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Critique de HenryWar


Ce qui manque à la littérature contemporaine pour lui conférer de nouveau une valeur, c'est un caractère de franche profondeur, de cette sorte où l'on devinait un individu capable et désireux de retranscrire avec technicité les volutes surprenantes de son esprit que les visions originales et fortes rapprochaient du génie ou de la grandeur. Une conception prodige recopiée avec la subtile exactitude du virtuose : voilà qui ne se rencontre plus, ce fruit de labeur manque à notre époque, cette imprégnation méthodique par un cerveau de tout ce qu'il devine pouvoir le grandir est devenue une fable et presque une risée, le commerce de masse l'a anéanti faute de besoin il y a plus de cent ans, car le marché, lui, s'en moque. L'auteur à présent doit plutôt ou aspirer à se faire comprendre du lecteur qui est un imbécile, ou bien minauder en simulacre et en pacotille de façon à paraître plus sage qu'il n'est ; de façon générale, notre siècle ne connaît ni n'honore plus d'êtres qui, par un exercice consommé du détachement de la morale majoritaire et des moeurs communes, auraient acquis les moyens d'une autonomie de la pensée susceptible de les distinguer en supérieurs : des séparatistes, on dirait, des égoïstes bizarres, des radicaux inassimilables, des cas pathologiques, des étrangers, des asociaux à demi maudits à cause d'une espèce de menace tacite et latente qu'ils représentent. L'homme distinct, l'individu, doit être une enflure, ou alors il ridiculise et anéantit par contraste. Au jugement ordinaire du monde, la hiérarchie humaine se fonde opportunément sur d'autres critères que le génie manifeste, et par exemple plutôt sur l'idée d'une adhésion et d'une solidarité, voire d'un temps de travail : on considère que celui qu'on doit admirer, loin de proposer au monde des conceptions inédites qui dérangent et subjuguent, consiste en un quidam de bonne volonté acceptant, après avoir passé assez longtemps sur sa copie, de se constituer représentant des idées pauvres et des opinions piètres de la multitude de son siècle, multitude si abêtie et croupissante qu'elle peine même à trouver son expression propre pour rendre explicite la simplicité poisseuse de tous ses préjugés. Alors, l'interprète complaisant de ce troupeau fétide peut être franc en effet, mais il lui manque aussitôt la profondeur, et la traduction fidèle de la voix contemporaine, atrocement fière d'être représentée et d'avoir accédé à une notoriété de fille publique, se condamne au mugissement bruyant et inepte, d'une outrecuidance éhontée et cependant sensiblement fébrile parce qu'elle se sait, en loin, insuffisante (sa trépidation spasmodique est l'effet de la surrection intérieure d'une vérité incompressible et d'une frustration), où ne se devine pas le plus petit écho d'un sentiment authentique ou d'une réflexion personnelle. La souffrance actuelle de l'artiste qui s'obstinerait encore à lire nos publications dont seule la matérialité témoigne de quelque rapport avec ce qu'on appelait autrefois un livre, c'est de s'apercevoir, non seulement une fois mais autant de fois que par obstination et par tests il feuillète ce que le marchand, qu'on appelle un libraire, propose sur son étal, qu'on peut écrire, et même écrire tant, pour ne rien dire, et ainsi qu'une telle quantité de papier gaspillé puisse servir, ici qu'il hésite de plus en plus à appeler un chez-lui ou à nommer son époque, à ne faire que répéter des proverbes benêts et de flatteuses représentations qu'il ne saurait appeler du nom de pensées. En somme c'est à peine si cet objet, pourtant pourvu d'une masse, dispose d'un poids, à peine si cette chose, vendue néanmoins un certain prix, peut être associée à une valeur ; c'est surtout à peine si l'on y peut discerner un auteur, du moins un principe de singularité, et encore moins d'identité, tandis que la couverture, elle, indique étonnamment un nom unique. Mais tout ce qu'il y a de plus unique en notre temps, caractéristique et univoque, d'une homogénéité évidente, c'est la confusion avide de chacun dans le collectif : notre ère de la transparence des êtres confine à l'insubstantialité de fantômes – nous vivons, faut-il le rappeler ? à l'époque où la passion de la jeunesse va à reproduire des chorégraphies sans les créer. Au même titre, il faut que les passions ou que les pensées d'un auteur correspondent, suivent ou représentent, et rien de plus singulier qui serait perçu comme un danger ou une humiliation ; en cela, l'exception gêne, la personnalité de l'artiste offusque, ce qui n'est pas rangé et aligné modestement sur une convention présentée comme universelle, ce qui se distingue, ce qui discrimine, ce qui affiche sa hauteur, est un embarras et une injure ; il faut que l'auteur soit un allié occupé exclusivement à sublimer le banal contemporain, et la différence qu'il publie parfois vexe plus encore lorsqu'elle réussit à communiquer, par son expression idiosyncratique, l'état précis de sa teneur qu'elle semble alors justifier et même promouvoir : on dirait qu'elle exagère, qu'elle s'enorgueillit de sa contradiction, et ainsi qu'elle provoque par son opposition, c'est vraiment à l'excès manifestement une écriture « d'orgueil ». le génie, aujourd'hui, selon la définition qui conviendrait à notre siècle pour l'apaiser au moyen de cette mièvroche concorde qu'il poursuit avec tant de féroce inquiétude, est celui qui disparaît dans l'efficace porte-parolat. Puisqu'il a cette charge qui est sa mission en tant qu'auteur, il n'a pas de raison d'être, sa charge est toute sa raison d'être : c'est le monde qui fait ce quelqu'un selon ce qu'il lui distribue de lauriers en considération de son adéquation et de sa célébration d'une communauté, mais la vertu de l'écrivain doit se limiter à ce rôle relatif, il ne doit pas outrepasser, par un désir d'unicité, cette fonction de faire-valoir. Pour l'homme d'aujourd'hui, une belle oeuvre n'est qu'un travail au service des autres où l'individu disparaît et où transparaît une « cause universelle ». Ce qui a de la valeur, dirait ainsi le contemporain, c'est ce qui nous soutient, nous ; pas ce qui valorise l'unique : nous n'avons pas besoin, beugle la société, d'égo alternatif. Une machine à sondage et capable de syntaxe pourrait tout aussi bien convenir et recevoir nos éloges. Nous ne réclamons d'un texte, pour le qualifier de beau, que la qualité d'être majoritaire, fût-ce même majoritaire d'une minorité : c'est ce qui lui confère son utilité de parler pour des gens. Il nous faut, achève l'âne de l'oisiveté, désubstantialisé et désidéalisé, l'art utile, l'art militant, l'art par lequel nous déléguons la verbalisation de ce qui traverse nos viles caboches de divertis. L'art, c'est ce que le lecteur entend largement ; l'auteur est écrivain public. Tout le reste est pédant et provoque l'ennui, et la preuve, c'est que manifestement ça ne sert à rien, que ça fatigue notre intelligence, en un mot : que ça nuit. Au feu, cela, cette variété de l'injure ! Nous acceptons d'être corrigés, mais c'est à condition qu'on ne puisse pas ressentir la douleur du tiraillement. Hypnopédie, ou le bûcher !
Aux antipodes de cette conception médiocre, basse, creuse, plus qu'indolente : anodine en sa violence massive, de la littérature, idolâtrant des vides, incitant des correspondances où reposer l'essentiel du jugement changé en stupide contrôle de conformité, vénérant une vision de la démocratie jusqu'à ériger le culte bizarrement inhumain d'un être-foule, d'une figure de clone, se situe Georges Darien (et quelques autres), manifestement fin-de-siècle, caractéristique d'une ère que j'ai expliquée ailleurs comme étant celle de l'ultime excellence avant le déclin général, la période charnière entre l'ère de l'oeuvre d'art et l'ère de tout-est-une-marchandise. Darien est celui qu'on ne peut empêcher d'exister comme individu ; qui force par son panache et par sa verve un passage éclatant parmi la multitude, éclaboussant de présence et submergeant d'une voix inconfondable un lecteur stupéfait de maîtrise et de couleur ; celui qui se fait une fierté de penser autrement et d'exposer, justement par principe, ses oppositions ; celui dont l'esprit n'existe qu'en style qui est une manière de profondeur, un filtre d'art et de profondeur posé sur toute chose ; qui nie l'appartenance d'office ; qui, sans hésiter, objurgue au meurtre, ne redoutant pas l'expression de la démesure quand il la sait correspondre aux faits ; qui ne contente nulle convention morale et se montre inattendu partout ; qui ne fait, décidément et c'est aujourd'hui un crime capital, aucun effort pour adapter son langage aux moeurs douceâtres et basses où il vit ; et qui, grâce à l'assomption de sa solitude, perçoit son environnement – France et Français – avec plus de lucidité et de perspicacité qu'aucun autre penseur, dissolvant les mensonges des préjugés inconscients et conditionnels dans l'examen froid, détaché de bonté conventionnelle, d'une trépidante acuité, de la vérité pure. Un écrivain est parfois un philosophe non parce qu'il a rédigé quelque essai compliqué dont la sagacité apparente impressionne, mais parce qu'il dispose du regard du forcené radical qui ose, à partir d'observation impartiale de son environnement, réaliser des inférences logiques englobant le monde et particulièrement la psychologie des hommes : il se moque des convenances, s'est dépris de morale, perçoit la vie telle qu'elle est et non telle qu'il faut la voir, c'est ce qui lui confère une couleur inimitable, une existence et une essence, car s'il se sait exister, à la différence de tous ceux qui l'environnent, c'est non par sa ressemblance avec une communauté falote et veule, mais par son contraste au contraire avec elle. La belle France, c'est le livre rageur qui, en manière de preuve, manquait à ma théorie de l'origine du déclin des arts : presque tout ce qui s'y trouve est demeuré vrai, au point que c'en est consternant de stagnation. Darien, si j'exagère un peu, est l'incarnation du dernier individu : une parole et non un bavardage ; une dureté et non une complaisance ; une pensée en art et non une feinte flatteuse et surestimée.
L'ouvrage consiste en la critique d'un pays – la France –, de son embourgeoisement et de tout ce que l'esprit de confort a introduit en chacun de ses habitants de plus lâche et de plus mesquin. C'est une dénonciation à la fois générale et particulière d'un état d'esprit inconséquent et efféminé, abandonné aux facilités variées, touchant toutes les strates de la société, accusant tout le monde et n'épargnant personne, prenant le parti surtout de ne rien ménager, une furie cependant incontestable, un éreintement contre ce qui de facto n'avait pas de rein, fustigeant le nationalisme revanchard autant que pleutre de l'après-1870 et qui trouve encore chez nous une représentation renouvelée dans un certain chauvinisme populaire et décérébrée, condamnant les gouvernements successifs tous nuls au moins depuis cette date, stigmatisant l'apathie mentale des Français et leurs moeurs de troupeau imbécile, brutalisant la morale de l'Église qui ne fait que maintenir la pauvreté qu'elle prétend éradiquer, accusant jusqu'au Pauvre souffreteux parce qu'il est incapable d'entendre que c'est de révolte dont il a besoin et nullement d'aumônes et de consolations, se moquant encore de toutes les révoltes d'illusion que les partis promettent continuellement d'entreprendre mais que l'attente perpétuelle du vote prochain offre en réalité à systématiquement endormir. Ah ! presque chaque page de ce livre comporte une vérité qui pourfend encore aujourd'hui, parce que la société n'a plus tiré de leçon depuis cette époque : elle est la même, c'est toujours la même indolence, la même tolérance, les mêmes liens, le même attachement à la faiblesse que dénonçait déjà Nietzsche, un autre Dernier lui-aussi ; toujours foncièrement les mêmes institutions avec les mêmes fonctionnements et par exemple l'Éducation et la Presse ; toujours les mêmes théories ressassées du socialisme et des luttes de classe, toujours les mêmes espérances en des procédés pacifiques, toujours les mêmes passives expressions d'idéal d'humanité dont chacun refuse de constater et d'anticiper le machinisme de compromission individuelle en bas comme en haut. Tout y est ferme, truculent, engagé, mâle, puissant, irréfragable. On sait que dans mes critiques je ne me livre que rarement à la citation, mais comment s'en passer quand il n'y a plus à traduire une réflexion mais qu'à recopier une idée, parce qu'elle ne saurait être mieux exprimée, plus essentiellement, qu'en la forme que son auteur lui a donnée ? Qu'on me dise, par exemple, si ces passages ne sont pas troublants, depuis 1900, en ce qu'on croirait qu'ils ont été écrits non il y a plus d'un siècle, mais il y a juste une minute pour s'appliquer tout justement à notre temps et à notre pays :
« L'histoire d'aucun pays, même aux heures les plus sombres, n'offre une pareille collection de nullités et de fripouilles. C'est réellement phénoménal ; depuis la chute de l'Empire on n'a pas vu, parmi les gens qui prirent part au gouvernement de la France, une dizaine d'hommes à peu près intelligents. » (page 26)
« C'est une fameuse camisole de force, que l'apathie. La France en fait l'épreuve. Si elle s'était donné la peine, il y a longtemps déjà, d'exercer l'esprit critique dont elle n'est pas complètement dépourvue, quand elle veut ; si elle avait refusé d'accepter les opinions toutes faites et d'avaler les sentiments tout mâchés ; si elle avait eu le faible courage, seulement, non pas même de raisonner, mais d'avouer franchement ce qu'elle voyait, ce qu'elle était forcée de voir ; elle n'aurait pas connu la situation dans laquelle elle se trouve aujourd'hui – situation terrible, qu'elle soupçonne mais ne veut même pas se donner la peine de regarder en face. – Elle est conduite à l'abîme, elle y sera conduite, par des gens dont le plus grand, le plus épouvantable défaut, est d'être des imbéciles ; tous leurs autres vices, si énormes qu'ils soient, ne sont rien à côté de celui-là ; elle est conduite, elle sera conduite à l'abîme les yeux grands ouverts, mais trop molle, trop flasque pour résister. Sa débilité d'esprit et de coeur est indicible. Ses emballements sont factices. Ses enthousiasmes sont superficiels, proviennent de causes extérieures, quelconques ; n'affectent, pour ainsi dire, que l'épiderme. Je crois qu'il en a toujours été ainsi, au moins depuis longtemps. » (page 62)
« On est arrivé à convaincre le Pauvre que voter, c'est remplir un devoir, accomplir un acte. Il l'a cru. Il n'a pas vu que c'était simplement renoncer à agir. Il n'y a pas d'action indirecte. Un mandant est un homme qui refuse de faire oeuvre personnelle ; un mandat est une abdication ; un mandataire est un être qui fonctionne par ordre, ou plutôt – car c'est nécessairement un imbécile ou un misérable – qui fait semblant de fonctionner en vertu d'un ordre. » (page 108)
« Ils sont contents, aussi, de retrouver dans l'ordre de l'Église le modèle de l'ordre auquel ils ont conformé leur vie, et ce quelque chose de stationnaire, d'indiscutable, d'immuable, dont les idiots ont l'admiration innée, et qu'ils rêvent pour leurs conceptions et pour leurs privilèges. (page 165)
« L'homme même le meilleur, l'homme des pays catholiques surtout, est devenu ignoblement tolérant ; il pousse l'abjection jusqu'à s'enorgueillir de cet horrible vice. Il a cessé d'être empoigné, entièrement possédé par cette intolérance qui trempe le caractère de l'être et lui permet d'accomplir de grandes choses. Il ressent, tout au plus, des crises d'indignation ; mais l'indignation est passagère ; elle agit par à-coups, ne laisse rien derrière elle, que de la fatigue et du dégoût ; ses accès se dissolvent en prières, en espoirs de réformes, en sottises ; elle donne la maladie de la justice, et non pas la soif de l'action. L'intolérance est permanente ; elle n'a cure de la justice ; c'est la défiance qui vibre en elle ; elle ne veut pas de réformes, mais des suppressions totales. Il faut être intolérant pour être libre. » (page 171)
« La prétention des hommes à une grande supériorité sur les femmes est simplement grotesque. Leur immense vanité les empêche de voir que cette supériorité consiste à placer un carcan autour du cou d'un être qui leur met à son tour des menottes aux poignets ; après quoi ils n'ont plus qu'à tourner en rond, ensemble, au bout d'une chaîne bénie par l'église, dans l'ornière qu'a creusée la tradition. La présomption de l'homme l'aveugle au point de ne pas lui laisser soupçonner l'énorme mépris, souvent saupoudré de compassion affectueuse, que la femme mariée la plus honnête, elle-même, a si souvent pour son mari. Mépris justifié. La sottise dont l'homme fait preuve généralement, le rendrait simplement pitoyable ; mais son outrecuidante infatuation le rend profondément contemptible. » (page 176)
« Les Nationalistes aiment à qualifier la religion catholique romaine de « confession nationale ». Il convient de remarquer l'hypocrisie de l'expression. Elle tend à faire croire, non pas tout à fait que cette confession est la création, le produit direct du génie national, mais qu'elle a été librement choisie par le pays parce qu'elle était en conformité avec ses besoins moraux et ses aspirations. Rien n'est plus faux. Une bonne partie de la France est juive, protestante, déiste ou athée. » (page 188)
« On peut aussi noircir beaucoup de papier en insultant les gens au pouvoir lorsqu'ils ne vous payent pas et en chantant leur gloire, lorsqu'ils vous payent ; voilà ce que n'oublient pas les journalistes ; et ils n'ont pas tort, s'il est vrai que la reconnaissance est un beau sentiment. » (page 206)
« le système d'instruction et d'éducation en vigueur en France est le plus mauvais du monde entier. Il est le plus mauvais parce qu'il est le plus tyrannique. Il n'a d'autre but que d'inculquer le respect de l'autorité ; que d'entretenir les différences de classes, l'esprit de hiérarchie, de discipline, d'obéissance abjecte ; de créer, dans la platitude, l'uniformité des caractères ; de traquer l'originalité et d'écraser l'individualité. Il tend non pas à former des hommes, mais à remonter des automates.
« L'enseignement supérieur est réservé à la bourgeoisie ; c'est un des instruments qui lui servent à maintenir sa suprématie. Les écoles spéciales, aujourd'hui que chacun peut s'instruire librement soi-même et suivant ses propres aptitudes, devraient être supprimées. Elles ne servent qu'à entretenir l'inégalité, à perpétuer la vaniteuse prépondérance de l'argent. Ces sont des pépinières pour les privilégiés ; ils en sortent avec des numéros d'ordre qui leur donnent des droits plus ou moins étendus sur l'existence de leurs semblables ou qui leur confèrent des monopoles insultants ou meurtriers. L'enseignement secondaire est, pour plus de moitié, entre les mains des congrégations ; il le serait entièrement que la démocratie, je crois, n'aurait pas grand'chose à y perdre. Son système, bien que remanié maladroitement plusieurs fois, a conservé son caractère dogmatique, exclusif. C'est un système à formules strictes, pauvre d'idées générales, hostile à l'esprit critique, qui exige qu'on suive un programme immuable, qui ne faut aucune concession à la diversité des intelligences ; qui permet d'apprendre, mais pas de comprendre. Il tue l'indépendance de l'esprit, émousse sa curiosité, l'étreinte dans la camisole de force règlementaire. Les diplômes qu'ils octroient fournissent des recrues à l'armée des fonctionnaires. C'est là son rôle fondamental. » (pages 215-216)
« Les prolétaires embrigadés, cependant, sont pleins d'espoir ; convaincus que le vrai ressort des gouvernements se trouvent dans les assemblées parlantes. Les évidences les plus claires ne
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