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Critique de berni_29


Connaissez-vous Lydie Dattas ? Elle est poétesse, bénie des fées qui se sont penchées sur son berceau pour lui offrir l'art de la grâce et de la rébellion. Elle vécut durant vingt-cinq ans avec Alexandre Bouglione, dompteur de fauves, issu d'une grande dynastie gitane et appartenant à la famille du cirque.
C'est à cette occasion que le couple accueille un jour dans l'immeuble familial le poète Jean Genet.
À la suite d'une dispute avec le poète, voulant se réconcilier avec celui-ci, Lydie Dattas écrit La Nuit spirituelle. C'est donc le texte d'une recherche de réconciliation, mais dans cette dispute Lydie Sattas fut aussi meurtrie en tant que femme ; aussi ce texte pose aussi la question d'une malédiction spirituelle féminine et plaide l'égalité de l'esprit créateur des deux sexes.
C'est ce texte dont je veux vous parler.
C'est un poème sur vingt-deux pages.
C'est un texte écrit comme on jette un gant après un outrage.
Il prend sa source dans la région de l'âme, un endroit intime que nous possédons et qui nous échappe aussi. Lydie Dattas nous rappelle que les tréfonds de l'âme sont parfois des lieux douloureux et obscurs. La lumière parfois y accède, c'est à la fois un mystère et un miracle.
C'est un lieu désertique, façonné d'errance et de malédiction.
L'auteure parle de l'humiliation d'être une femme, elle convoque pour cela sa chair et son âme. Les mots de cette femme sont un besoin de reconnaissance immense.
Alors nous nous plongeons dedans pour y puiser l'or et la nuit.
Ici, en quelques mots ramassés comme dans un mouchoir, il est question d'intelligence, de beauté, de bonté aussi et de misère. La lumière vient nous éclairer sur les pas et les phrases de ce texte magnifique.
C'est un chant, un cri, une consolation, la face maudite de la beauté, mais aussi l'envers qui capte la lumière de celui qui reviendra peut-être.
La lumière de l'une est faite de la nuit de l'autre.
C'est la lumière d'une femme qui exprime le besoin de liberté et la splendeur du monde, le besoin d'amitié forcément aussi.
Chaque phrase devient alors une vibration, comme celle d'un violoncelle...
C'est l'histoire d'une nuit qui retient l'aube pour écrire ce texte, qui s'incline devant la beauté, qui a mal et déchirant l'âme, s'en échappe pour exprimer une joie à venir.
Ce sont des mots qui touchent, ces mots m'ont ému.
Jean Genet les prit comme une gifle, demanda pardon, je les emporte en moi comme des fragments à la fois douloureux et éblouissants.
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