AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
>

Critique de ntchoubis


SYNOPSIS
San-Antonio est chargé de la filature d'un russe, Boris Alliachev. Ce dernier «travaille pour le compte d'une bande très forte spécialisée dans le trafic de documents». Il est fort à parier que Alliachev possède des documents importants, volés au ministère de la Guerre.

Chaque Popoff, même à l'étranger, ne peut se passer de la bouffe traditionnelle — vodka, caviar et blinis au son de balalaïka — ainsi la filature commence dans un restaurent russe qui s'appelle «La Petite Sibérie».

À la sortie, notre galant San-Antonio vient au secours d'une jolie fille, Monique de Souvelle. Par contrecoup, il perd de vue ce sacré moujik d'Alliachev. Re-contrecoup: il raccompagne la gonzesse chez elle pour lui y raconter un conte de fées à ne pas dormir debout.

En sortant de chez Monique la belle, le commissaire constate que sa voiture est en panne et, avec le gentil consentement de la noble hôtesse, il s'en sert de sa propre bagnole.

Chemin faisant, le commissaire tombe en panneau d'une bande de pieds-nickelés. Il est criblé non pas de critiques ou d'injures mais de balles. Pourtant, San-Antonio s'en sort sain et sauf.

Le commissaire tire la conclusion que le véritable crible des tireurs était Monique de Souvelle. Les truands n'ont pas fait attention à la personne au volant de sa voiture.

San-Antonio court chez Monique mais… Quelle surprise!.. La maison appartient à toute autre personne, Mme Godemiche, qui n'a jamais entendu parler ni de Monique de Souvelle, ni de commissaire…

Ainsi, pas de Boris Alliachev, pas de Monique de Souvelle, pas de piste à suivre…

MON HUMBLE AVIS
«Du brut pour les brutes», paru en 1960, porte le numéro 39 dans la longue série sur les aventures du commissaire San-Antonio et Cie. Et cette fois-ci, je crois, l'auteur a tiré le bon numéro.

Dans mes précédentes critiques san-antoniennes, il y a pas mal de mentions dans le genre: «[…] le style s'affirme de plus en plus nettement mais c'est l'intégrité de tous ces éléments qui manque toujours […]».

Ah, les gars! Ce volume est bourré d'intégrité, de totalité du style! Jugez-en!

Primo, une tension constante et des rebondissements incessants et imprévisibles du sujet.

Deuxio, tout les participants du fameux trio «San-Antonio — Bérurier — Pinaud» prennent la part active aux frasques. de plus, le rôle de Mathias se précise de plus en plus nettement. D'ici peu il va rejoindre les rangs des acolytes les plus proches du commissaire.

Troisio, des calembours succulents, des digressions lyriques, des métaphores inattendues et des comparaisons de toute sortes sont en abondance ce qui prouve toujours la proverbe prétendant que «l'abondance de biens ne nuit pas.» Voilà quelques exemples: « La nuit est humide comme le mouchoir d'une veuve. » ou « le Vieux est radieux comme un premier mai ensoleillé. »

Quatresio, le côté kamasutresque, comme toujours inventif, est aussi élucidé avec brio.

Oui, l'intrigue reste un peu niaise, mais la verve étonnante du récit plein d'actions, de pulpeuses créatures et d'humour gomme savamment le tableau (comme dit mon ami Van Gogh). On est comme le navire représenté sur le blason de Paris où est écrit «Fluctuat nec mergitur». Nous autres, les aficionados de San-Antonio, on est battu par les flots de défauts, d'imperfection stylistique quiconque, mais on sombre pas.

EN RÉSUMÉ
Pour conclure, je voudrais dire que j'ai passé un moment de lecture énormément délicieux. Selon les dires de Gustave Flaubert, les volumes précédents de la série étaient comme «cette espèce d'échauffement qu'on appelle l'inspiration». La belle époque san-antonienne est déjà au seuil!

4.0/5.0
Lien : https://autodidacteblog.word..
Commenter  J’apprécie          30



Ont apprécié cette critique (2)voir plus




{* *}