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Critique de latina


Yes !

Moi qui me disais que Daphné du Maurier, c'était une auteure pour lectorat féminin (avec tous les sous-entendus que cela implique, et je vous laisse y réfléchir) donc que je ne la lirais jamais (oui, je suis une femme, mais le lectorat exclusivement féminin...je n'en dis pas plus)...
Et puis, une, deux, trois lectrices m'ont parlé de ce roman, et je me suis laissé tenter. Après tout, Hitchcock en a fait un film en 1940, et ce n'est pas une femme, à ce que je sache. Il parait d'ailleurs que son film est angoissant à souhait (je viens d'aller voir la bande-annonce...cucul la praline, donc ne vous y fiez pas !).

Donc, je reprends, car je me rends compte que je me perds, comme se perdait la toute jeune narratrice et héroïne dans Manderley, le domaine immense de son mari. Un manoir immense, des couloirs immenses, un parc immense entouré de bois, et la mer immense, là tout près.
Nous sommes dans la campagne anglaise, 1ere moitié du 20e siècle. Une société de castes, où les riches, dont fait évidemment partie Maxim de Winter, n'ont rien d'autre à faire qu'administrer leurs biens, prendre le thé selon un cérémonial immuable, recevoir leurs voisins et amis, organiser des réceptions très codées.
Notre toute jeune narratrice, ancienne dame de compagnie d'une vieille Américaine snob, rencontre par hasard ce Maxim de Winter à Monte-Carlo, et la romance peut commencer.

Stop !
Romance, oui, peut-être, mais relatée avec toutes les nuances psychologiques d'une Charlotte Brontë dans « Jane Eyre ». Car le beau et riche mari a été marié une première fois, et sa femme Rebecca, femme belle, intelligente, éduquée, est morte noyée quelques mois auparavant...Je vous laisse deviner les tourments dans lesquels est plongée la nouvelle jeune mariée, d'autant plus qu'elle est obligée de composer avec une gouvernante revêche et même plus...

Et puis il y a des secrets, de plus en plus inavouables, qui mènent tout droit à un drame de premier choix.

Oh my God, que j'ai adoré ce roman ! Un cocktail anglais explosif : amour, non-dits, tourments intérieurs, mystères avec révélations progressives, tragédies, le tout dans une nature éclatante. Et quel naturel, quelle spontanéité dans l'écriture, à la fois sombre et éblouissante !

« J'ai rêvé l'autre nuit que je retournais à Manderley » : c'est la première phrase de ce roman, que je fais mienne, totalement.
La nostalgie m'envahit, et je vais m'endormir, espérant rêver de Manderley.
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