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Critique de Nastasia-B


L'Élixir du Révérend Père Gaucher est un conte très cocasse qui nous relate la lutte entre le spirituel et le spiritueux.
Conte d'une étonnante modernité sur les nécessités économiques dont les voies sont parfois presque aussi impénétrables que celles du Seigneur.
Alphonse Daudet nous présente donc une confrérie religieuse, les Prémontrés ou Pères Blancs, sombrés dans un dénuement tel que chapelle et église tombent en lambeaux et que les garde-robes sont en loques.
Certains pensent déjà à quitter la confrérie quand l'un des frères, à l'âme épaisse et à la foi paysanne, en charge des deux seules malheureuses vaches étiques qui restent à l'ordre s'en vient proposer ses services.
Le frère Gaucher se dit capable de confectionner un élixir à partir des plantes de la région dont il a connu jadis le secret auprès de sa vieille tante mal embouchée. Chose dite, chose faite, les Pères Blancs se mettent tous à la besogne et l'élixir connaît instantanément un fulgurant succès alentour.
À tel point que le frère Gaucher, en tant que sauveur de l'ordre, se voit appeler désormais le Révérend Père Gaucher.
L'ennui, c'est que quand il élabore son divin breuvage, le révérend père a besoin de goûter, et même une fâcheuse tendance à bien, bien goûter, de sorte que, sous l'emprise de l'élixir, il se met à débiter les chansons paillardes que psalmodiait sa vieille tante lorsqu'elle préparait elle-même la liqueur. Acceptera-t-on cette entorse aux bonnes moeurs prêchées par les Pères Blancs ?...
La seconde nouvelle n'a pas grand rapport avec la précédente puisque nous sommes transportés en Algérie du temps de la colonisation française, non loin des portes du désert.
Le narrateur nous fait visiter une plantation luxuriante, mise sur pied patiemment par la sueur du front d'un couple obstiné, qui à force de persévérance depuis de nombreuses années, a réussi à bâtir ce petit paradis et à employer désormais de nombreuses personnes des environs.
Tout est calme, la chaleur est accablante, propice à siroter quelque boisson, confortablement installé dans un coin à l'ombre, quand... soudainement... une agitations... des cris épars...
On se lève, on va voir à l'horizon. Mais il n'y a rien à l'horizon, rien qu'un nuage bizarre et étonnement bruyant. Serait-ce des criquets ? Oui, peut-être bien, et je vous laisse deviner la suite.
Deux très belles nouvelles en tout cas, qui n'ont à peu près rien à voir entre elles, ni sur le ton, ni sur la forme, ni sur le propos, mais qui toutes deux, à leur façon, sont très réussies et que je conseille sans hésitation. Mais ce n'est là que mon avis, et s'il venait à passer quelque sauterelle, qu'en resterait-il ? Pas grand-chose, assurément.
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