélation pour laquelle on tue, un Robert Langdon plus ou moins vif, une jeune femme pour l'accompagner et des tueurs à leurs trousses à la solde d'une société plus ou moins secrète.

Comme j'ai dit dans le paragraphe précédent, j'ai tout de suite eu cette impression d'être dans une salle de cinéma car pour moi, Robert Langdon, c'est Tom Hanks. Jeans bleu, veste en tweed, chemise blanche et montre Mickey au poignet. Pour les principaux protagonistes, j'ai imaginé les célébrités qui pourraient interprétés les principaux rôles. En dehors de Langdon, j'ai vu en Ambra Vidal, directrice du musée Guggenheim de Bilbao et accessoirement future reine d'Espagne, l'actrice Sofia Vergara. Pour Edmond Kirsch, Mark Zuckerberg … Logique, surtout si vous avez lu le roman ! Je ne vais pas vous faire tout mon casting mais en fait, j'ai déjà attribué les rôles aux divers protagonistes. Une mention spéciale pour le « personnage » de Winston qui m'a régalé et fait penser à l'intelligence artificielle Jarvis dans Iron Man et Avengers. Plein de choses se sont mises en place et visualiser les décors m'ont permis de m'immerger plus facilement. Depuis les adaptations du Da Vinci Code et d'Anges & Démons au cinéma, il semblerait que l'oeuvre brownienne soit formatée pour le cinéma. On peut faire un long débat là-dessus mais n'oubliez pas qu'il faut prendre le roman pour ce qu'il est un, un pur divertissement à lire au coin du feu avec une tasse de chocolat chaud.

Avant d'être blogueur, je suis tout d'abord un lecteur et il m'arrive régulièrement de faire des liens avec d'autres ouvrages.Voilà un comportement naturel que tout le monde réalise à un moment ou à un autre. Je ne vous dirai pas avec quels romans, j'ai fait des parallèles car j'ai envie de vous laissez deviner. Je vais vous donner deux cas et je vous invite à trouver les romans auxquels j'ai pensés. Primo, la menace. La fin des religions est annoncée et c'est le patron de l'une des plus grandes entreprises du monde qui dévoile ladite menace. Évidemment, l'auteur a oublié d'être stupide et il ne va dévoiler le Secret qui va ébranler les fondamentaux des trois religions monothéistes après 10 pages. Secundo, le lanceur d'alerte. Un site conspirationniste nous faisait vivre l'enquête au fur et à mesure de son avancement.

Avec « Origine », l'auteur nous balade au coeur de l'Espagne. A l'inverse de son précédent roman, « Inferno », nous ne sommes plus dans ce guide de vacances où Langdon était pataud. On prend plaisir d'aller de Bilbao à Barcelone en passant par Madrid. Notez bien que ce roman est une invitation à l'art, on prend un réel plaisir à visite tous les lieux et il vous faudra aller quelques fois sur Google pour voir l'intérieur de la Casa Mila ou de la Sagrada Familia.

Ce n'est pas nouveau si je vous dis que Dan Brown est obsédé par la religion et après avoir exploré la piste de l'Opus Dei et des Illuminati, il nous présente un mouvement catholique ultraconservateur nommé Eglise chrétienne palmarienne des Carmélites de la Sainte-Face. le mouvement palmarien a été fondé en 1978 par Clemente Dominguez y Gomez qui se déclara comme antipape et se fera appelé Grégoire XVII. L'Eglise palmarienne compte environ 2.000 fidèles et n'est pas reconnue par l'Eglise catholique. Cette Eglise est connue aussi bien pour le faste de ses cérémonies et que pour ses nombreux scandales (pratique de rites occultes, dérives sectaires, interdiction de fréquenter des gens d'une autre confession). Un clin d'oeil est fait concernant le personnage de l'Amiral Luis Avila. Il tire son nom de Sainte-Thérèse d'Avila, réformatrice de l'ordre du Carmel espagnol au 16ème siècle.

Avec les Palmariens, on se dit que l'auteur a trouvé les coupables idéaux. Un mouvement catholique ultraconservateur prêt à tout pour éviter que la Vérité éclate, un mystérieux personnage surnommé le Régent qui obéit pour l'antipape. Bien entendu, on pense tous que sous le sobriquet du Régent se cache Monseigneur Valdespino. L'étrange archevêque proche du pouvoir manipule d'une main le futur souverain et l'autre le roi moribond. Si l'hypothèse semble plaisante, l'auteur nous berne et la vérité est tout autre.

Lorsque Langdon et Ambra Vidal découvre le code qui va permettre de lancer le montage vidéo qui va nous permettre de découvrir la Vérité, on se dit que l'on va avoir la révélation du siècle. Ensuite, vous regardez le bouquin, vous êtes aux environs de la page 500 et quand on connaît Dan Brown, on sait très bien que les fins sont bâclées … Avec ce nouvel opus, la fin n'est pas spécialement bâclée mais l'auteur s'embarque dans des explications scientifiques mêlant les lois entropiques de la chimie et de la physique sur l'origine et l'avenir de l'espèce humaine. Alors oui, on peut comprendre pourquoi les religions sont contre cette révélation. Expliquer que la vie a trouvé un chemin sans l'aide d'un Créateur. L'avenir selon Edmond Kirsch est une vision qui se situe entre les univers de Matrix et de Terminator. Mêler l'intelligence humaine et l'intelligence artificielle, why not … Mais là , on est dans un craquage pur et simple.

En conclusion, cette nouvelle aventure est plaisante et loin d'être transcendante. On visite avec plaisir l'Espagne et ses monuments. Il est dommage de ne pas avoir eu les Palmariens en parfaits coupables et puis, si c'était le cas, le suspens aurait été tué dès la moitié du roman. Si ce n'est la révélation autour de la vidéo de Kirsch, Dan Brown nous révèle une facette peu connue avec le Roi d'Espagne et Monseigneur Valdespino. Un moment émouvant, ce qui mérite d'être souligné car inhabituel. Reste à attendre l'adaptation cinématographique.

Les réponses aux questions « Où allons-nous ? » et « D'où venons-nous ? » ne sont pas très claires ou du moins, elles le sont suffisamment. Athée confirmé ? Croyant pratiquant ou pas, on peut tous donner un semblant de réponse. Autre question qui me trotte dans la tête, Dan Brown, est-il un nouveau prophète ?
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