AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur La belle France (15)

Il n'y a rien de plus touchant que la bienveillance et la compassion dont les Pauvres font preuve les uns envers les autres ; que l'aide qu'ils s'apportent entre eux ; que leur esprit de sacrifice ; que leur amour du travail ; que l'instinct sûr qui leur fait comprendre l'utilité de la résignation et la nécessité de la souffrance ; que leur simple et profonde honnêteté. Ce sont là des vertus, ou je ne m'y connais pas. Sans ces vertus, l'existence des Pauvres telle qu'elle est serait vraiment impossible. Les bourgeois ne l'ignorent pas. Bien qu'ils n'aient pas l'habitude d'en faire usage pour eux-mêmes, ils savent quelle est la valeur de ces vertus et tout le parti qu'on en peut tirer lorsqu'elles sont mises en pratique par d'autres.
Commenter  J’apprécie          90
Si la foule réfléchissait, elle comprendrait que la haine du juif comme juif est imbécile. Le juif n'a pas créé l'état social actuel ; cet état est contraire à ses tendances et à son caractère ; qu'il en profite souvent, ce n'est pas niable ; et qu'il ait raison d'en profiter, c'est encore plus certain. Un système meurt des abus qu'il engendre. La civilisation présente n'est pas juive ; elle est chrétienne. Ce sont les chrétiens qui l'ont fait naître, qui la supportent, et qui la défendent. Les chrétiens n'ont pas à se plaindre ; ce sont des imbéciles, voilà tout.
Commenter  J’apprécie          70
Je n'aime pas les pauvres. Leur existence, qu'ils acceptent, qu'ils chérissent, me déplaît ; leur résignation me dégoûte. À tel point que c'est, je crois, l'antipathie, la répugnance qu'ils m'inspirent, qui m'a fait révolutionnaire. Je voudrais voir l'abolition de la souffrance humaine afin de n'être plus obligé de contempler le repoussant spectacle qu'elle présente. Je ferais beaucoup pour cela. Je ne sais pas si j'irais jusqu'à sacrifier ma peau ; mais je sacrifierais sans hésitation celle d'un grand nombre de mes contemporains. Qu'on ne se récrie pas. La férocité est beaucoup plus rare que le dévouement.
Commenter  J’apprécie          60
Et puis l'école obligatoire, c'est très joli... Pourtant, ce n'est pas l'école qui forme l'esprit, l'intelligence et le coeur. C'est la nature ; c'est le contact avec la vie ; le commerce libre des deux sexes. L'école est un bâtiment. Tous les bâtiments sont des prisons. Ce n'est pas le maître d'école qui doit être le vrai éducateur et le guide du peuple. Le maître d'école est un maître. Tous les maîtres guident l'homme vers une seule direction : la servitude. Les éducateurs et les guides de l'enfance, ce sont tous les hommes qui vivent bien, c'est-à-dire librement ; et tous les morts qui ont bien vécu, c'est-à-dire qui ont librement vécu.
Commenter  J’apprécie          50
Le patriotisme n'est pas seulement le dernier refuge des coquins; c'est aussi le premier piédestal des naïfs et le reposoir favori des imbéciles.
Commenter  J’apprécie          40
La prétention des hommes à une grande supériorité sur les femmes est simplement grotesque. Leur immense vanité les empêche de voir que cette supériorité consiste à placer un carcan au cou d'un être qui leur met à son tour des menottes aux poignets ; après quoi ils n'ont plus qu'à tourner en rond, ensemble, au bout d'une chaîne bénie par l'église, dans l'ornière qu'a creusée la tradition.
Commenter  J’apprécie          40
Le crime le plus horrible des riches envers les pauvres est de s'être arrogé le droit de leur distribuer la justice et l'assistance, de leur faire la charité. Ce sont les misérables qui paient eux-mêmes, avec des intérêts usuraires, les frais de la justice dérisoire, de l'assistance immonde et de la charité dégradante qu'ils sont assez vils pour quémander et recevoir. Voilà le comble de la lâcheté, de la dérision et de l'hypocrisie.
Commenter  J’apprécie          40
Nous savons que le prêtre est une gueuse, la procureuse du bon Dieu, une créature
qui n'a aucun titre, physique ou moral, à la qualification d'homme. Un homme ne
fait pas voeu de chasteté, ne se condamne point au célibat à perpétuité, ne se
promène pas dans les rues avec une robe de chienlit, ne se fait pas le receleur
moral des péchés, le détrousseur des malheureux, ne leur fournit pas toutes les
fausses clefs et les couteaux empoisonnés dont ils ont besoin, et n'a pas pour
métier d'absoudre le Crime qui vient lui graisser la patte. Un homme ne représente
pas Dieu sur la terre, ne l'avale point tous les matins, comme une huitre, entre
deux grands coups de vin blanc, et ne passe point son temps à déposer des pains à
cacheter dans les gosiers de ses contemporains. L'imbécillité et l'infâmie du
sacerdoce sont de plus en plus apparents. Nietzsche n'exagérait pas quand il
disait que le temps approche vite où le prêtre sera regardé partout comme le type
le plus bas, le plus faux, le plus répugnant de toutes les variétés de l'espèce
humaine.
Commenter  J’apprécie          40
De tous les impôts, le vol est celui que les civilisés paient le plus douloureusement, mais le plus consciemment.
Commenter  J’apprécie          30
Que représente la France, pour les Français ? Aux yeux des gens graves qui possèdent, et qui réfléchissent profondément et pompeusement, c'est un poids nécessaire à l'équilibre européen ; pour les autres, c'est un hexagone.
Commenter  J’apprécie          30






    Lecteurs (75) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (5 - essais )

    Roland Barthes : "Fragments d'un discours **** "

    amoureux
    positiviste
    philosophique

    20 questions
    853 lecteurs ont répondu
    Thèmes : essai , essai de société , essai philosophique , essai documentCréer un quiz sur ce livre

    {* *}