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Critique de Charybde2


Un très étonnant "objet-livre", graphique et coloré, pour questionner la notion même de "conte".

Publiée en 2005 et 2006 en deux éditions (très) limitées aux Pays-Bas et aux États-Unis, puis ressortie de manière moins confidentielle en 2012, et traduite en français en septembre 2013 par Héloïse Esquié chez Denoël, la deuxième oeuvre "indépendante" de Mark Z. Danielewski est bien étonnante, ce qui ne surprend guère en soi, de la part de l'auteur de "La maison des feuilles".

Poussant beaucoup plus loin que dans "La maison" les expérimentations de dessin et de couleur, au point d'apparaître presque comme un roman graphique, "L'épée des cinquante ans", en 285 pages apparentes (mais beaucoup moins en réalité, un très grand nombre d'entre elles étant imprimées uniquement au verso), crée un bizarre petit abîme, au sein de l'anniversaire des 50 ans d'une dame disons "très méchante", lorsqu'un conteur vient, devant quelques orphelins assemblés pour l'occasion, et leurs accompagnatrices, raconter une horrible "histoire de fantômes", dont la chute est... Vous verrez bien, et ne la regretterez pas.

Usant du graphisme d'une manière à la fois belle et torturée pour tenter de rendre au plus près l'art, les artifices et les ruses du conteur, Danielewski réussit ici une bien curieuse expérimentation, mélange subtil de genres et de techniques habituellement séparées, pour un résultat puissant, déroutant et malgré tout bien attachant.

Un très bel objet-livre qui questionne néanmoins sans frémir la notion même d'histoire "racontée".
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