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Critique de florigny


Résolution du jour : arrêter d'être crédule et de me jeter sur toute nouveauté issue d'une surproduction éditoriale qui inonde le marché en annonçant à grand renfort de bandeaux et inscriptions aguicheuses des thrillers du siècle inoubliables édités à des milliards d'exemplaires. Une mère parfaite fait partie du lot incriminé : « Un thriller qui vous tiendra éveillé toute la nuit et dont vous vous souviendrez », signé Mary Higgins Clark. RIP !


Tout semble avoir été bâclé dans ce roman, d'abord l'intrigue qui raconte l'histoire d'une étudiante américaine friquée de Princeton accusée d'un crime en Espagne. Sa mère fonce bille en tête auprès de sa fille pour l'aider. Jusque là, ça tient la route, mais malheureusement on sent tout de suite que l'auteure n'a jamais mis les pieds à Séville. Après 10' de taxi depuis l'aéroport : « Elle comprit tout de suite ce qui plaisait tant à Emma. C'était une ville merveilleuse ». Un peu court pour rendre l'atmosphère andalouse, c'est comme si un étranger sortant de Roissy s'exclamait que Paris est la plus belle ville du monde. Heureusement, l'auteure, en écrivant, avait sous les yeux quelques cartes postales qui lui permettent de décrire certains monuments emblématiques.


Je passe rapidement sur un témoin recherché surnommé l'Algérien, et sur Pablo, le copain d'Emma, qui est « une sorte d'activiste » (sic) ayant créé un groupe d'activistes pour piquer l'argent des riches et le donner aux pauvres. Zorro reviens ! ... On parle aussi des étudiants Erasmus surnommés Orgasmus, je me demande bien pourquoi, mais il y a un indice, ils reçoivent des bourses pour s'adonner au sexe. J'ai également appris, médusée, qu'en Espagne, au lieu de « passer à table » à l'issue d'un interrogatoire policier, « on chante la Traviata » pour avouer un crime. Où ça ne va pas se nicher les différences culturelles.


Mais le plus pénible ce sont sans doute ces mots espagnols incrustés à la louche au cours du récit pour faire couleur locale : por favor, senora, croquetas au fromage, vino blanco, jamon serrano et autres inévitables churros, dont la recette est enfin révélée. Je note également que les personnages ne boivent pas du café soluble mais systématiquement du Nescafé. Un contrat peut-être ? What else ?


Et bien la traduction, expédiée comme le reste. Deux exemples illustratifs afin de ne pas avoir l'air de vouloir déglinguer un roman sans arguments : « Vous savez que la police a une substance qui leur révèle si des traces de sang ont été nettoyées ou frottées». Si la police possédait ou utilisait la même substance qui LUI révèle, le texte aurait un panache fou ; « Ce n'est pas moi qui fais les règles ». Hum, faire des règles, peut-être qu'un mot plus élaboré aurait été bienvenu. Pour compléter le tableau, il y a de nombreuses coquilles qui ont échappé au non-correcteur.


Bref, du temps et de l'argent gaspillés !
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